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EnglishRÉSUMÉ
La croissance photosynthétique des microalgues permet de coupler leur culture à une biofixation du CO2 contenu dans des fumées industrielles. Cet article présente les phénomènes et procédés impliqués dans cette mise en œuvre. L’accent est mis sur la physico-chimie de dissolution du CO2, le lien à la croissance et les conséquences pour le couplage entre l’émission de carbone et le procédé de culture. Différentes stratégies sont présentées, ainsi que leurs impacts sur les performances en production de biomasse, biofixation de CO2 et épuration de gaz. L’ensemble est illustré par des exemples d’intégration visant à recycler et valoriser par cette voie biologique le CO2 d’origine industrielle.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Jérémy PRUVOST : Professeur à l’université de Nantes - GEPEA – UMR 6144 CNRS/Université de Nantes/IMTA/ONIRIS - École des Mines de Nantes/ENITIAA, Saint-Nazaire, France
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Benjamin LEGOUIC : Docteur - Ingénieur de recherche à l’université de Nantes - ALGOSOLIS – UMS 3722 CNRS/Université de Nantes, Saint-Nazaire, France
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Jean-François CORNET : Professeur à SIGMA Clermont - Institut Pascal – UMR CNRS 6602, Aubière, France
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Christophe LOMBARD : Docteur - Chef de projets et ingénieur de recherche, AlgoSource Technologies, Saint-Nazaire, France
INTRODUCTION
Les micro-organismes photosynthétiques de type microalgues et cyanobactéries tendent à s’imposer dans de nombreux secteurs applicatifs. De par leur croissance photosynthétique rapide en milieu aqueux, ces micro-organismes offrent également la possibilité d’associer à leur croissance la fixation de CO2 d’origine industrielle. Cependant, les micro-organismes photosynthétiques n’ont pas la capacité d’assimiler le carbone sous forme gazeuse (CO2,g). Le CO2,g doit préalablement être transféré dans la phase liquide sous forme de carbone inorganique dissous (CID) pour ensuite être assimilé et ainsi biofixé. Ceci constitue une différence majeure par rapport aux plantes supérieures, et induit de multiples conséquences qui seront décrites dans cet article.
Cela concerne en particulier la physico-chimie de dissolution du CO2,g, étroitement liée au pH et à la physico-chimie du milieu de culture en général. Le transfert gaz-liquide dans le système de culture est également important, la faible dissolution du CO2,g rendant difficile la mise en œuvre d’une épuration importante du CO2,g injecté. Il en résulte un impact important sur la stratégie de mise en œuvre, mais également d’intégration industrielle. Ainsi, la biofixation du carbone, l’abattement de la phase gazeuse et la production de biomasse microalgale sont étroitement liés.
Cet article se propose de présenter les éléments essentiels impliqués dans ce procédé, ainsi que les principales conclusions de mises en œuvre pratiques qui en découlent. Dans une première partie, les principes généraux de la croissance photosynthétique et de son lien au carbone sont présentés. Les mécanismes biologiques d’assimilation et de conversion sont ainsi introduits, montrant la nécessité de maintenir des concentrations en carbone dissous suffisantes dans le milieu de culture pour éviter l’apparition de mécanismes biologiques menant à une perte de performance cinétique. Dans une deuxième partie, les différents éléments théoriques nécessaires à la compréhension et modélisation des phénomènes impliqués dans la physico-chimie de dissolution du carbone, ainsi que le transfert gaz-liquide en réacteur sont présentés. Ces éléments mettent en avant les particularités du CO2, comme le couplage étroit de la chimie du carbone dissous au pH de culture, lui-même ayant un impact sur les réactions biologiques de croissance. Il en ressort un couplage étroit entre différentes grandeurs majeures du procédé biologique. Ceci est illustré dans une troisième partie pour différents cas, amenant à détailler les principales stratégies d’alimentation en carbone utilisées en pratique, avec leurs avantages et inconvénients respectifs selon l’objectif visé, comme optimiser la biofixation, ou l’abattement du CO2 de la phase gazeuse. La dernière partie est finalement consacrée à l’usage industriel de tels procédés. L’impact de composés comme les métaux contenus dans les fumées, ainsi que les contraintes d’intégration aux sites d’émissions, sont discutés, avec leurs conséquences pratiques à la fois sur le procédé (intégration sur le circuit d’émissions, prétraitements des gaz) et la biomasse produite. Une revue de quelques projets menés de par le monde vient clore l’article, montrant l’intérêt croissant des microalgues pour développer des procédés de valorisation du CO2 d’origine industrielle.
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5. Conclusion et perspectives
Dans le contexte actuel à la fois de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et du déploiement de la culture industrielle à grande échelle de microalgues, il apparaît opportun de chercher à concilier au mieux ces deux enjeux. La croissance autotrophe des micro-organismes photosynthétiques comme les microalgues et les cyanobactéries nécessite l’apport d’une source de carbone inorganique, menant à des besoins de plusieurs dizaines de tonnes de CO2 par hectare de culture et par an. Ce carbone est usuellement apporté par voie gazeuse, pour être transféré au milieu de culture (phase liquide) où le carbone inorganique se retrouve sous différentes formes dissoutes assimilables par les micro-organismes. En ce sens, une analogie existe entre la culture de micro-organismes photosynthétiques et celle des micro-organismes hétérotrophes basée sur un apport d’oxygène (besoin d’un transfert gaz-liquide et d’une concentration dissoute suffisants). La physico-chimie de dissolution du CO2 introduit toutefois des problématiques spécifiques, et en particulier le fort couplage au pH du milieu, qui se révèle avoir un rôle global à la fois sur le métabolisme même des micro-organismes ainsi que sur l’équilibre de dissociation du CO2 en phase liquide. L’autre différence majeure réside dans le besoin important des micro-organismes en énergie lumineuse. Cela a plusieurs conséquences. L’apport d’énergie lumineuse devenant rapidement le facteur limitant du procédé de culture, il est ainsi possible de s’affranchir relativement aisément de la limitation de croissance par le carbone dissous. Le corollaire est que, si la croissance est limitée par l’apport de lumière, les performances en biofixation du carbone dissous le seront aussi. La biofixation maximale sera donc obtenue dans tous les cas pour une croissance maximisée, et donc une productivité en biomasse maximale du système de culture, elle-même atteinte si un apport suffisant de carbone est donc assuré à la culture.
L’ensemble de ces éléments peut amener à penser de prime abord que l’apport et la biofixation du carbone sont régis par des principes généraux simples : si l’on garantit un apport suffisant en carbone pour rendre la croissance uniquement photolimitée (condition obtenue pour typiquement un à quelques dizaines de millimoles par litre de carbone dissous), la biofixation maximale en CO2 pourra être atteinte. Sachant que celle-ci est stœchiométrique...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - BERG (J.M.), TYMOCZKO (J.L), STRYER (L.) - Biochemistry : - New York, W H Freeman (2002).
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Cyanotech Corporation : http://www.cyanotech.com/
Earthrise Nutritonal : http://www.earthrise.com/
Décision du 3 mai 2000 sur la définition des « métaux lourds » : http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CONSLEG:2000D0532:20020101:FR:PDF
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