Présentation
Auteur(s)
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Luis LE MOYNE : Ingénieur de l'École nationale supérieure d'arts et métiers (ENSAM) - Docteur en mécanique, habilité à diriger des recherches - Professeur des universités, Institut supérieur de l'automobile et des transports, université de Bourgogne, Nevers
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Lire l’articleINTRODUCTION
Dans les moteurs à combustion interne, le premier facteur de performance, une fois le cycle de fonctionnement donné, est constitué par la qualité de la réaction de combustion. Cette réaction n'a lieu qu'en phase gazeuse et dans certaines limites de concentration des réactifs. Le respect de ces conditions, phase vapeur et concentration, a pour premier effet d'optimiser le dégagement de chaleur dans la chambre de combustion et de limiter la formation de produits polluants.
Compte tenu de la brièveté de la réaction de combustion dans les moteurs alternatifs (quelques millisecondes), ainsi que des niveaux de température atteints (2 000 K) dans la zone de réaction, il n'est pas envisagé de contrôler directement son déroulement, mais de réaliser des conditions initiales telles que les caractéristiques de la réaction (vitesse, température, produits) soient maîtrisées. La formation du mélange, qui assure les conditions initiales de la réaction, conditionne ainsi la qualité de la combustion et l'évacuation des gaz, en particulier des gaz brûlés. Le mélange est constitué de combustible et d'air qui sont idéalement à l'état gazeux, dans des proportions qui peuvent être stœchiométriques ou pas selon le type de moteur. Ils sont animés de mouvements favorisant le contact moléculaire oxygène/combustible. Différents organes du moteur participent à la formation du mélange : les conduits d'admission, les soupapes ou lumières, le piston et la culasse qui, par leur forme, définissent la géométrie de la chambre de combustion, et enfin le dispositif d'injection.
L'injection de combustible dans les moteurs a donc pour objectif premier cette double fonction de mise en état du combustible et de dosage. Mais pour que le dosage prévu par le concepteur soit celui effectivement réalisé au moment et à l'endroit de la réaction, l'alimentation en réactifs et l'évacuation des produits de la réaction doivent être assurés et le système d'injection peut y contribuer en générant des mouvements de brassage dont l'échelle caractéristique peut être très diverse.
Selon le type de moteur, de combustible et les conditions de fonctionnement, l'importance relative et l'aspect critique de ces fonctions peuvent varier. Ainsi, par exemple, pour le moteur à essence classique, où le mélange réactif se présente sous forme stœchiométrique et homogène, la fonction dosage n'est devenue critique qu'à partir de l'intégration des pots catalytiques à l'échappement. Sans ce dispositif de dépollution, les concentrations en air et en combustible peuvent varier dans une gamme plus étendue sans que le fonctionnement du moteur en pâtisse.
Dans le moteur à essence en particulier, le mélange précède la combustion dans le cycle de fonctionnement. Il peut être réalisé pendant la phase d'admission ou pendant la phase de compression, l'essentiel étant que le mélange soit formé au moment où l'allumage est déclenché par l'étincelle de la bougie. Aussi, le combustible peut être introduit à l'extérieur de la chambre de combustion (injection indirecte) ou directement dans la chambre de combustion (injection directe).
L'aspect temporel de la formation du mélange est évidemment moins critique lorsque le combustible est gazeux. Dans ce cas, la seule fonction du système d'injection est de doser le combustible. En revanche, dans le cas de combustibles liquides, la première fonction du système d'injection est d'amener le combustible à l'état gazeux. La façon la plus efficace d'évaporer le combustible est de le pulvériser (ou atomiser). On crée ainsi une phase intermédiaire appelée liquide dispersé, constituée d'un grand nombre de gouttes de faible diamètre, pour laquelle la surface d'échange globale est très importante.
VERSIONS
- Version archivée 1 de juil. 2003 par Luis LE MOYNE
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3. Fonction pulvérisation
3.1 Mécanismes de pulvérisation et de vaporisation
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La pulvérisation d'un liquide est obtenue par son passage dans un orifice de dimensions réduites avant l'introduction dans une grande enceinte. La vitesse de passage du liquide à travers l'orifice est en général très élevée par rapport à celle de la phase gazeuse dans l'enceinte. Selon la différence de vitesse liquide/gaz croissante, différents régimes de pulvérisation peuvent apparaître (figure ).
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Rayleigh : la rupture du filet liquide résulte de la croissance de perturbations de surface, où la tension de surface et les forces d'inertie de la colonne liquide jouent un rôle important. Certaines longueurs d'onde ont des facteurs d'amplification plus importants que d'autres et l'on suppose qu'il y a cassure du liquide lorsque l'amplitude de la perturbation la plus amplifiée est de l'ordre du diamètre de l'orifice. Les gouttes obtenues par ce régime ont un diamètre supérieur à celui de l'orifice d'injection et se forment à une grande distance du nez de l'injecteur.
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Aérodynamique primaire (first wind induced ) : la rupture du liquide résulte, comme dans le cas précédent, de la croissance d'ondes de surface où intervient la tension superficielle, mais pour lesquelles les effets du gaz environnant sont de plus en plus importants à mesure que la vitesse augmente. Le diamètre des gouttes obtenues est de l'ordre de celui de l'orifice d'injection et la rupture se situe encore à plusieurs fois le diamètre d'injection. Un des cas typiques du régime de rupture par ondes superficielles pour lequel il y a une solution analytique dans l'approximation linéaire est l'instabilité de Kelvin-Helmoltz (§ ) : modèle d'une nappe liquide, avançant dans un gaz non visqueux au repos.
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Aérodynamique secondaire (second wind induced ) : les mécanismes à l'origine de la rupture sont les mêmes que précédemment mais, avec l'augmentation relative de vitesse liquide/gaz, ce sont les faibles longueurs d'onde qui sont amplifiées. Les contraintes turbulentes peuvent jouer un rôle dans la désintégration du jet liquide. Les gouttes obtenues ont pour ce régime des diamètres inférieurs en moyenne à celui du jet liquide et la rupture a lieu plus près du nez de l'injecteur. Il faut néanmoins remarquer que la distribution des tailles des gouttes est, à partir de ce régime, beaucoup plus large...
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Fonction pulvérisation
ANNEXES
À lire également dans nos bases
MAGNET (J.-L.) - DESCOMBES (G.) - Moteurs non conventionnels. - [BM 2 593] traité Génie mécanique (1998).
POUILLE (J.-P.) - Moteurs Diesel d'automobile. Conception. - [BM 2 575] traité Génie mécanique (2008).
POUILLE (J.-P.) - Moteurs Diesel d'automobile. Mise au point. - [BM 2 576] traité Génie mécanique (2008).
MAZET (H.) - Moteur à allumage commandé. Composants et stratégie de contrôle. - [BM 2 970] traité Génie mécanique (2003).
MAZET (H.) - Moteur à allumage commandé. Fonctionnalités du contrôle. - [BM 2 971] traité Génie mécanique (2003).
CLOS (C.) - Technologie des moteurs alternatifs à combustion interne. - [B 2 800] traité Génie mécanique (1996).
BOUTIER (A.) - ROYER (H.) - Visualisation et mesures optiques en aérodynamique. - [R 2 160] traité Mesures et Contrôle (1998).
KLEITZ (A.) - BOULAUD (D.) - Granulométrie des particules en mouvement et des aérosols. - [R 2 360] traité Mesures et Contrôle (1995).
LE MOYNE (L.) - Atomisation, pulvérisation et aérosols - [AF 3 620] traité Sciences fondamentales (à paraître en 2009).
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