Présentation
RÉSUMÉ
Le bio-printing est un procédé 3D de dépôt de suspensions cellulaires, de solutions aqueuses ou d’hydrogels, de supports biocompatibles, en limitant les différents stress que peuvent subir les cellules par les procédés de fabrication additive pour atteindre une forme et une fonctionnalité biologique souhaitée dans des tissus ou des organes bio-imprimés. Ce domaine émergent est encore proche de preuves de concept avec pour but ultime la réalisation de tissus et d’organes avec une visée initiale « réparatrice », même si d’autres niches plus prometteuses dans le court terme apparaissent (médecine de précision, toxicologie, cosmétique, etc.). L’article traite de voies de réalisation de milieux adaptés pour la bio-impression avec des verrous conceptuels et techniques, des tendances réalistes en évitant, autant que faire se peut, des promesses insensées.
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Jean-Claude ANDRÉ : Directeur de recherche au CNRS
INTRODUCTION
Depuis plus de 30 ans, les ingénieurs ont mis au point des procédés dits « de fabrication additive » qui permettent la réalisation d’objets s’appuyant sur un dépôt informatisé – simultané ou non – de matière et d’énergie [André, 2017]. Ce marché est de quelques dizaines de milliards d’€/an avec une croissance de l’ordre de 20 %/an. De nouvelles niches sont explorées et, compte tenu du besoin exprimé ci-dessus (mais pas uniquement), de nouveaux procédés (de bio-impression ou bio-printing) se développent, visant la réalisation par fabrication additive d’éléments biologiques structurés conçus par ordinateur.
Le bio-printing appartient ainsi à la bio-ingénierie, qui intègre les sciences physiques, chimiques, mathématiques, ainsi que les principes d’ingénierie pour étudier la biologie, la médecine, les comportements et la santé : il vise la fabrication d’organes ou de tissus vivants. Relativement aux techniques de fabrication additive classiques, l’impression d’éléments biologiques ajoute un niveau de complexité supplémentaire très important aux procédés parce qu’il est nécessaire de structurer « intelligemment » des matériaux vivants ou non mimant la matrice extracellulaire et de contrôler les distributions spatiales de différents types de cellules ou de biomolécules qui peuvent jouer un rôle sur la différenciation cellulaire, la croissance ou l’apoptose, etc. Il s’agit donc de mettre à disposition des biologistes et des médecins des procédés permettant de déposer des suspensions cellulaires, des solutions aqueuses ou des hydrogels, des supports biocompatibles, en limitant les différents stress que peuvent subir les cellules par les procédés de fabrication additive pour atteindre une fonctionnalité souhaitée. Il s’agit également d’anticiper les effets des processus d’auto-organisation cellulaire résultant d’un dépôt de cellules pour atteindre un objectif médical (téléologie et problème inverse).
Dans les faits, deux cibles s’appuyant sur la bio-impression sont présentées, celle « historique » visant la réalisation d’organes (médecine régénérative), l’autre plus récente concernant une utilisation plus robuste que la première, mais en émergence récente, d’amas cellulaires mimant les organes avec une vision « diagnostic » en médecine personnalisée.
MOTS-CLÉS
VERSIONS
- Version archivée 1 de févr. 2017 par Emmanuel GUÉDON, Laurent MALAQUIN, Jean-Claude ANDRÉ
DOI (Digital Object Identifier)
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6. Approche réglementaire, responsable et/ou éthique
Dans le domaine biomédical, les technologies de fabrication additive « historiques » sont de plus en plus utilisées, par exemple pour l’impression de plaques d’ostéosynthèse, de prothèses sur mesure, de guides de coupe adaptés au patient, de modèles anatomiques permettant de planifier les interventions ou de préformer des plaques dans le but de gagner en précision et en temps lors du temps opératoire. Indépendamment de l’impression d’organes, cet engouement peut grandir avec l’apparition sur le marché d’imprimantes grand public très accessibles (financièrement et technologiquement). Ceci explique que de plus en plus de services hospitaliers s’équipent de telles machines. Les modèles obtenus grâce à ces imprimantes sont, pour certains d’entre eux, des dispositifs médicaux (DM). L’Union européenne se proposait en 2015 de revoir la procédure d’agrément des DM pour une application en 2017 ; ce serait le cas en 2020 …
Les matériaux destinés à la fabrication des DM sont eux-mêmes considérés comme des DM et doivent respecter la norme ISO 10993:2010 portant sur l’évaluation biologique des dispositifs médicaux . Les dispositifs médicaux entrant en contact avec l’homme (patient ou utilisateur) au cours de leur utilisation doivent, quelle que soit leur classe, être réalisés dans des...
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BIBLIOGRAPHIE
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(5) - GUÉDON (E.), MALAQUIN (L.), ANDRÉ (J.C.) - Bio-printing – État des lieux et perspectives. - Techniques...
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