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1 - ACIERS INOXYDABLES DANS LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES

2 - CONTAMINATION, NETTOYAGE, SURFACE HYDROPHOBE

3 - TEXTURATION INSPIRÉE DU MONDE VÉGÉTAL

4 - TEXTURATION INSPIRÉE DU MONDE ANIMAL

5 - PROCÉDÉS DE TEXTURATION POUR SURFACE BIOMIMÉTIQUE

6 - CONCLUSION

7 - GLOSSAIRE

8 - SIGLES, NOTATIONS ET SYMBOLES

Article de référence | Réf : TRI5170 v1

Aciers inoxydables dans les industries agroalimentaires
Texturation biomimétique des surfaces - Innovation pour une industrie agroalimentaire frugale

Auteur(s) : Caroline RICHARD, Yan-Ming CHEN

Relu et validé le 14 sept. 2021

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RÉSUMÉ

La texturation des surfaces d’aciers inoxydables utilisés dans l’industrie agroalimentaire, grosse consommatrice d’eau, est l'objet du présent article. Il s’agit de maîtriser les topographies de surface afin d’éviter l’établissement de biofilms. Pour ce faire, divers exemples bio-inspirés,tant du règne animal que du règne végétal, sont répertoriés . Différents procédés représentatifs sont également illustrés. Ils vont des procédés laser aux procédés de type lithographie ou embossage thermique. Les modifications de surface par greffage de composés chimiques sont évoquées mais non détaillés.

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ABSTRACT

Biomimetic Texturing of Surfaces. Innovation for a Frugal Food Industry

This article is aimed at texturing the surfaces of stainless steels used in the food industry, which consumes a lot of water.The aim is to control the surface topography in order to avoid the deposition of biofilms. Various bioinspired examples are listed from both the animal and plant kingdoms. Différent typical processes are also illustrated, ranging from laser processes to lithography or thermal embossing. Surface modifications by grafting of chemical compounds are discussed but not detailed.

Auteur(s)

  • Caroline RICHARD : Professeur des universités - GREMAN CNRS UMR 7347 - Université de Tours, CNRS, INSA Centre Val de Loire,Tours, France

  • Yan-Ming CHEN : Ingénieur, expert référent en tribologie, usure et frottement - Laboratoire de tribologie du CETIM, Senlis, France

INTRODUCTION

L’industrie agroalimentaire (IAA) en France est un secteur économique de première importance représentant environ 10 000 entreprises avec un chiffre d’affaires avoisinant les 140 milliards d’euros. Elle se place directement derrière l’industrie automobile (avant la crise de la Covid-19). Son premier sous-secteur est celui des industries de la viande avec 2 600 entreprises majoritairement localisées en régions Bretagne-Normandie et Rhône-Alpes-Auvergne avec environ 100 000 emplois à la clé et 33 milliards de chiffre d’affaire (source INSEE 2016) soit un quart des IAA. Il recouvre toutes les activités d’abattage, de découpe, stockage des viandes de boucherie et de volailles, et tout ce qui concerne la préparation industrielle de produits à base de viande (meatpacking). Cette industrie spécifique est une grosse consommatrice en eau, en particulier pour le nettoyage et l’assainissement des outils et équipements de production (bandes transporteuses, lames de découpe, etc.). En effet, les risques de contamination bactérienne dans les ateliers sont plus grands à cause du nombre plus important d’opérations souvent plus complexes nécessaires pour la production de la viande préemballée et/ou hachée. À titre d’exemple, il faut compter en moyenne une consommation de 375 litres d’eau pour une carcasse de porc selon l’IFIP. On parle même d’eau virtuelle consommée (calcul global, parfois contesté et controversé) ou empreinte eau (Water Foot Print) des produits de consommation avec par exemple 15 000 litres d’eau par kilogramme de bœuf.

Il est dorénavant crucial, en particulier avec les différentes crises sanitaires traversées ou en cours, de pouvoir maîtriser et contrôler la gestion de l’eau de manière à la fois quantitative et qualitative, non seulement pour des raisons environnementale et économique mais aussi pour des raisons de sécurité alimentaire, et ainsi réduire les risques d’incidents systémiques dans cette industrie de transformation. La plupart de ces entreprises sont soumises à des obligations et réglementation européennes et/ou françaises avec des démarches environnementales certifiées ISO. Cependant, ceci passe aussi par une optimisation des procédés. En matière de nettoyage, la stratégie habituelle de réduction de la consommation en eau s’effectue souvent par des prénettoyages à sec (désincrustation des déchets solides), l’utilisation de petits rinçages avec des jets à moyenne pression plutôt que de grands rinçages à haute pression. Il s’agit également de réduire la quantité de produit nettoyant dilué dans l’eau afin de limiter les effluents et le traitement de leur rejet. Des changements dans les procédés de transformation, dans les outils eux-mêmes, sont encore possibles afin d’économiser l’eau. On peut en effet réagencer certaines étapes et éviter ainsi des lavages et/ou des refroidissements. Mais il s’agit également de prévenir et limiter, voire éliminer, l’encrassement, les salissures (biofouling) et l’installation en particulier de biofilms bactériens sur les surfaces des outils et équipements qui ont un impact sur la sécurité alimentaire soit la durée de vie des produits transformés et peut même générer de la corrosion (corrosion induite par micro-organismes, CIM) engageant ainsi la durabilité des outils et équipements de production. Les aciers inoxydables sont particulièrement utilisés depuis les années 1930 dans les IAA. On parle d’ailleurs d’acier inoxydable de qualité alimentaire. Une possibilité consiste à modifier leurs propriétés de surface. Une des approches classiques est d’agir sur leur énergie de surface (composants polaires), sur leur topographie de surface (microgéométrie, rugosité). Dans cette perspective, le biomimétisme ou bioinspiration peut offrir des voies d’innovation en vue de la mise en place de procédés frugaux. À partir de l’ingéniosité des mécanismes et des propriétés de certains organismes vivants, de nombreuses solutions ont déjà été explorées telles des brosses polymères hydrophiles, des hydrogels et des revêtements zwitterioniques. Un des exemples réussis les plus connus est celui de la feuille de lotus autonettoyante (propriétés de superhydrophobie) et exploité par la société Saint-Gobain avec ses vitrages BioClean®.

