Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
La perle est une production conchylicole originale qui, en Polynésie française, se place au 2e rang économique. Cette industrie s’appuie fortement sur la recherche pour introduire du progrès dans les pratiques. Cet article a pour ambition de présenter les bases techniques de sa production en détaillant les travaux menés en lien avec les enjeux de développement durable de la perliculture. Les recherches sont principalement axées sur l’amélioration de la qualité des perles via la sélection génétique. Cela nécessite de comprendre les processus physiologiques et moléculaires en jeu. Nous concluons sur les mises au point, les développements scientifiques et techniques en cours ou restant à mener.
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The pearl, an original shellfish product, is the second largest economic resource in French Polynesia. This industry relies heavily on research to introduce improvements in practices. This article presents a technical basis for production, detailing the work carried out in connection with the sustainable development of the pearl industry. Research focuses mainly on improving the quality of cultured pearls through genetic selection. This requires understanding the physiological and molecular processes involved. We conclude on the advances, and the scientific and technical developments in progress or awaiting attention.
Auteur(s)
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Benoît BELIAEFF : Directeur du centre Ifremer du Pacifique, docteur en biomathématiques de l’université Paris 7, Habilitation à diriger les recherches de l’université de la Méditerranée, - UMR 241 Écosystèmes insulaires océaniens, centre Ifremer du Pacifique, 98719, Taravao Tahiti, Polynésie française
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Gilles Le MOULLAC : Chercheur en écophysiologie, docteur en biologie des organismes et des populations de l’université de Caen, - Habilitation à diriger des recherches de l’université de la Polynésie française, - UMR 241 Écosystèmes insulaires océaniens, centre Ifremer du Pacifique, 98719, Taravao Tahiti, Polynésie française
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Denis SAULNIER : Chercheur en génomique fonctionnelle, docteur en biologie des interactions de l’université Paris 6, Habilitation à diriger des recherches de l’université de la Polynésie française, - UMR 241 Écosystèmes insulaires océaniens, centre Ifremer du Pacifique, 98719, Taravao Tahiti, Polynésie française
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Chin-Long KY : Chercheur en génétique, docteur en génétique de l’École nationale supérieure d’agronomie de Montpellier, - Habilitation à diriger des recherches de l’université de la Polynésie française, - UMR 241 Écosystèmes insulaires océaniens, centre Ifremer du Pacifique, 98719, Taravao Tahiti, Polynésie française
INTRODUCTION
La perle est l’une des rares gemmes naturelles produites par un organisme animal, ce qui en fait un objet de luxe universel ; certains aspects scientifiques et techniques relatifs à sa production restent pour autant méconnus. En effet, le modèle biologique de l’huître perlière, mollusque bivalve phare des milieux lagonaires polynésiens avec le bénitier, et les spécificités zootechniques extraordinaires aboutissant à la production de la perle constituent des champs d’investigations particulièrement étendus. L’aquaculture de Pinctada margaritifera (variété cumingii) pour la production de perles noires est une activité essentielle en Polynésie française. Cette industrie est au second rang de l’aquaculture marine française (après l’ostréiculture) et au second rang des sources de revenus de la Polynésie française (après le tourisme), malgré la crise économique mondiale et la surproduction structurelle qu’elle traverse depuis les années 2000. La perliculture joue aussi un rôle primordial dans la préservation du tissu social en maintenant les emplois sur les atolls et en limitant l’exode vers l’île de Tahiti. En 2015, cette industrie compte 536 producteurs, répartis dans 26 îles et atolls couvrant une surface maritime d’exploitation totale de près de 7 800 hectares. P. margaritifera a suscité un effort très important de recherche et de développement depuis plus d’une décennie. La ressource, moins abondante que par le passé, et la surproduction de perles au détriment de sa qualité ont fait prendre conscience aux parties prenantes polynésiennes de la nécessité d’une gestion durable pour une meilleure compétitivité sur le marché international.
Cet article dresse un état des lieux de la perliculture en Polynésie française, les enjeux économiques et techniques liés à l’exploitation des huîtres perlières ; enjeux qui ont mené les scientifiques à s’intéresser de plus près à cette espèce emblématique du Pacifique, afin de mieux comprendre l’ensemble des processus biologiques régissant leur cycle de vie. Ainsi, les grandes fonctions physiologiques (nutrition, reproduction, biominéralisation) et les bases génétiques (diversité, sélection) pour l’amélioration de l’espèce sont décrites, pour une production de perle de qualité, qui ne passera plus uniquement par une collecte passive des naissains dans le milieu naturel, mais par une production active de naissains sélectionnés ; tel est l’enjeu d’une perliculture durable et moderne.
