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RÉSUMÉ
Le moteur thermique domine certains secteurs économiques, notamment celui des transports. Son évolution et degré de développement sont liés aux contraintes socio-économiques et environnementales du XXe siècle, et doivent être mis en concurrence avec d’autres solutions et technologies dans les nouvelles perspectives de développement et mobilité durables. Après un examen des principes de fonctionnement et des perspectives de développement en cours et à venir, le moteur thermique, et notamment à combustion interne, est comparé aux autres scénarios réalistes pour une application dans les transports selon les approches de puits à la roue et de cycle de vie.
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Luis LE MOYNE : Dr., Ing. École nationale supérieure des arts et métiers - Professeur des universités - HDR Énergétique des Transports, Université Pierre et Marie Curie, Paris 6 - Ancien Directeur de l’Institut supérieur de l’automobile et des transports, Université de Bourgogne, Nevers, France
INTRODUCTION
Les moteurs thermiques utilisant la combustion ont dominé la production d’énergie et la propulsion dans les transports depuis le début de l’ère industrielle. Avec les préoccupations environnementales d’abord liées à la pollution urbaine locale puis à l’effet de serre global, les énergies « propres » tendent à reléguer dans l’opinion les moteurs à combustion dans une catégorie de technologie obsolète. Il convient d’analyser le fonctionnement et le potentiel de ces machines, issues d’une époque et d’une société où les préoccupations environnementales étaient d’arrière-plan à l’aune des objectifs sociétaux et industriels actuels et à venir.
Confronté à des technologies qui d’emblée semblent résoudre les enjeux liés aux émissions polluantes et à effet de serre comme l’éolien, le solaire, le nucléaire et l’utilisation directe de l’électricité, le moteur thermique pâtit des caractéristiques que l’industrie a bien voulu ou pu lui donner : une technologie peu onéreuse, fiable, peu gourmande en matières et matériaux précieux, mais au rendement souvent mauvais et génératrice de pollution et bouleversement climatique. Nous nous proposons d’étudier, dans ce qui suit, le potentiel des motorisations thermiques à répondre aux deux exigences de rendement énergétique et faible bilan carbone qu’exige le futur, en mettant en évidence ce qui est constitutif du moteur thermique en termes d’avantages et inconvénients et le distinguer de ce que des choix de conception répondant à des critères économiques ont produit par le passé.
Pour un moteur utilisant la combustion comme source de chaleur pour générer le mouvement, le rendement énergétique est directement lié aux émissions de gaz, qu’ils soient à effet de serre ou polluants. Le meilleur moteur dans un souci écologique est donc d’abord celui qui génère pour une puissance donnée le moins d’émissions et qui fait donc le meilleur usage du combustible dans la transformation d’énergie chimique/calorifique en mouvement.
Dans une vision plus large, le meilleur moteur est celui aussi qui, lors non seulement de son utilisation mais aussi de sa production, ainsi que celle de son combustible, son lubrifiant, son liquide de refroidissement, ses accessoires, et tout élément nécessaire à sa production et son exploitation, consomme le moins de ressources et génère le moins de rejets pour une puissance donnée.
Le rendement énergétique, c’est-à-dire le rapport entre la production de mouvement utile et la consommation de combustible, est donc capital pour interroger l’avenir d’un moteur. La notion peut être étendue à d’autres rapports, par exemple celui des émissions polluantes ou celui des ressources fossiles ou minérales globalement.
En fonction des priorités, on pourrait préférer pour l’usage urbain des moteurs émettant peu de polluants et préférer pour les transports lourds sur de longues distances des moteurs émettant peu de gaz à effet de serre.
Afin d’éclairer les compromis actuels et le potentiel pour d’autres priorités, plus en phase avec la préservation de l’environnement, il convient de revenir sur les raisons historiques de l’état de l’art, ainsi que sur le principe de fonctionnement des moteurs thermiques.
MOTS-CLÉS
mobilité durable moteur à combustion interne bilan du puits à la roue gaz à effet de serre
VERSIONS
- Version archivée 1 de avr. 2021 par Luis LE MOYNE
DOI (Digital Object Identifier)
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2. Principes de fonctionnement
Le principe de fonctionnement fondamental d’un moteur thermique à combustion réside dans l’utilisation de la chaleur dégagée par une combustion pour augmenter la température, pression et/ou volume d’un fluide de travail, généralement un gaz. Les forces de pression exercent ensuite un effet sur une pièce mobile (piston, aubes, rotor) et génèrent ainsi le mouvement ou sont directement utilisées pour la mise en mouvement du fluide dans le cas des moteurs à réaction.
Deux effets sont à l’œuvre dans l’efficacité de telles machines, d’abord la température maximale que peut atteindre le fluide de travail en partant d’un état initial donné et ensuite la température minimale à laquelle est rendu ce fluide de travail en sortie de la machine tout en générant du mouvement. Plus cet écart de température est important pour une quantité de combustible brûlé donnée, meilleur sera le moteur en termes d’efficacité ou rendement énergétique. D’autres critères de performance peuvent être pris en compte comme la quantité de ressources fossiles (non renouvelables ou recyclables) qui sont consommés globalement par la production et l’usage d’un moteur. Ce sont les bilans « du puits à la roue » qui permettent de qualifier l’aptitude d’une solution par rapport à une autre à répondre à un enjeu environnemental et économique donné.
Il est commode d’utiliser le diagramme PV d’un cycle de fonctionnement pour visualiser les enjeux du rendement énergétique (figure 5). Dans un tel graphe un fluide décrit un cycle moteur en parcourant une succession d’états dans le sens des aiguilles d’une montre selon une courbe d’aire non nulle. Plus la surface de la courbe décrivant le cycle est grande pour une quantité de combustible donnée, meilleur le rendement. On conçoit alors que plus l’enveloppe basse du cycle est tirée vers l’origine en bas et à gauche, et plus l’enveloppe supérieure est tirée vers le haut et la droite, plus l’aire, i.e. le travail ou l’énergie valorisable échangée avec le fluide de travail, est élevée.
Ainsi, la compression pratiquée dans tous les moteurs préalablement à la combustion dans les moteurs à combustion interne ou préalablement à l’échangeur chaud dans les moteurs à combustion externe permet d’élever le point d’échange...
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BIBLIOGRAPHIE
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(5) - State Government of Victoria. - Australie https://www.energy.vic.gov.au/renewable-energy/zero-emission-vehicles
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(6) - International...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
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Management environnemental – Analyse du cycle de vie – Principes et cadre. - ISO 14040 - 2006
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Management environnemental – Analyse du cycle de vie – Exigences et lignes directives. - ISO 14044 - 2006
ANNEXES
Émissions de CO2 : Règlement (UE) 2019/631 du Parlement européen et du Conseil du 17 avril 2019.
Émissions des véhicules : Règlement (UE) 2018/858 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2018.
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