Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Introduit en 1967 par B. Mandelbrot, l'adjectif fractal qualifie une géométrie portant sur des objets fractionnaires présentant des irrégularités et des détails à toutes les échelles spatiales, avec de plus une auto-similarité. La distinction entre géométrie fractionnaire et fractale est posée en introduction. L'article poursuit par des rappels de théorie des ensembles. Il définit ensuite les espaces topologiques et métriques, ainsi que leurs propriétés, puis l'ensemble des concepts utilisés dans l'étude de cette branche de la géométrie.
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Fractional geometry deals with fractional objects in metric spaces. A fractional object has an infinitely fragmented irregular spatial structure, and a topological dimension that is not necessarily an integer, unlike regular objects. A fractional object has a Hausdorff dimension greater than its topological dimension. A fractal object is a fractional object that also has a spatial structure that follows a deterministic or probabilistic rule involving internal self-similarity. Fractal geometry examines geometric fractal objects. This article looks at these geometries, and gives a list of practical applications, with a detailed case (Lorenz attractor).
Auteur(s)
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Jean-Charles PINOLI : Professeur - École Nationale Supérieure des Mines de Saint-Étienne, Saint Étienne, France
INTRODUCTION
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Géométrie fractionnaire et géométrie fractale
La géométrie fractionnaire (Fractional Geometry) est une branche de la géométrie qui traite des objets géométriques dits fractionnaires, principalement en pratique dans les espaces euclidiens n-dimensionnels, mais le cadre général pertinent est celui des espaces métriques complets séparables. L’adjectif fractionnaire apparût en géométrie dans les travaux d’A. Besicovitch (années 1930), bien qu’il fut introduit en analyse dès le XVIIe siècle par G. Leibniz pour qualifier certains exposants de fonctions.
Le concept de dimension joue un rôle clef en géométrie fractionnaire, avec notamment la dimension de Hausdorff et Besicovitch introduite par F. Hausdorff (1919), puis étudiée en détail par A. Besicovitch (1929, 1934, 1935, 1937). La théorie de la dimension (Dimension Theory) est une branche de la topologie générale (General Topology) [AF97] [AF98], investiguée rigoureusement pour la première fois par K. Menger (1928). L’étude géométrique des dimensions fractionnaires a été initiée par J. Marstrand (1954).
Nota : Le terme fraction, apparu en français à la fin du XIIe siècle, est un dérivé du bas latin fractio - « action de briser ».
La géométrie fractale (Fractal Geometry) porte sur les objets géométriques fractals, c’est-à-dire les objets fractionnaires qui possèdent une structure spatiale qui suit une règle déterministe ou probabiliste impliquant une auto-similarité interne. L’adjectif fractal a été introduit par B. Mandelbrot en 1967 , qui fut à l’origine d’une large vulgarisation du concept de fractalité , provoquant un fort engouement, mais aussi de sévères critiques Krantz (1989). Contrairement aux objets classiques de la géométrie standard dans les espaces euclidiens, dont les structures spatiales deviennent de plus en plus « lisses » au fur et à mesure qu’elles sont investiguées à petite échelle spatiale, les objets fractionnaires présentent des irrégularités et des détails à toutes les échelles spatiales. Un objet fractal présente de plus une auto-similarité, c’est-à-dire un agencement spatial tel que chaque partie de l’objet ressemble « plus ou moins » à l’objet lui-même ou à une de ses parties .
La théorie des ensembles auto-similaires (self-similar sets) est principalement due à P. Moran (1946) et J. Hutchinson (1981) (p. 29 de et § 6.3 de .
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Branches concernées des mathématiques
La géométrie fractionnaire (Fractional Geometry) est une branche de la géométrie associée à la topologie générale (General Topology) [AF97] [AF98] et à la théorie de la mesure géométrique (Geometric Measure Theory) [AF213]. Elle recourt aussi à la topologie géométrique (Geometric Topology) , qui porte sur l’étude des variétés topologiques (topological manifolds), variétés plus générales que les variétés différentiables traitées en géométrie différentielle (Différential Geometry) , notamment des courbes et des surfaces (continues, mais pas nécessairement différentiables), et des applications entre elles, en particulier les plongements d’une variété topologique dans une autre, avec notamment la théorie des nœuds (Knot Theory) et la théorie des tresses (Braid Theory) comme sous-branches.
