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Pierre AVERBUCH : Ancien Élève de l’École Normale Supérieure - Directeur de Recherche au Centre National de la Recherche Scientifique - Centre de Recherche sur les Très Basses Températures, Grenoble
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Lire l’articleINTRODUCTION
Le présent article exige, pour sa compréhension, une connaissance des principes de Mécanique quantique que le lecteur trouvera dans l’article correspondant Mécanique quantique du présent traité. Des connaissances simples de physique atomique et de cristallographie (article Cristallographie géométrique Cristallographie géométrique dans le présent traité), sans être rigoureusement indispensables, sont néanmoins fort utiles.
Un solide est un ensemble de noyaux chargés positivement et d’électrons. Sa description théorique, tant dans un état d’équilibre que sous l’influence de perturbations externes, implique l’utilisation de la mécanique quantique appliquée aux mouvements des noyaux comme à ceux des électrons. Mais les noyaux sont beaucoup plus lourds que les électrons, leurs fonctions d’onde sont donc mieux localisées, comme l’ont montré Born et Oppenheimer ; en première approximation, il suffit de considérer les noyaux comme fixes, donc comme des particules classiques, et de décrire les électrons dans le potentiel électrostatique qu’ils créent. À quelques exceptions près, importantes comme la supraconductivité ou moins comme l’effet Jahn‐Teller, cette description est suffisante et ne sera pas dépassée dans cet article.
Il est logique, dans l’esprit de cette approximation, de laisser les positions des noyaux libres, puis de choisir ces positions pour rendre minimale l’énergie totale. Ce programme est en principe trop ambitieux, aussi s’est-on contenté, pendant longtemps, de ne calculer l’énergie totale (quand on l’a fait) que pour les positions observées des noyaux ou pour des positions voisines afin d’en déduire les forces de rappel. Récemment, on a cherché à aller plus loin, en utilisant la puissance des instruments de calcul modernes. Mais cette extension soulève encore de nombreuses difficultés et il n’y sera fait que légèrement allusion.
Dans la majorité des cas, on sait, sans pouvoir vraiment le démontrer, que l’état d’énergie minimal est cristallin. Aussi commence-t-on par traiter, dans une première partie, les électrons dans un réseau cristallin du point de vue des propriétés formelles. On décrit ensuite, dans une deuxième partie, les principaux types de solides cristallins. On aborde enfin, dans une troisième partie, le problème de la structure électronique des systèmes désordonnés, en partant de l’effet d’un défaut ponctuel isolé pour arriver à ce que l’on a appelé la localisation forte et la localisation faible. Enfin dans une quatrième partie sur les développements récents, on mentionnera, sans trop insister, les structures incommensurables, quasi-cristaux et ondes de densité de charge, l’effet Hall quantique et son importance métrologique, ainsi que quelques phénomènes où les corrélations entre électrons jouent un rôle fondamental et ont des effets spectaculaires ; ce sont également les propriétés des polymères conducteurs, l’effet Hall quantique fractionnaire et un thème encore très controversé du point de vue théorique, les supraconducteurs à haute température critique.
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1. Électrons dans un réseau cristallin
Bien que dans un solide le nombre d’électrons soit très grand, et qu’il faille donc, en toute rigueur, travailler sur des fonctions d’onde antisymétriques à N électrons, on peut se ramener à un problème à un électron. On étudie le mouvement de chaque électron dans le potentiel moyen statique, créé par les noyaux et les autres électrons ; on construit alors une fonction d’onde totale antisymétrique, comme l’exige le principe de Pauli, et la fonction d’onde totale prend l’aspect d’un déterminant dit de Slater. On pourrait utiliser l’ensemble de ces déterminants pour traiter le problème complètement, mais ce n’est pratiquement pas possible. On se contente donc généralement de représenter le système par un seul déterminant. Même dans cette approximation, il n’est pas réaliste de procéder rigoureusement, en choisissant un potentiel moyen d’essai, en fabriquant des fonctions d’onde à un électron dans ce potentiel, en déduisant un nouveau potentiel et en procédant ainsi jusqu’à ce que l’on ait obtenu un potentiel autocohérent. On calcule en pratique les fonctions d’onde individuelles en utilisant des approximations de ce potentiel autocohérent.
Dans cette approximation, nous fabriquerons l’état fondamental en peuplant les N niveaux de plus basse énergie correspondant au potentiel autocohérent ; nous admettrons que ce dernier ne change pas si quelques‐uns seulement des électrons ont quitté les niveaux de basse énergie pour des états excités. Nous aurons ainsi une description des états excités du solide. Cette approximation sera justifiée au paragraphe 1.4 ; une méthode moderne de calcul d’un potentiel autocohérent sera exposée rapidement au paragraphe 4.1. Dans tous les cas, il y a à résoudre une équation de Schrödinger à...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - KITTEL (C.) - Physique de l’état solide. - Dunod Université Bordas (Introduction au sujet universellement utilisée) (1983).
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(2) - ZIMAN (J.M.) - Principles of the theory of solids. - Cambridge University Press (Introduit nombre de concepts théoriques à un niveau relativement élémentaire) (1964).
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(3) - HARRISON (W.A.) - Solid state theory. - McGraw‐Hill (1970).
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(4) - MADELUNG (O.) - Introduction to solid state theory. - Springer‐Verlag (HARRISON (W.A.) - Solid state theory. et MADELUNG (O.) - Introduction to solid state theory. sont des cours un peu plus avancés) (1978).
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(5) - KITTEL (C.) - Quantum theory of solids. - Wiley (Complément du livre cité plus haut du même auteur, clair mais déjà assez ancien) (1963).
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(6) - JONES (W.), MARCH (H.) - Theoretical...
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