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Article

1 - PRINCIPE DE L’ECCI ET PROBLÉMATIQUE

2 - CANALISATION DES ÉLECTRONS

3 - CONTRASTE PAR CANALISATION DES ÉLECTRONS

4 - CARACTÉRISATION DES DÉFAUTS

5 - APPLICATION À LA SCIENCE DES MATÉRIAUX

6 - CONCLUSION

7 - GLOSSAIRE

8 - SIGLES, NOTATIONS ET SYMBOLES

Article de référence | Réf : M4145 v1

Principe de l’ECCI et problématique
Imagerie par contraste de canalisation des électrons (ECCI) et défauts cristallins

Auteur(s) : Nabila MALOUFI

Date de publication : 10 déc. 2021

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RÉSUMÉ

La caractérisation dans un microscope électronique à balayage des défauts cristallins - dislocations, défauts d’empilement, sous-joints de grains - dans un matériau massif a ouvert la voie à des avancées spectaculaires en sciences des matériaux. Cet article présente l’imagerie par contraste de canalisation des électrons, notée ECCI,  avec ses limites et ses avantages, les conditions techniques pour son optimisation ainsi que la réalisation des pseudodiagrammes de Kikuchi haute résolution obtenus par précession du faisceau d’électrons pour le contrôle des conditions de canalisation. L’apport de l’ECCI à la science des matériaux est illustré par l’analyse de quelques défauts cristallins.

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Auteur(s)

  • Nabila MALOUFI : Maître de conférences – HDR - Laboratoire d’Étude des Microstructures et de Mécanique des Matériaux, UMR 7239 CNRS, université de Lorraine, Metz, France

INTRODUCTION

La technique d’imagerie par contraste de canalisation des électrons (en anglais ECCI pour Electron Channelling Contrast Imaging), mise en place dans un microscope électronique à balayage (MEB), permet de révéler des défauts cristallins tels que des dislocations ou des défauts d’empilement proches de la surface d’un échantillon massif. Cette technique est la conséquence directe de l’observation fortuite d’une modulation d’intensité, sous forme de bandes délimitées par des lignes sombres, sur une micrographie collectée sur un monocristal de GaAs et enregistrée sur un détecteur d’électrons rétrodiffusés par Coates en 1967.

Il s’agit en réalité d’un diagramme de canalisation nommé également « pseudodiagramme de Kikuchi » ou « ECP » pour Electron Channelling Pattern. L’extrême sensibilité de ce diagramme à l’orientation du cristal par rapport au faisceau d’électrons incidents constitue à la fois un grand avantage mais également un inconvénient. L’avantage est que cet ECP peut apporter des informations précises sur l’orientation du cristal dans le repère du microscope ou révéler même de très faibles désorientations entre deux cristaux.

Au voisinage de l’incidence de Bragg pour une famille donnée de plans hkl, l’intensité rétrodiffusée par un cristal parfait varie brutalement et passe par un minimum correspondant à la canalisation des électrons quand l’angle d’incidence augmente légèrement. C’est ainsi qu’un cristal imagé sous cette condition d’incidence présentera un rendement en électrons rétrodiffusés minimal. La présence d’un défaut comme une dislocation qui produit en son voisinage une distorsion du réseau va induire une forte variation d’intensité contrastant le défaut. L’ECCI repose sur ce phénomène. Il faut donc disposer au sein d’un microscope à balayage d’un moyen très précis de contrôle de l’orientation du cristal par rapport au faisceau primaire pour pouvoir mener des expériences ECCI. L’ECP dont la résolution spatiale est millimétrique ne peut être réalisé que sur un monocristal. Pour mener ce type d’expérience sur des polycristaux, il faut pouvoir réaliser des ECP sur une zone réduite par précession du faisceau d’électrons (diagrammes nommés « SACP » pour Selected Area Channelling Pattern). Et c’est l’inconvénient majeur de cette technique.

