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EnglishRÉSUMÉ
La fabrication additive occupe en 2020 des marchés stabilisés comme ceux liés à la réalisation de pièces prototypes, de pièces mécaniques, d’éléments artistiques et de mode, etc. Ces marchés se développent de manière continue exploitant des innovations incrémentales. Indépendamment de cet aspect, de nombreux verrous scientifiques et technologiques sautent les uns après les autres pour que la technologie 3D occupe de nouvelles niches comme le bio-printing et le 4D printing (association du temps aux trois paramètres d’espace). Cet article rassemble des éléments de prospective reliés à ces nouveaux horizons qu’il s’agisse d’échelles aussi bien nanométriques que d’échelles de tailles plus « humaines », sans oublier l’importance qu’a pris la fabrication additive dans la pandémie de la Covid-19…
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Jean-Claude ANDRÉ : Directeur de recherche au CNRS
INTRODUCTION
Le concept d’impression 3D a été opérationnalisé en 1984 par deux brevets concernant la stéréolithographie consistant en la polymérisation résolue dans l’espace d’une résine sensible à la lumière. Le lecteur intéressé pourra utilement se reporter aux publications de Techniques de l’Ingénieur sur le sujet [À lire également dans nos bases]. Les coordonnées de l’objet à réaliser étaient mémorisées dans un ordinateur qui pilotait des miroirs galvanométriques, pour transformer un liquide en solide par polymérisation d'une couche fluide, voxel après voxel, d’où le concept de « fabrication additive ». L'ajout d'une deuxième couche, puis d'une troisième, etc. permettait de créer en principe la pièce prototype souhaitée qu'il fallait enfin extraire (et laver) du fluide non photo-transformé. Les autres principes de fabrication reposent sur la même base d’additivité, les procédés différant essentiellement par la nature et les modes d’adhésion de la matière à l’objet en construction. La règle du jeu est bien de disposer soit d’une énergie localisée, soit d’un positionnement du matériau localisé, soit des deux. Les techniques de fabrication additive sont maintenant bien connues avec de nombreux avantages.
Avec une dynamique continue de l’ordre de 20 % d’augmentation par an, en environ 35 ans, on est passé de dimensions centimétriques à l’espace nanométrique (nanotechnologies 3D), mais également au décamètre (bâtiment et travaux publics), de la pièce prototype avec le concept de photocopieur 3D à des applications réelles. Pratiquement tous les domaines sont concernés, depuis l’espace, l’avionique, l’automobile, la mécanique, jusqu’à l’art et les applications médicales (médicaments 3D, prothèses, etc.) chaque fois que la fabrication additive apporte un plus déterminant en termes de fonctionnalité et/ou coût.
L’objet de cet article n’est pas d’analyser les différentes niches applicatives qui continuent à se développer, mais d’examiner sur le front de la recherche quels peuvent être les domaines significatifs du développement de la fabrication additive dans le futur proche. À partir d’une analyse de situation (bibliographie et littérature grise issue de la consultation d’internet), plusieurs domaines encore non stabilisés émergent, la plupart s’appuyant sur des bases de science « dure » (nano-micro-fabrication et micro-fluidique ; impression 4D ; organoïdes et bio-printing), mais également, suite à la pandémie induite par la Covid-19. Ce dernier axe amène à réfléchir à des ouvertures organisationnelles finalement non anticipées avant la crise.
Dans cette version révisée de [BM 7 970], cet axe est donc nouveau et ceux qui avaient déjà été introduits en 2017 ont été profondément remaniés compte tenu du foisonnement scientifique (ou au contraire devant des blocages épistémologiques), modifiant assez notablement le paysage scientifique et technologique de ces domaines émergents.
MOTS-CLÉS
fabrication additive 4D printing Interdisciplinarité nano-fabrication micro-fluidique 3D bio-printing
VERSIONS
- Version archivée 1 de avr. 2017 par Jean-Claude ANDRÉ
DOI (Digital Object Identifier)
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7. Conclusion
Un corps de savoirs, qui a au plus une trentaine d’années d’investissement en fabrication additive a été créé. Il ne connaît pas encore les limites de son territoire et par incréments va de l’avant, sans avoir eu trop à se préoccuper de ruptures tant son marché est en expansion : le développement de nouveaux matériaux a un impact sur la conception et la fabrication des produits et permet de nouvelles applications . Ce que tentent de montrer les descriptions qui ont été présentées, correspondant à de nouvelles voies d’innovation et d’application très récentes, c’est une approche sur de nouveaux sujets frontières, encore très peu explorés, mais porteurs de futur (en particulier pour le bio-printing et l’impression 4D). En alliant des procédés originaux et matière (informée et/ou multiple), on devra se placer délibérément dans un contexte interdisciplinaire engendrant des idées nouvelles entrant en rupture avec les procédés d’impression 3D traditionnels.
Ces domaines nouveaux, en cours de préconstruction, disposent dès à présent de marchés et de niches applicatives : robotique souple, capteurs, systèmes micro-fluidiques, organoïdes dans le domaine médical, etc. Pour atteindre une maturité autorisant ces transferts vers la socio-économie, la recherche d’une adéquation matériaux-procédé est indispensable, conduisant dans le futur proche à la réalisation de machines dédiées (et non généralistes). Pour les applications biologiques, des aspects épistémologiques seront à traiter pour atteindre...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - ANDRÉ (J.C.), LE MÉHAUTÉ (A.), DE WITTE (O.) - Dispositif pour réaliser un modèle de pièce industrielle. - Brevet français n° 8411241 (1984).
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(2) - ANDRÉ (J.C.) - From Additive Manufacturing to 3D/4D Printing – Volume 1 : From the first concept to the present applications ; Volume 2 : Improvement of the present technologies and constraints ; Volume 3 : Breakdown innovations : Programmable matter ; 4D Printing and Bio-Printing. - ISTE/Wiley Ed., Londres, UK (2017).
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(3) - ANDRÉ (J.C.) - L’émergence silencieuse de la complexité en impression 3D. - Entropie, 20-1, 34 p. https://www.openscience.fr/L-emergence-silencieuse-de-la-complexite-en-impression-3D (2020).
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(4) - DE DINECHIN (J.) - Guide de survie du chef de projet – Surmonter les épreuves, créer la confiance, organiser le succès. - Dunod Éd., Paris (2017).
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(5) - SCHUMPETER (J.A.) - The theory of economic development. - Harvard...
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