Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
L'article commence par introduire les fonctions aléatoires et l'énoncé de leurs principales propriétés jointes aux concepts de stationnarité et d'ergodisme. Il présente ensuite les fonctions d'autocorrélation et d'intercorrélation agrémentées d'exemples, avant de rapporter l'étude des spectres de signaux aléatoires caractérisés selon le théorème de Wiener-Kintchine. Pour conclure, un bref éclairage sur les processus de Markov est appliqué aux variables aléatoires discrètes ou continues.
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First part of this article introduces the random functions and their relevant main features expressed in terms of stationary and ergodism concepts. The second part is devoted to autocorrelation and cross correlation functions illustrated with the support of few practical examples, while third part deals with the spectrum of random signal as deduced from the Wiener Kintchine theorem. To conclude, a brief view on the Markov process will be applied to discrete and continue random data.
Auteur(s)
-
Bernard DEMOULIN : Professeur émérite - Universités Lille 1, Groupe TELICE de l'IEMN, UMR CNRS 8520
INTRODUCTION
Contrairement aux fonctions analytiques usuelles que l’on peut déterminer avec rigueur, la valeur numérique d’une fonction aléatoire demeure totalement ou partiellement imprévisible.
L’exemple le plus familier de fonctions aléatoires est sans doute donné par la capture de certains signaux dépendant de la variable temps. Dans ce cas particulier, si la variable temps peut être fixée très précisément par un échantillonnage périodique, l’amplitude du signal restera auréolée d’une incertitude constituant une variable aléatoire discrète ou continue.
Nous verrons dans le déroulement de l’article que la seule description rationnelle des fonctions aléatoires ne peut être empruntée qu’à la notion de covariance, elle même dérivée du coefficient de corrélation défini dans l’article [R 210v2]. De plus, il sera montré que sous le respect de la condition de stationnarité des fonctions aléatoires, la covariance devient fonction d’autocorrélation. Cette dernière est directement transposable sous des signatures analytiques, ou indirectement sous la forme de données numériques déduites d’une estimation arithmétique. Quelle que soit la démarche adoptée, l’examen de la signature d’autocorrélation révèlera les principales propriétés de dépendance stochastique de la fonction aléatoire génératrice.
La question de la fonction d’autocorrélation est donc étroitement reliée aux propriétés générales des variables stationnaires discutées dans le premier paragraphe. La stationnarité sera illustrée par la désintégration spontanée des noyaux atomiques et la génération du signal bruit électronique.
Ces deux phénomènes, bien connus des physiciens, s’approprient successivement la loi de probabilité de Poisson et la loi de probabilité normale, toutes deux dotées de paramètres stationnaires.
Le second paragraphe sera entièrement consacré à d’autres propriétés entrant dans le calcul des fonctions d’autocorrélation. Il s’agit principalement du principe ergodique intervenant lors du calcul des moments d’ordre n. En effet, suivant que l’on procède au calcul direct du moment, par la recherche de l’espérance mathématique d’une variable ou que l’on détermine le moment par la moyenne arithmétique d’un grand nombre de variables, on observe fréquemment la convergence mutuelle des deux résultats. Le principe ergodique sera présentement illustré par deux exemples empruntés à la physique de la matière et aux analyses de mesures.
Dans la continuité des précédents, le troisième paragraphe, spécialement dédié aux fonctions d’autocorrélation, aborde le sujet par l’étude de signaux assimilés à des fonctions aléatoires. À l’aide d’exemples, il sera montré que les fonctions d’autocorrélation peuvent revêtir diverses signatures porteuses d’informations pertinentes, révélatrices de leur dépendance stochastique avec la variable temps. Dans la poursuite du paragraphe, le concept sera étendu aux fonctions d’intercorrélation reliant deux fonctions quelconques.
Le quatrième paragraphe traite la difficile question de la détermination des spectres de fréquences des signaux aléatoires. Les fonctions aléatoires n’étant pas implicitement bornées, le calcul direct du spectre par application de l’intégrale de Fourier s’avère inapproprié. On parvient néanmoins, grâce au théorème de Wiener Kintchine, à leur attribuer un autospectre provenant de l’intégrale de Fourier de la fonction d’autocorrélation. Pour unifier le raisonnement ainsi que les unités physiques, une discussion sera entamée à propos de la confrontation de l’autospectre avec les fonctions densités spectrales de puissances (DSP) généralement dédiées aux signaux périodiques ou aux signaux non bornés.
