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EnglishRÉSUMÉ
La tribologie est la science qui tente de comprendre les causes et les conséquences du frottement. Cependant, l’expérimentation possède ses limites en la matière et le recours aux outils numériques est d’un précieux secours dans l’observation de ce phénomène physique encore bien mal compris. Durant ces dernières années, la tribologie numérique a progressé à grand pas, vers des modèles multi-échelles, voire multi-physiques, qui offrent de riches descriptions des interfaces de contacts et sont en passe de devenir des outils prédictifs.
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Mathieu RENOUF : Chargé de recherche CNRS au LaMCoS, INSA-Lyon - Équipe tribologie et mécaniques des interfaces
INTRODUCTION
Comprendre les causes et les conséquences du frottement sur le comportement des corps en contact est bien le quotidien des tribologues depuis de nombreux siècles. En fait ce n'est pas seulement les corps en contact qui sont concernés, mais aussi le ou les mécanismes qui les contiennent ainsi que l'interface qui les sépare.
Cette compréhension n'est pas simplement une curiosité scientifique, mais bel et bien la clé d'importants enjeux industriels. Le contrôle de la durée de vie des mécanismes (disques de frein automobile et aéronautique, roulements, appareils électroménagers...) et des outils de mise en forme des matériaux, la sécurité (problème de shuntage dans le contact roue-rail ou de la collecte du courant dans le contact pentographe/caténaire...), la santé publique (usure des implants articulaires), l'environnement (réduction du crissement, amélioration des lubrifiants...) sont des problèmes liés directement aux conséquences du frottement.
Parce que l'expérimentation trouve parfois ses limites dans l'analyse dynamique de tels systèmes, surtout lors de sollicitations sévères (fortes pression et vitesse de cisaillement), des outils numériques ont vu le jour pour venir combler le manque d'informations laissé par les approches expérimentales aussi bien pour des conditions dites de « contact sec » (pas de lubrifiant ajouté) que celles dites de « contact lubrifié » (huile, graisse...). Aujourd'hui, bien plus qu'un simple outil complémentaire, les approches numériques servent à part entière dans la compréhension des phénomènes et tendent à devenir des outils prédictifs.
De nombreuses approches numériques existent aussi bien pour les aspects secs que pour les aspects lubrifiés, évoqués précedement. Dans ces quelques pages, le choix a été fait de se focaliser uniquement sur le contact dit sec. Les aspects « contact lubrifié », au sens lubrification fluide, ne seront que rapidement survoler.
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1. Contexte tribologique
1.1 Rappels historiques
Le frottement est complètement intégré à nos comportements quotidiens au travers de petits gestes simples comme tenir un crayon, marcher, etc. D'un point de vue plus pragmatique, il est également au centre de nombreuses problématiques industrielles (durée de vie des mécanismes [36] [80] [113], différentes formes d'usure [12] [13], les crissements de frein [78], réduction du bruit [110]...) et économiques (coût de l'ordre de 2,5 % du PIB de la France, dépense d'énergie, échauffement...). Pour ces multiples raisons, depuis les temps historiques (voir les tribologues des fresques égyptiennes), l'homme essaye de minimiser ou de maximiser le frottement en fonction de ses besoins.
C'est à partir de la Renaissance avec les travaux de Léonard de Vinci (1452-1519), suivis de ceux de Guillaume Amontons (1663-1705) et Charles de Coulomb (1736-1806), que l'homme commence à mettre en forme le frottement aux travers de lois. Il faudra attendre 1881 pour voir apparaître les premiers modèles de contact grâce au travaux de Hertz [46] et 1953 pour voir apparaître les premières lois d'usure (proposées par Archard à partir d'essais pion-disque [5] [6] [7]) faisant intervenir le volume usé, la force normale appliquée, la distance relative parcourue ainsi qu'un paramètre de calage k représentant un facteur de probabilité résultant des essais fait pour un jeu de matériau. De cette loi et de ces dérivées premières, naquirent plus d'une centaine de modèles différents [67] partant du fait que plus le nombre de paramètres est grand, plus il est facile de représenter les résultats expérimentaux. Pour pallier cette généricité, Lim et al [67] proposeront des cartes d'usure, fonction d'une vitesse V et d'une pression de contact P adimensionnées, permettant de caractériser le type d'usure (douce, sévère, délamination...). Mais ce type d'approche s'avérera vite non transposable d'une condition de contact à une autre.
L'une des raisons essentielles des difficultés rencontrées jusqu'alors est que les problèmes de frottement et l'usure sont, comme de nombreux problèmes, la résultante de phénomènes multi-physiques et se développant à diverses échelles (macroscopiques, microscopiques, atomiques...), et qui de plus sont fortement couplés. D'un point de vue mécanique, dans le cas d'un mécanisme par exemple, les contraintes au niveau du contact dépendent du contact lui-même ainsi que du mécanisme global....
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - ACARY (V.), JEAN (M.) - Numerical modeling of three dimensional divided structures by the non smooth contact dynamics method : Application to masonry structure. In B.H.V. Topping, editor, The Fifth international Conference on Computational Structures Technology 2000, - pages 211-222, Edimburgh, Civil-Comp Press, 2000.
-
(2) - ALART (P.) - Méthode de Newton généralisée en mécanique du contact, - J. Math. Pures Appl., 76 :83-108, 1997.
-
(3) - ANCIAUX (G.), MOLINARI (J.F.) - Contact mechanics at the nanoscale, a 3D multiscale approach, - Int. J. Numer. Meth. Engng, 79:1041-1067, 2009.
-
(4) - ANTALUCA (E.) - Contribution à l'étude des contacts élasto-plastiques – effet d'un chargement normal et tangentiel, - Thèse INSA-Lyon, 2005.
-
(5) - ARCHARD (J.F.) - Elastic Deformation and the Contact of Surfaces, - Nature, 172(4385):918-919, 1953.
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ANNEXES
LMGC90 – Logiciel de mécanique gérant le contact, CNRS-UM2, 2001. OpenSource (Licence CeCiLL). http://www.lmgc.univ-montp2.fr/~dubois/LMGC90/
PLAST2 – Logiciel élement finis OpenSource. http://www-lgit.obs.ujf-grenoble.fr/users/lbaillet/logiciel_plast2.htm
Simulink – http://www.mathworks.fr/products/simulink/
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