Présentation

Article

1 - RAPPELS

2 - MÉTHODES STATIONNAIRES

3 - MÉTHODES NON STATIONNAIRES

4 - DIFFUSION DE LA LUMIÈRE

5 - CONCLUSION

Article de référence | Réf : R2920 v2

Méthodes stationnaires
Mesure de la conductivité thermique des liquides et des gaz

Auteur(s) : Bernard LE NEINDRE

Date de publication : 10 avr. 1996

Pour explorer cet article
Télécharger l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !

Sommaire

Présentation

Auteur(s)

  • Bernard LE NEINDRE : Docteur ès Sciences - Directeur de Recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), - Laboratoire d’Ingénierie des Matériaux et des Hautes Pressions (LIMHP),Université Paris‐Nord

Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.

Lire l’article

INTRODUCTION

Le but de cet article est de fournir un guide aux chercheurs et techniciens qui envisagent de réaliser des mesures de conductivité thermique de fluides ou de mélanges fluides. L’accent a été mis sur les méthodes fiables, fondées sur des principes théoriques bien définis et qui sont d’un intérêt potentiel pour les applications industrielles.

La connaissance de la conductivité thermique des fluides est particulièrement importante pour la science et l’industrie. En effet, cette grandeur apparaît dans tous les phénomènes mettant en jeu des transferts de chaleur. Par exemple, une mauvaise connaissance de la conductivité thermique peut modifier, de façon significative, les coûts et les performances des échangeurs de chaleur. En outre, la conductivité thermique est l’un des paramètres entrant dans un certain nombre de grandeurs thermiques comme la diffusivité thermique, le nombre de Nusselt, le nombre de Knudsen, le nombre de Rayleigh, etc.

La mesure de la conductivité thermique des fluides demeure une nécéssité primordiale. Ainsi, il existe de nombreux fluides et mélanges de fluides pour lesquels le nombre de données est limité voire inexistant. C’est particulièrement vrai pour les nouveaux fluides dont les propriétés doivent être évaluées avant leurs utilisations industrielles. De plus, les banques de données existantes sont peu crédibles surtout aux hautes pressions et températures et dans la région critique. Bien sûr, il est impossible de mesurer la conductivité thermique de tous les fluides et de leurs mélanges en fonction de la température , de la pression et de la composition. Le développement des banques de données doit donc s’accompagner du développement de modèles théoriques qui, à leur tour, doivent être testés à l’aide de données expérimentales précises.

  • Malheureusement, la mesure absolue de la conductivité thermique avec une bonne précision, par exemple de l’ordre de 1 %, est une opération très délicate qui ne se fait que dans des laboratoires spécialisés. Les difficultés proviennent du fait qu’il faut amener le système dans un état de non-équilibre. La conductivité thermique implique une relation entre gradients de température et flux de chaleur ; ces derniers apparaissent dans des équations hydrodynamiques couplées qui contiennent des termes additionnels non linéaires. Ainsi, un gradient de température induit non seulement la conduction thermique mais aussi la convection et le rayonnement. Pour déterminer la conductivité thermique, le gradient de température doit être assez élevé (compris entre 0,3 et 2 K) pour être mesuré avec précision, mais suffisamment petit pour que les phénomènes perturbateurs associés restent faibles.

    À notre connaissance, il n’existe aucun appareil commercialisé pour mesurer la conductivité thermique des fluides. L’intéressé devra donc construire lui-même son dispositif pour couvrir ses propres besoins, ce qui constitue une opération longue, car de nombreux tests sont nécessaires, et assez onéreuse. À titre indicatif, le prix d’un appareil couvrant une certaine plage de pression et de température, avec des systèmes de régulation de température et des appareils de mesure, pourrait se situer autour de 400 000 F (1995).

