Présentation
EnglishNOTE DE L'ÉDITEUR
Cet article est la version actualisée de l’article « Ada » rédigé par Daniel-Jean DAVID et paru dans nos éditions en 1983.
RÉSUMÉ
L'objectif de cet article est de présenter sommairement le langage Ada dans son état actuel (2017). Après un bref rappel des conditions particulières de sa création et de son historique, les fonctions principales offertes aux programmeurs sont présentées, à savoir : un système de typage souple et configurable (en particulier pour la représentation des nombres), un système intégré de compilation séparé, un modèle de concurrence (plutôt orienté thread mais aussi en réparti avec l'annexe E), un modèle de généricité (qui a inspiré celui de Java) et un modèle objet.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Fabrice KORDON : Professeur à l’Université Pierre & Marie Curie
INTRODUCTION
Issu d'un projet lancé par le Département de la Défense des États-Unis, le langage Ada a été construit comme un langage idéal et adapté à des projets de grande envergure. Toutefois la grande complexité d'Ada a nui à son développement et à son utilisation dans des projets moins importants.
Les ambitions du langage Ada sont grandes, puisque l'idée était de le substituer à tous les langages utilisés à l’époque par le Département de la Défense des États-Unis. Le langage devait également être portable (la compatibilité ascendante a bien été maintenue dans les révisions successives) et visait à une universalité des applications, offrant un vaste panel de mécanismes permettant de réaliser des systèmes embarqués comme des programmes de calcul scientifique. Cette caractéristique est toujours vérifiée aujourd’hui au travers de nombreuses annexes dédiées aux différents domaines d’application visés.
Un accent particulier a été mis sur le support du parallélisme (notions de tâches en 1983, puis d’objets protégés en 1995) et sur la modularité (notion de package dès 1983). La première version introduit également un mécanisme de généricité très abouti qui servira, vingt ans plus tard, de modèle à celle proposée dans Java (mais avec des mécanismes d’implémentation différents). La première mouture du langage n’était pas objet (on dit cependant qu’elle était “basée objet”, certains concepts étant déjà présents au travers de la notion de package). La révision de 1995 introduisit cette notion, malheureusement avec une terminologie non standard (une classe est définie comme un “type étiqueté”), ce qui n’en fit pas vraiment la publicité.
Ada est fortement typé, s’inspirant en cela de langages comme Pascal. Les contraintes de type doivent être résolues lors de la compilation. C’est une caractéristique importante d’Ada dont la philosophie peut être résumée par, “si cela compile, une grande partie des problèmes de traitements sont résolus”. Le contrôle statique du typage lors de la compilation est complété par du code inséré par le compilateur en vue de tester toutes les expressions pendant l’exécution. Ainsi, si des problèmes impossible à contrôler lors de la compilation subsistent (e.g. dépassement de capacité sur des entiers ou d’indices dans des tableaux), ils sont rattrapés à l’exécution exactement aux moments où ils surviennent et non, par observation des effets du problème. Un mécanisme assez fin d’exception permet de signaler de tels problèmes (usage d’exceptions prédéfinies dédiées).
Enfin, la conformité des compilateurs a de tout temps été contrôlée au moyen de jeux de tests complets déterminant le comportement (normal et en cas d’erreurs) des compilateurs : les ACVC (Ada Compiler Validation Capability), puis, depuis 1999, les ACATS (Ada Conformity Assessment Test Suite). Tout compilateur Ada ne peut se revendiquer comme tel qu’après avoir réussi avec succès ce test de conformité. Une telle procédure a été introduite avec Ada puisqu’il fut le premier langage standardisé par l’ISO.
On ne peut juger un langage sans en avoir une connaissance minimale. Nous nous bornerons dans cet article, à un minimum qui, s’il donne une idée des possibilités, ne se veut en aucun cas un apprentissage. Le lecteur désireux de programmer effectivement dans ce langage est invité à se référer aux nombreuses ressources accessibles en ligne, comme le “WikiBook” ou le manuel de référence du langage (plus indigeste mais très précis).
MOTS-CLÉS
VERSIONS
- Version archivée 1 de juin 1983 par Daniel-Jean DAVID
DOI (Digital Object Identifier)
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1. Composantes d’un programme Ada
En 1975, le Département de la Défense des États-Unis, constatant que, dans les divers organismes dépendant de lui, des centaines de langages de programmation différents étaient utilisés, et considérant les coûts de maintenance entraînés par cette situation, lança une étude pour pallier le problème “de la crise du logiciel” (terme lancé en 1972 lors de la première conférence de l’OTAN sur le Génie Logiciel).
À l’époque, l’origine de cette crise apparut comme étant liée à la multitude et l’inadéquation des langages de programmation. Une série d’études (avec des échéances tous les six mois), menées sous l’égide du High Order Language Working Group (HOLWG) eurent comme objectif de déterminer, de manière de plus en plus fine, le cahier des charges d’un langage idéal. Ensuite, d’autres études tentèrent d’identifier parmi les langages existants à l’époque, celui qui correspondrait à de telles caractéristiques. Lorsqu’il fut patent qu’un tel langage n’existait pas, un appel d’offre pour un concours fut organisé. Il sélectionna quatre équipes finalistes (rouge, vert, bleu et jaune) chargées de remettre un projet de langage idéal pour les besoins du Département de la Défense des États-Unis. Ces équipes travaillaient de manière complètement indépendantes et, après un premier round de sélection (dont seules les équipes vertes et rouges sortirent), un second round sélectionna le projet de CII Honeywell Bull (vert), élaboré sous la direction de Jean Ichbiah.
Après avoir porté brièvement le nom de code MIL-STD-1815, ce projet fut nommé Ada en l’honneur de la comtesse Ada-Augusta Lovelace (1815-1852), fille de Lord Byron et égérie de Charles Babbage, concepteur de la “machine à différences”, que l’on considère comme le premier ordinateur de l’histoire (car il incorporait quelques-uns des principaux concepts que l’on retrouve dans les ordinateurs modernes, à commencer par la notion de programme enregistré en mémoire). Dans le cadre de sa collaboration avec Babbage, Ada Lovelace, mathématicienne émérite, est considérée comme la première de tous les programmeurs de l’histoire.
Ce langage a longtemps été soutenu par le Département de la Défense des États-Unis qui l’a...
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BIBLIOGRAPHIE
NORMES
-
Langage de programmation Ada. - ISO/CEI 8652 - 2012
ANNEXES
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