Sachant que certains résultats de mesures pratiquées sur des signaux aléatoires livrent directement la DSP, il sera montré que l’intégrale de Fourier inverse appliquée sur cette signature spectrale permet de retrouver la fonction d’autocorrélation. Le procédé sera ensuite étendu aux fonctions d’intercorrélations, desquelles dérivent des interspectres.
Pour conclure l’article, le cinquième paragraphe s’adresse aux processus de Markov. La description analytique du problème sera constituée de trois parties où seront successivement abordées les questions de dépendance stochastique des variables aléatoires, les calculs matriciels de chaînes mettant en œuvre des variables discrètes, puis l’extension de ces concepts aux cas des variables continues.
MOTS-CLÉS
processus de Markov Théorie et applications fonctions d’autocorrélation spectres de fréquences mesures Traitement du signal
KEYWORDS
Markov process | Theory and practice | autocorrelation functions | frequencies spectra | measurements | signal processing
VERSIONS
- Version archivée 1 de avr. 1990 par Bernard DEMOULIN
DOI (Digital Object Identifier)
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6. Conclusion
Pour des raisons didactiques, cet article consacré aux fonctions aléatoires a été conçu sur une démarche scientifique proche de l’application, et plus spécialement sur le traitement du signal. Il faut néanmoins savoir que les fonctions aléatoires proviennent de concepts beaucoup plus fondamentaux que le lecteur retrouvera dans les ouvrages de mathématiques, dont certains figurent en références bibliographiques [Doc. R 220v2].
Pour cantonner cette conclusion au cadre appliqué initial, nous essayerons de l’orienter sur une question passée sous silence tout au long de l’exposé, à savoir l’isthme extrêmement flou situé entre un signal aléatoire et un signal fortement corrélé.
Imagions une expérience consistant à mesurer le son émis par la chute d’eau d’une cascade copieusement alimentée. Il est évident que la mesure du bruit pratiquée dans l’environnement naturel de la cascade devrait livrer un signal purement aléatoire. Autrement dit, le tracé de la fonction d’autocorrélation de ce phénomène devrait restituer un pic d’amplitude centré sur le point d’origine de l’échelle des temps.
Si on enregistre le son et que l’on réémet le signal sur un haut-parleur installé dans une chambre acoustique doté de propriétés de réverbération parfaites, on peut s’attendre à une modification significative des propriétés du son primitif. En effet, le signal sera profondément transformé par les multiples réflexions engendrées par les parois de la cavité. Le phénomène couvrant, en principe, un large spectre de fréquences, on prend conscience que l’altération va principalement venir de l’émergence d’un grand nombre de modes de résonances excités simultanément. S’il est en plus admis que la chambre possède une forme parallélépipédique, les modes seront distribués sans aucun rapport harmonique ! La question est donc de s’interroger sur la nature du bruit résultant, capturé dans la cavité ; s’agit-il d’un signal fortement corrélé ou aléatoire ? La réponse est loin d’être immédiate sans les analyses préalables du spectre et de la fonction d’autocorrélation. La question posée a également le mérite de démontrer que, dans le doute, la connaissance du processus physique donnant naissance à un signal, a priori aléatoire, parait...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - BASS (J.) - Éléments de calcul des probabilités, théorique et appliqué. - Masson (1967).
-
(2) - ROUBINE (E.) - Introduction à la théorie de la communication. – Tome II – Signaux aléatoires - . Masson (1979).
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(3) - MAX (J.) et coll - Méthodes et techniques de traitement du signal et applications aux mesures physiques. – Tome I – Principes généraux et méthodes classiques. - Masson (1985).
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(4) - DE COULON (F.) - Théorie et traitement des signaux - . Presses polytechniques romandes Dunod (1984).
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(5) - KUNT (M.) - Traitement numérique des signaux - . Éditions Georgi Dunod (1981).
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(6) - PAPOULIS (A.) - Probabilités, random variables and stochastic...
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