Depuis l’observation de Coates (1967), des solutions ont été proposées pour pallier cette difficulté. Les colonnes électroniques ne cessent d’évoluer et les détecteurs sont plus sensibles. La résolution spatiale des SACP s’est améliorée, ouvrant la voie à des caractérisations ECCI plus précises dans les polycristaux à grains fins, comme cela sera détaillé dans cet article. Parmi les avantages de la technique, la possibilité de procéder à des caractérisations de défauts successives dans différentes zones de l’échantillon massif pour une meilleure statistique comparée à la microscopie électronique en transmission. De même, il est possible de déterminer la nature de sous-joints de grain de faible désorientation ou de révéler des nanomacles. Les derniers développements concernent les essais in situ avec caractérisation fine du matériau avant et après déformation.

L’objectif de cet article est de présenter le principe et la mise en place de la technique ECCI dans un MEB. Pour aller au-delà de la simple observation d’un contraste de défaut par ECCI, i.e. sa caractérisation fine, les conditions de canalisation doivent être bien maîtrisées et, par conséquent, l’ensemble des éléments nécessaires à la conduite d’une expérience ECCI optimale sera détaillé en tenant compte entre autres des caractéristiques techniques des colonnes électroniques actuelles. L’application de l’ECCI en science des matériaux est illustrée par la caractérisation d’une dislocation, d’un dipôle de dislocations, d’un sous-joint de grain de très faible désorientation et de nanomacles grâce au couplage ECCI-EBSD (Electron BackScatter Diffraction). Une dernière application mettra en lumière l’apport de l’ECCI dans la compréhension du comportement viscoplastique d’une céramique.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-m4145


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1. Principe de l’ECCI et problématique

La technique d’imagerie par contraste de canalisation des électrons (en anglais Electron Channelling Contrast Imaging ou ECCI) a vu le jour en 1967 suite à l’observation fortuite par Coates d’un contraste inattendu d’intensité rétrodiffusée (Back-Scattered Electron ou BSE) produit par un échantillon épais monocristallin d’arséniure de gallium GaAs analysé dans un microscope électronique à balayage (MEB) . La micrographie BSE présentée à la figure 1 a été réalisée à très faible grandissement . Ce diagramme semblable à un diagramme de Kikuchi obtenu par transmission dans un microscope électronique en transmission (MET), aussi très sensible à l’orientation de l’échantillon par rapport au faisceau primaire, sera nommé plus tard par Coates « Electron Channelling Pattern » ou ECP pour diagramme de canalisation des électrons. Il est constitué de bandes délimitées par des lignes sombres diffuses (figure 1). Le cristal est orienté au voisinage de l’axe de zone <111> facilement identifiable sur la figure. La surface du spécimen n’étant pas parfaitement lisse, un contraste topographique est également présent et visible sur la micrographie (figure 1). Pour comparaison, la seconde micrographie BSE réalisée à faible grandissement, cette fois dans un MEB doté d’un canon à effet de champ (FEG pour Field Effect Gun) pour caractériser un monocristal de silicium orienté selon l’axe de zone <100>, est de qualité bien supérieure avec un très bon rapport signal sur...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - COATES (D.G.) -   Kikuchi-like reflection patterns obtained with the scanning electron microscope.  -  Phil. Mag., 16, p. 1179-1184 (1967).

  • (2) - BOOKER (G.R.), SHAW (A.M.B), WHELAN (M.J.), HIRSCH (P.B.) -   Some comments on the interpretation of the ‘kikuchi-like reflection patterns’ observed by scanning electron microscopy.  -  Phil. Mag., 16, p. 1185-1191 (1967).

  • (3) - KRIAA (H.), GUITTON (A.), MALOUFI (N.) -   Modeling dislocation contrasts obtained by accurate-electron channeling contrast imaging for characterizing deformation mechanisms in bulk materials.  -  Materials, 12, 10, p. 1587 (2019).

  • (4) - REIMER (L.) -   Scanning Electron Microscopy.  -  Springer Verlag New York (1985).

  • (5) - KRIAA (H.), GUITTON (A.), MALOUFI (N.) -   Fundamental and experimental aspects of diffraction for characterizing dislocations by electron channeling contrast imaging in scanning electron microscope.  -  Scientific reports, 7, p. 9742 (2017).

  • ...

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