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Fonctions et courbes irrégulières
Au début du XIXe siècle, la plupart des mathématiciens croyaient que les fonctions continues possédaient des dérivées en un nombre « significatif » de points (Ampère, 1806). En 1872, K. Weierstrass présenta un exposé oral devant l’Académie des sciences de Berlin dans lequel il décrivit une fonction continue partout, mais différentiable nulle part (du Bois-Reymond, 1875), semble-t-il introduite dès 1861 par B. Riemann .
Ce fut chronologiquement la première fonction de ce type publiée, bien que l’exemple le plus ancien actuellement connu soit celui de la fonction de B. Bolzano (vers 1830, publiée en 1922 par M. Jašek) suivi de la fonction de C. Cellérier (vers 1860, publiée en 1890) .
Puis ce fut au tour des courbes irrégulières d’êtres découvertes par Péano (1890), Hilbert (1891), Sierpińsky (1912)…
Ces fonctions irrégulières et ces courbes irrégulières furent qualifiées de « monstrueuses » par H. Poincaré (1899). Considérées comme pathologiques (i.e. ayant un comportement atypique « mauvais » ou contre-intuitif) à l’époque, ce n’est désormais plus ainsi avec l’arrivée à maturité des géométries fractionnaire et fractale, comme ce fut le cas pour les géométries non euclidiennes au XVIIIe siècle.
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Applications pratiques
Les applications sont nombreuses et variées. Elles portent sur la plupart des champs disciplinaires scientifiques et technologiques (cf. § 24).
KEYWORDS
Hausdorff measure | metric spaces | auto-similarity | random fractals objects
DOI (Digital Object Identifier)
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11. Fractals
11.1 Définitions informelles
B. Mandelbrot (1975) inventa le mot « fractal » dérivé du mot latin « fractus » signifiant fragment. Il introduisit les fractals comme étant des objets « apparemment » complexes, mais en fait simplement définis. Un objet fractal est tel que :
(i) Ses parties à toutes les échelles spatiales sont similaires, strictement ou approximativement, à l’objet lui-même (ou une de ses parties) ;
(ii) Il est extrêmement irrégulier à toutes les échelles spatiales (p. 3 de ). Un objet fractal est infiniment fragmenté (c’est-à-dire qu’il présente des détails à chaque échelle spatiale) ;
(iii) Il contient une configuration géométrique particulière discernable à toutes les échelles spatiales ;
(iv) Il se définit d’une manière très simple, soit directement, soit itérativement.
Remarque (fractals) : Tous les ensembles irréguliers ne sont pas des fractales.
Les objets fractals peuvent être considérés comme des structures spatiales gigognes en tout point et pas seulement en un certain nombre de points, comme les attracteurs de la structure gigogne classique, conduisant à la définition tautologique suivante : « un objet fractal est un objet dont chaque partie est aussi un objet fractal » .
HAUT DE PAGE11.2 Définitions formelles
Définition (ensemble fractal au sens de Mandelbrot, 1974, et degré de fractalité) : Un sous-ensemble X non vide quelconque de
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Fractals
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - AARTS (J.M.), NISHIURA (T.) - Dimension and extensions, - North-Holland, 331 pages (1993).
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(2) - ALBEVERIO (S.), PRATSIOVYTYL (M.), TORBIN (G.) - Transformations preserving the Hausdorff-Besicovitch dimension, - Central European Journal of Mathematics, Vol. 6, n° 1, pp. 119-128 (2008).
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(3) - ALEXANDER (D.J.) - A History of Complex Dynamics, - Springer (1994).
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(4) - AVNIR (D.), BIHAM (O.), LIDAR (D.), MALCAL (O.) - Is the geometry of nature fractal?, - Science, Vol. 279, pp. 39-40, January 1998.
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(5) - BAIRD (E.) - L’art fractal, - Magazine Tangente, n° 150, p. 45, janvier-Février 2013.
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(6) - BALCERZAK (M.), KHARAZISHVILI (A.) - On uncountable unions and intersections...
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