L’article commence par résumer les pratiques en termes de matériaux et d’état de surface habituellement usités en IAA. Il répertorie ensuite un certain nombre de procédés plus ou moins matures permettant de concevoir de nouvelles surfaces fonctionnelles s’inspirant de la nature afin que l’IAA, et plus spécifiquement l’industrie de la viande, puisse répondre aux différents défis actuels auxquels elle doit faire face.

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KEYWORDS

biomimicry   |   lithography   |   surface topography   |   laser process   |   thermal embossing

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-tri5170


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1. Aciers inoxydables dans les industries agroalimentaires

Cette partie fait l’état des lieux des aciers utilisés dans les industries agroalimentaires (IAA) et indique les choix concernant leurs états de surface.

1.1 Nuances employées

L’utilisation des aciers inoxydables est très largement répandue dans les IAA depuis les années 1930. Ceci est dû aux propriétés de ces matériaux telles que :

  • leur résistance à la corrosion et au vieillissement dans la plupart des milieux rencontrés souvent acides avec présence de chlorures ;

  • leur neutralité chimique qui évite des modifications organoleptiques des aliments ;

  • leur aptitude au nettoyage et à la désinfection, qui leur confère un coût de maintenance bas ;

  • leur résistance aux chocs ;

  • leur esthétisme.

Les IAA doivent employer des aciers inoxydables de qualité dite alimentaire. Selon le Journal officiel du 13 janvier 1976 (page 794), rectifiant une loi d’août 1905 sur les matériaux et objets au contact avec les denrées, produits et boissons destinés à l’alimentation de l’homme, les aciers inoxydables doivent titrer au moins 13 % massique de chrome. Les aciers peuvent contenir du nickel et du manganèse (article 2). L’article 3 indique les éléments dont l’addition est autorisée comme : le tantale, le niobium et le zirconium jusqu’à moins de 1 % massique, le molybdène, le titane, l’aluminium et le cuivre jusqu’à moins de 4 % massique. Beaucoup d’aciers inoxydables peuvent ainsi être qualifiés d’acier inoxydable alimentaire. Chaque secteur des IAA fait son choix propre de nuance en fonction de la compatibilité nécessaire avec l’agressivité des milieux rencontrés.

Les nuances des aciers inoxydables employés dans l’industrie de la viande sont très variées. Elles peuvent être austénitiques ou ferrito-austénitiques. Les nuances AISI 304 [AMS-SAEJ1086-201210] (X5CrNi 18-10 [EN 10027]) /1.4301 [EN 10088]) et AISI 316 (et sa variante AISI 316L) (X5CrNiMo17-12-2/1.4401) sont les nuances phares des IAA. Elles portent également des dénominations anciennes encore usitées dans ce milieu : V2A et V4A (désignation allemande). Les aciers spéciaux martensitiques sont plus particulièrement choisis pour la coutellerie...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - COCHRANE (D.), CUNAT (P.-J.) -   Guide de finitions de surface pour aciers inoxydables.  -  Série Bâtiment, vol. 1, Éditions Euro-Inox (2004).

  • (2) - DESSEIGNE (J.-M.), POUPAULT (P.) -   Hygiène et nettoyabilité.  -  Matévi, Lettre d’actualité n° 79, 6 pages (2016). http://www.matevi.com.

  • (3) - DEMASY (S.) -   Les couteaux dans l’agroalimentaire : modalités d’affûtage et d’affilage.  -  Rapport INRS ED 0274 (2017).

  • (4) - ROSCIOLI (G.), TAHERI-MOUSAVI (S.M.), TASAN (C.C.) -   How hair deforms steels.  -  Science 369, Issue 6504, 689-694 (2020). doi :10.1126/science.aba9490.

  • (5) - FAILLE (C.), CLARISSE (M.), ZUNDEL (S.), VILLAIN (M.), DERACHE (E.) -   Comment valider vos procédures de nettoyage et de désinfection.  -  Réunion d’information Adrianor – INRA (2013).

  • ...

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