KEYWORDS
biomineralization | Pearl farming | reproduction | genetic selection
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1. Contextes socio-économiques et environnementaux
En matière de recherche et développement, relativement peu d’informations et de résultats, hormis ceux accessibles dans le domaine public, sont connus chez les huîtres perlières du genre Pinctada, dans un secteur d’activité très concurrentiel partagé principalement entre le Japon, l’Australie, la Birmanie et les Philippines.
Aujourd’hui, seules d’importantes sociétés en perliculture possèdent elles-mêmes leurs propres équipes de recherche, où les résultats restent dans le domaine confidentiel. C’est le cas par exemple des sociétés japonaises Amami south sea & mabe pearl, Mikimoto, Tasaki, australienne comme Paspaley, ou franco-philippine Jewelmer. Les efforts de recherche se concentrent principalement sur l’espèce Pinctada maxima avec une demande du marché orientée vers les perles de grosses tailles. La sélection génétique pour la détermination de la couleur des perles (dorée et argentée) et l’amélioration des pratiques culturales, incluant les maîtrises des cycles d’élevage, constituent les axes majeurs de recherche.
Dans le domaine académique, la recherche n’est possible qu’en partenariat avec des sociétés privées, hébergeant les expérimentations et les validant à l’échelle de la production. C’est le cas en Australie, entre les équipes de la School of Marine and Tropical Biology, de l’université de James Cook (Townsville – Queensland) et des fermes perlières situées en Indonésie (société australienne Atlas Pearls and Perfumes). Cette même université travaille dans une moindre mesure sur la P. margaritifera, en partenariat avec des producteurs de Micronésie et des îles Fidji (société J. Hunter Pearls Fiji). Chez P. margaritifera, l’équipe de l’Ifremer en Polynésie française est leader en matière de recherche et développement en partenariat avec la Direction des ressources marines et minières (DRMM), le CNRS et les producteurs des archipels de la Société et des Tuamotu-Gambier.
1.1 Perliculture dans le monde
1.1.1 Taxinomie et localisations principales de l’exploitation de l’huître perlière
L’huître perlière est...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - HART (A.), TRAVAILLE (K.L.), JONES (R.), BRAND-GARDNER(S.), WEBSTER(F.), IRVING (A.), HARRY(A.V.) - Western Australian Marine Stewardship Council Report Series No. 5: Western Australian Silver-lipped Pearl Oyster (Pinctada maxima) Industry. - Department of Fisheries, Western Australia. 316 p. (2016).
-
(2) - Pearl Oyster Information Bulletin Secretariat of the Pacific Community. - SPC #19 – November 2011 – Ed P. Southgate, 52 p. (2011).
-
(3) - Direction des Ressources Marines et Minières - Synthèse des données de la pêche professionnelle de l’aquaculture et de la perliculture. - Bulletin statistique (2014) http://www.peche.pf/spip.php?rubrique45.
-
(4) - MÜLLER (A.) - A brief analysis of the global seawater cultured peal industry (past, present, future). - Proceedings of the European Gemmological Symposium, Berne, Switzerland, June 2009.
-
(5) - GAERTNER-MAZOUNI (N.), LACOSTE(E.) - Critères de qualité des perles : (Guide pour l’exploitation de l’huître perlière...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Ifremer, http://wwz.ifremer.fr/
Programme POLYPERL, financé par l’Agence nationale de la recherche-agrobiosphère, http://www.polyperl.org/
Direction des ressources marines et minières en Polynésie française, http://www.peche.pf/
HAUT DE PAGE
Textes réglementant la perliculture (mis à jour juin 2013) http://www.peche.pf/
ClassificationDélibération n° 2005-42 APF du 4 février 2005 portant définition des produits tirés de l’activité de la perliculture en Polynésie française et fixation des règles relatives à la classification, au transport, à la commercialisation et aux formalités d’exportation de la perle de culture de Tahiti, des ouvrages et des articles de bijouterie en comportant.
Arrêté n° 1026 CM du 17 novembre 2005 portant dispositions pour l’application de l’article 10 de la délibération...
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