  • Si l’on se contente de mesures relatives, qui peuvent être effectuées en comparant la conductivité thermique d’un fluide inconnu à celle d’un fluide étalon, un appareillage plus rudimentaire peut être utilisé. Dans ce cas, il n’est guère possible d’obtenir la conductivité thermique à mieux que 5 %, dans un domaine réduit de température et de pression, pour les raisons suivantes. Il existe peu de fluides étalons et leur domaine d’utilisation en température est très restreint. En outre, il subsiste une incertitude sur la contribution du rayonnement au transfert de chaleur apparent, en particulier pour le toluène, recommandé comme étalon. Il faut donc tenir compte, tout d’abord, de l’imprécision de la valeur de la conductivité thermique du fluide étalon. En toute rigueur, les conductivités thermiques ne sont comparables que si elles sont du même ordre de grandeur. Cependant, même si les conductivités thermiques apparentes sont du même ordre, les conductivités thermiques réelles peuvent être très différentes, car les corrections sous-jacentes à chaque mesure sont propres à chacun des fluides étudiés. Ces corrections seront détaillées sur un exemple de mesure 2.1.6 ; elles sont dues surtout à l’accommodation à la paroi, à la mouillabilité des surfaces, à la convection et au rayonnement. Ainsi, pour certains liquides non transparents, la correction de rayonnement pourrait être de l’ordre de 6 à 8 % à température ambiante.

  • En conclusion, il est recommandé aux non-initiés de se lancer avec prudence dans la réalisation d’appareillages pour mesurer la conductivité thermique. Les intéressés peuvent s’adresser à des laboratoires spécialisés soit pour obtenir des conseils, soit pour réaliser à la demande des mesures. Nous décrirons en détail 2.1.2 un dispositif que nous avons développé au Laboratoire d’Ingénierie des Matériaux et des Hautes Pressions, afin de bien montrer toutes les difficultés que l’on rencontre dans une mesure de conductivité thermique.

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-r2920


Cet article fait partie de l’offre

Mesures physiques

(119 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Présentation

2. Méthodes stationnaires

Considérons le cas du régime stationnaire. La situation la plus simple est celle de deux surfaces isothermes planes, parallèles et infinies. Le gradient de température est donc unidirectionnel (perpendiculaire aux surfaces isothermes) et a une valeur constante en tout point du fluide entre les deux surfaces. Pratiquement, ces conditions sont réalisées par deux parois solides entre lesquelles le fluide est confiné.

  • Pour limiter la convection dans le fluide, il est nécessaire de choisir un faible intervalle entre les deux parois (quelques dixièmes de millimètre). Les défauts de planéité des surfaces en regard et leur parallélisme jouent alors un rôle important.

  • En outre, les surfaces ont une dimension finie. Il en résulte des effets de bord que l’on tente de compenser par des anneaux de garde ; leur mise en œuvre est difficile et souvent controversée.

  • Les surfaces doivent aussi être isothermes. Pour satisfaire cette exigence, des matériaux solides de conductivité thermique élevée, comme l’argent ou le cuivre, sont utilisés.

2.1 Méthode des cylindres coaxiaux

C’est une méthode stationnaire, qui mesure le flux de chaleur échangé par conduction entre deux surfaces cylindriques adjacentes, séparées par un faible intervalle contenant l’échantillon fluide. Chacune des surfaces est maintenue à température constante.

La méthode est intermédiaire entre celle du fil chaud 3.1 et celle des plaques parallèles 2.2. La réduction des pertes de chaleur aux frontières de l’échantillon non isotherme est plus facile à réaliser qu’avec une cellule plane. Cependant, les deux surfaces cylindriques doivent être soigneusement...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 93% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Mesures physiques

(119 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Méthodes stationnaires
Sommaire
Sommaire

BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - LE NEINDRE (B.) -   Contribution à l’étude expérimentale de la conductivité thermique de quelques fluides à haute température et à haute pression.  -  Thèse, Université de Paris (1969).

  • (2) - TUFEU (R.) -   Étude expérimentale en fonction de la température et de la pression de la conductivité thermique de l’ensemble des gaz rares et des mélanges hélium‐argon.  -  Thèse, Université de Paris (1971).

  • (3) - GUILDNER (L.A.) -   The thermal conductivity of gases. I. The coaxial cylinder cell.  -  J. Res. Nat. Bur. Standards, 66 A, 333-40 (1962).

  • (4) - ZIEBLAND, (H.), BURTON (J.T.A.) -   The thermal conductivity of liquid and gaseous oxygen.  -  Brit. J. Appl. Phys., 6, 416-40 (1955) ; The thermal conductivity of nitrogen and argon in the liquid and gaseous states. Brit. J. Appl. Phys., 9, 52-9 (1958).

  • (5) - MICHELS (A.), BOTZEN (A.) -   A method for the determination of the thermal conductivity of gases at high pressure.  -  Physica, 18, 605 (1952).

  • ...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Mesures physiques

(119 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS