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Article

1 - CONCEPTS FONDAMENTAUX ET MÉTHODES DE MESURE DE L’USURE

2 - USURE EN LUBRIFICATION FLUIDE

3 - NATURE DES MICROCONTACTS ET MODES D’USURE

4 - LOI D’USURE DE PRESTON-ARCHARD (PA) ET SON ORIGINE PHYSIQUE

5 - EXEMPLES D’APPLICATION DE LA LOI PA À LA MODÉLISATION DE PROCESSUS ET PROCÉDÉS

6 - CONCLUSIONS

Article de référence | Réf : TRI500 v1

Loi d’usure de Preston-Archard (PA) et son origine physique
Théorie de l’usure - Mesure, caractérisation des contacts et vitesse d’usure

Auteur(s) : Éric FELDER, Pierre MONTMITONNET

Date de publication : 10 oct. 2015

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RÉSUMÉ

L'objectif de cet article est de fournir des modèles permettant de prévoir la durée de vie des contacts frottants. Il précise les enjeux associés à la maîtrise de l'usure, définit l'usure, décrit des méthodes de mesure, rappelle deux critères permettant de caractériser les interactions entre pièces frottantes: épaisseur réduite du film lubrifiant de Tallian et index de plasticité de Greenwood-Williamson. Il présente la loi de Preston-Archard qui décrit l'effet sur l'usure de la force normale et de la longueur de glissement avec la vitesse d'usure k, discute son origine microscopique, sa validité expérimentale et les valeurs de k, analyse avec cette loi des systèmes tribologiques.

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Auteur(s)

  • Éric FELDER : Maître de Recherches honoraire - MINES ParisTech - CEMEF, France et

  • Pierre MONTMITONNET : Directeur de Recherches CNRS - MINES ParisTech - CEMEF, France

INTRODUCTION

Le mouvement relatif entre deux corps solides engendre deux phénomènes indissociables : le frottement, c’est-à-dire la résistance mécanique à ce mouvement relatif (forces, couple) et l’usure, c’est-à-dire une perte de matière des corps antagonistes. Le frottement a des conséquences négatives (énergie dissipée), mais aussi positives ; il assure la stabilité de notre marche sur le sol, le freinage des véhicules, l’entraînement d’une tôle dans l’emprise d’un laminoir, l’échauffement des pièces et leur soudage dans le procédé de soudage par friction ou friction/malaxage. À l’opposé, l’usure des pièces frottantes et des outils de fabrication (formage par déformation plastique, coupe et découpe mécanique, assemblage par sertissage, rivetage, clinchage, soudage par friction-malaxage, moulage ; procédés d’extrusion, injection des polymères) n’a que des côtés négatifs et doit être minimisée. En effet, l’usure entraîne l’arrêt des chaînes de fabrication, des moyens de transport, de chauffage, de production d’énergie… et la nécessité de remplacer les éléments usés, bref a des répercussions très coûteuses sur les activités humaines. Selon une étude réalisée par le CETIM, les phénomènes d’usure représentent un coût de l’ordre de 4 % du PNB de la France.

À noter toutefois que les procédés d’usinage par abrasion (rectification, ultra-sons, rodage, polissage) ou certains procédés d’usinage physico-chimiques (chimique, électroérosion) ont pour objectif d’ôter de la matière à un matériau à la vitesse la plus élevée possible afin d’obtenir, pour le coût le plus faible possible, une pièce possédant la géométrie souhaitée et des propriétés superficielles optimales (rugosité, contraintes résiduelles, microstructure). Le domaine de la modélisation de l’usure rejoint ainsi par bien des côtés celui de la modélisation de ces procédés d’usinage, bien que les objectifs pratiques en soient assez différents.

Il faut toutefois souligner qu’un contact implique deux antagonistes et qu’il est souvent souhaitable de fixer les phénomènes d’usure, a priori inévitables, sur l’une des deux pièces, la plus facile et la moins coûteuse à changer (pièce d’usure sacrificielle, comme on peut utiliser une anode sacrificielle pour faire face à la corrosion). Ainsi, par un choix judicieux du matériau des plaquettes de freinage d’un véhicule automobile, on concentre l’usure sur les patins, faciles à changer, pour maintenir les performances du frein et protéger les disques de freinage, solidaires du véhicule et plus massifs. De même, dans un palier, il est souhaitable de concentrer l’usure sur le coussinet, facile à changer… Ceci nécessite la connaissance de règles simples pour concevoir le contact. Par ailleurs, il faut pouvoir prendre en compte l’usure dans la conception des machines et des opérations de fabrication dont le cahier des charges contient en général des spécifications sur la durée de vie minimale du dispositif. Par exemple, le prix de revient d’une pièce fabriquée peut fortement dépendre de la durée de vie des outils utilisés (mise en forme à chaud des métaux par filage et forgeage, usinage). Il est donc très important de disposer de modèles permettant de prévoir la vitesse d’usure des pièces frottantes et ainsi maîtriser leur durée de vie. Il s’agit d’un problème complexe, car il existe une grande variété de mécanismes d’usure, opérant souvent de manière interactive. C’est pourquoi, avant toute modélisation de l’usure d’un mécanisme ou d’un outil, il importe de préciser par un examen des pièces usées et/ou des débris engendrés les caractéristiques de son usure, ce qui n’est pas une tâche aisée : l’usure est un phénomène d’évolution lente de la géométrie des pièces, qui peut être très sensible aux paramètres de fonctionnement du système tribologique où est incluse la pièce.

L’objectif de cet article est de fournir des règles et des modèles de calcul permettant de concevoir un système tribologique et de prévoir la durée de vie d’un contact ou d’un outil de fabrication. On s’attachera aussi à indiquer comment on peut augmenter la durée de vie du contact ou de concentrer l’usure sur l’un des antagonistes. Nous renverrons à divers articles de la collection qui traitent de manière détaillée certains aspects de la question.

Après avoir précisé les enjeux associés à la maîtrise de l’usure, cet article définit l’usure et décrit diverses méthodes de mesure de l’usure. Puis il rappelle les principaux critères permettant de caractériser les modes d’interaction entre pièces frottantes :

  • l’épaisseur réduite du film lubrifiant de Tallian définissant les régimes de lubrification ;

  • l’index de plasticité de Greenwood et Williamson permettant de préciser le mode de déformation des microcontacts entre deux solides élastoplastiques pour un contact sec ou pour un contact lubrifié en régime mixte ou limite.

Après avoir discuté l’effet du rodage des surfaces, il présente la loi de Preston-Archard qui décrit l’effet sur l’usure de la force normale et de la longueur de glissement en introduisant la vitesse d’usure k, discute son origine microscopique, sa validité expérimentale. Il précise les valeurs de k et analyse avec cette loi divers systèmes tribologiques.

Pour approfondir certains aspects plus appliqués, comme par exemple la description détaillée de pièces usées ou la mise en place de solutions comme la déposition d’un film protecteur, le lecteur pourra consulter avec profit les articles [BM 5065] [BM 5066] [BM 5067] [BM 5068].

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-tri500


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4. Loi d’usure de Preston-Archard (PA) et son origine physique

4.1 Énoncés universels : la vitesse d’usure k

On considère le mouvement relatif entre deux solides A et B sous la force normale P avec la vitesse de glissement Δv, supposée uniforme sur la surface de contact. La loi de Preston-Archard (PA) exprime que le volume d’usure V de la pièce A est proportionnel à la force normale P et à la longueur de glissement L de la pièce B sur A :

V=kPL ( 15 )

On appelle vitesse d’usure la grandeur k qui est homogène à l’inverse d’une contrainte. Elle est usuellement exprimée en mm3.N–1.m–1, équivalent au nPa–1. Chaque solide A et B est caractérisé par une certaine valeur de la vitesse d’usure. On a vu au paragraphe 1.2 que, pour le contact sec entre des solides de nature variée, la vitesse d’usure du solide le plus mou varie dans de larges proportions : selon le tableau 1,...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - ARCHARD (J.), HIRST (W.) -   The wear of metals under unlubricated conditions.  -  Proc. Roy. Soc. Lond. A 236 (1956) 397-410.

  • (2) - OMAR (M.K.), ATKINS (A.G.), LANCASTER (J.K.) -   The role of crack resistance parameters in polymer wear.  -  J. Phys. D, Appl. Phys., 19 (1986) 177-195.

  • (3) - SUH (N.F.), JAHANMIR (S.), FLEMING (J.), ABRAHAMSON II (E.P.), SAKA (N.), TEIXEIRA (J.P.) -   The delamination theory of wear II  -  . 2nd Prog. Report to The Adv. Res. Project Agency, DOD Contract No. YM0014-67-A-0204-0080 NR 229-011, Mater. Proc. Lab., Dpt. of Mech. Eng., M.I.T., (Sept. 1975).

  • (4) - VANEL (L.) -   Le contact stator-rotor dans un moteur piézo-électrique, modélisation mécanique et étude du frottement métal-polymère en vue de l’optimisation du choix de la couche de frottement.  -  Thèse de Doctorat en Sciences et Génie des Matériaux, École des Mines de Paris, 1996.

  • (5) - FELDER (E.), LE FLOC’H (A.) -   Testing of various materials for the production of steel dies for wire drawing.  -  Wire...

1 Laboratoires

Site francophone de tribologie

http://tribologie.free.fr/Annuaire/Universitaires/laboratoires.htm

LaMCoS Laboratoire de mécanique des contacts et des structures

INSA de Lyon

http://lamcos.insa-lyon.fr/?L=1

LTDS Laboratoire de tribologie et dynamique des surfaces

École Centrale de Lyon

École des Ingénieurs de Saint-Etienne

ENTPE (École Nationale des Travaux Publics de l’État)

http://ltds.ec-lyon.fr/spip/

Groupe Tribologie

LISMMA (Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Mécaniques et des Matériaux)

Supméca Paris

http://www.supmeca.fr/index.php?page=58

Pole PSP (Pôle Surfaces et Procédés) Ex Groupe SET (Surfaces et Tribologie)

CEMEF : (Centre de Mise en Forme des Matériaux)

MINES ParisTech, CS 10207 06904 Sophia Antipolis Cedex

http://www.cemef.mines-paristech.fr/sections/recherche/equipes-recherche/surface-tribologie

Laboratoire de Mécanique...

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