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Article

1 - DÉFINITIONS PRÉALABLES

2 - ÉVOLUTION DU CONCEPT

  • 2.1 - En droit international
  • 2.2 - En droit communautaire
  • 2.3 - En droits nationaux

3 - PROPOSITION D’UNE DÉFINITION

4 - PRINCIPE DE PRÉCAUTION ET SOCIÉTÉ

5 - VALEUR JURIDIQUE

  • 5.1 - Une réponse à une double préoccupation
  • 5.2 - Un guide décisionnel
  • 5.3 - Des limites d’ordre juridique
  • 5.4 - L’opinion publique, un facteur non négligeable

6 - PRINCIPE POLITIQUE

7 - PRINCIPE DE PRÉCAUTION ET EXPERTISE SCIENTIFIQUE

8 - POINT DE VUE DE LA COMMISSION EUROPÉENNE

9 - CONCLUSION

Article de référence | Réf : F1112 v1

Proposition d’une définition
Le principe de précaution - Approches conceptuelles

Auteur(s) : Sébastien ROUSTEL

Date de publication : 10 déc. 2003

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RÉSUMÉ

Issu du droit de l'environnement, le principe de précaution a essaimé dans d'autres secteurs du droit. Cet article définit la notion de principe de précaution, et son évolution dans le droit international, le droit communautaire et les différents droits nationaux. La signification de ce principe et ses impacts ne sont pas toujours clairs, donc cet article tente de le présenter sous différents angles : conceptuel, culturel, politique, économique, juridique, social et, bien sûr, scientifique.

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Auteur(s)

INTRODUCTION

Le principe de précaution peut être considéré comme l’un des développements les plus remarquables du droit au cours de ces dernières années. Né dans le contexte de la protection de l’environnement, il a essaimé vers d’autres secteurs du droit. C’est aujourd’hui le principe du droit de l’environnement le plus médiatisé. Son sens et sa portée n’en sont pas pour autant parfaitement perçus. Ce principe apparaît même souvent malmené et tiraillé entre ses défenseurs et ses opposants.

Le principe de précaution peut être considéré comme l’enfant naturel de l’union incertaine du droit et de la science. Aujourd’hui, le scientifique interpelle le politique et le politique s’appuie sur la science, lorsqu’une décision est à prendre. Or, cette union manifeste la conjonction de deux faiblesses. D’une part, la complexité des découvertes scientifiques et des interventions humaines induites conduit paradoxalement à de lourdes incertitudes sur les effets de ces interventions. D’un autre côté, la politique est affaiblie par l’effondrement des systèmes de valeurs qui en constituent le fondement et par la mondialisation de l’économie. Ainsi, le pouvoir politique tend à se protéger en s’abritant derrière l’avis d’experts, qui eux-mêmes sont en proie à l’incertitude et dont l’impartialité est parfois mise en cause. Ainsi, l’opinion publique, plus ou moins éclairée par les médias, ressent intuitivement que la science et la technologie sont porteuses de dangers potentiels et réclament aux dirigeants politiques de faire preuve de prudence. L’acceptabilité sociale d’une expérimentation ou d’une technologie semble alors devenir le critère essentiel de la décision. Le principe de précaution représente assez clairement la traduction juridique de cette situation. Il illustre ainsi l’une des évolutions majeures du système juridique.

D’abord consacré en droit international et intégré dans plusieurs conventions, il est inscrit depuis les années 1990 dans presque tous les traités d’environnement, mais il a vocation à être appliqué dans tous les domaines touchant à la sécurité des personnes.

Son « succès » ne clarifie pas pour autant la signification qui lui est donnée, ni la portée qui lui est reconnue ou promise. Pour apporter quelques éclairages et tenter de comprendre les actuels développements du principe de précaution, ce document tente d’aborder ce principe sous différents angles : conceptuel, culturel, politique, économique, juridique, social et, bien sûr, scientifique.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-f1112


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3. Proposition d’une définition

Le principe de précaution est une approche de gestion des risques qui s’exerce dans une situation d’incertitude scientifique, exprimant une exigence d’action face à un risque potentiellement grave, sans attendre les résultats de la recherche scientifique .

La gestion du risque présuppose que ce dernier ait été évalué. Sur la base de cette évaluation, les différentes options de mesures à prendre sont considérées par les gestionnaires du risque, c’est-à-dire les décideurs. En fonction de certains critères mettant en balance les différents intérêts publics, une mesure est adoptée pour supprimer le risque ou tout au moins le réduire à un niveau acceptable par la société. Lorsque les données scientifiques manquent ou sont insuffisamment précises pour obtenir une évaluation de risque complète, mais qu’un danger grave est identifié comme pouvant porter atteinte à la santé ou à la vie des personnes, des animaux ou des plantes, les décideurs sont juridiquement et politiquement fondés à prendre des mesures de précaution sans attendre une confirmation scientifique du risque ...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - GAILING (M.O.), COLLARD-DUTILLEUL (F.) -   Rapport et avis sur le principe de précaution et la responsabilité dans le domaine alimentaire  -  . avis no 30 du Conseil national de l’alimentation (2001).

  • (2) - LEPAGE (C.), GUERY (F.) -   La politique de précaution  -  . PUF, p. 378 (2001).

  • (3) -   *  -  Le principe de précaution. Revue juridique de l’environnement, no spécial, p. 147 (2000).

  • (4) - KOURILSKY (P.), VINEY (G.) -   Le principe de précaution, rapport au Premier ministre  -  . Odile Jacob/La Documentation française, p. 405 (2000).

  • (5) - EWALD (F.), GOLLIER (C.), de SADELEER (N.) -   Le principe de précaution  -  . PUF – Que sais-je (2001).

  • (6) - ALLEZARD (G.) -   Du principe de précaution au devoir de prévention élargi  -  . Atlasynthèse,...

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