Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Cet article est une introduction à la détermination, par adsorption gazeuse, de l’aire spécifique des matériaux poreux ou pulvérulents. Après une description de ces matériaux et de leur terminologie, sont présentées la théorie de l’adsorption gazeuse de Langmuir puis celle de Brunauer, Emmett et Teller (BET) qui en dérive. Vient ensuite l’aspect expérimental du tracé des isothermes, notamment par manométrie d’adsorption gazeuse. Enfin sont examinées dans le détail les méthodes les plus utilisées pour déterminer l’aire spécifique: méthode BET, méthode «t» de de Boer et méthode «?S»de Sing. Une attention particulière est apportée à la signification et à l’utilité des aires obtenues.
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Françoise ROUQUEROL : Professeur émérite à Aix-Marseille Université - Aix-Marseille Université-CNRS, Laboratoire MADIREL unité mixte de recherche n° 7246, France
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Jean ROUQUEROL : Directeur de recherches émérite au CNRS - Aix-Marseille Université-CNRS, Laboratoire MADIREL unité mixte de recherche n° 7246, France
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Isabelle BEURROIES : Maître de conférences à Aix-Marseille Université - Aix-Marseille Université-CNRS, Laboratoire MADIREL unité mixte de recherche n° 7246, France
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Philip LLEWELLYN : Directeur de recherches au CNRS - Aix-Marseille Université-CNRS, Laboratoire MADIREL unité mixte de recherche n° 7246, France
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Renaud DENOYEL : Directeur de recherches au CNRS - Aix-Marseille Université-CNRS, Laboratoire MADIREL unité mixte de recherche n° 7246, France
INTRODUCTION
Cet article a pour objectif la détermination, par adsorption gazeuse, de l’une des principales caractéristiques des matériaux poreux ou pulvérulents : l’étendue de leur aire superficielle. L’échelle considérée s’étend, pour les particules, entre 1 nm et 1 mm et, pour les pores, entre 0,1 et 50 nm.
Les « solides divisés » (soit pulvérulents, soit poreux) sont omniprésents dans la nature et dans les procédés industriels.
Dans la nature, l’aire superficielle et la porosité d’un sol déterminent en grande partie la capacité de rétention non seulement d’eau mais aussi de substances fertilisantes, désherbantes, phytosanitaires, ou encore toxiques (métaux lourds, éventuellement radioactifs). Les sables, dans leur forme la plus divisée, sont capables de rester en suspension dans l’air où ils constituent un aérosol de poussière pouvant être transporté sur des milliers de kilomètres, avant d’être précipités au sol par les pluies : c’est ainsi que la poussière rose ou jaune du Sahara se retrouve, un lendemain de pluie, sur les voitures du midi de la France.
Dans les procédés industriels, le même phénomène, une fois maîtrisé, contrôlé et, surtout canalisé, est aujourd’hui à la base du transport pneumatique des poudres : farines alimentaires, ciments, soufre, talc, etc… Une autre particularité des poudres très fines est leur aptitude au « frittage », c’est-à-dire à une soudure des particules à une température très inférieure à la température de fusion du matériau. Cette propriété est à la base de l’industrie de la poterie et de la céramique mais elle s’applique aussi aux poudres métalliques : c’est de cette manière que les Étrusques fabriquaient des statuettes en or dans des fours pourtant incapables d’atteindre la température de fusion de l’or (1 063 °C), grâce à la prise en masse de la poudre d’or compactée.
Ce sont toutefois les propriétés adsorbantes des matériaux poreux qui ont engendré les applications les plus diversifiées. Depuis longtemps en effet, l’homme a exploité les propriétés adsorbantes du charbon ou de pierres poreuses volcaniques à des fins médicales (aspiration du venin d’une plaie) ou encore la porosité des poteries pour permettre leur refroidissement par évaporation de l’eau qui les traverse. Aujourd’hui, on invente des adsorbants nouveaux qu’on ajuste le mieux possible (en granulométrie, en taille de pores, en fonctions chimiques superficielles) aux applications visées.
Il est aisé de comprendre que l’efficacité de ces adsorbants n’est pas sans lien avec l’étendue de leur aire superficielle, d’où l’intérêt d’une mesure fiable de cette caractéristique. Dans ce but sont successivement examinées dans cet article la complexité de texture des matériaux divisés et la manière dont l’adsorption d’un gaz par un solide peut permettre d’accéder à son aire superficielle à l’aide des méthodes les plus courantes. La qualité et la signification exacte des résultats obtenus sont aussi commentées.
VERSIONS
- Version archivée 1 de janv. 1987 par Jean CHARPIN, Bernard RASNEUR
- Version archivée 2 de déc. 1999 par Jean CHARPIN, Bernard RASNEUR
- Version archivée 3 de mars 2003 par Françoise ROUQUEROL, Laurent LUCIANI, Philip LLEWELLYN, Renaud DENOYEL, Jean ROUQUEROL
DOI (Digital Object Identifier)
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Présentation
3. Adsorption d’un gaz par un solide
3.1 Phénomène d’adsorption
Phénomène très général, l’adsorption est habituellement définie comme l’enrichissement de molécules, d’atomes ou d’ions au voisinage d’une interface. Pour les systèmes gaz/solide qui nous intéressent ici, il s’agit de l’augmentation de concentration du gaz au voisinage mais à l’extérieur de la surface du solide. Le terme adsorption indique qu’il s’agit d’un phénomène de surface et il ne doit pas être confondu avec le terme absorption qui indiquerait que le fluide a pénétré dans la masse du solide, déformant celui-ci.
Le solide est alors appelé adsorbant et le fluide susceptible d’être retenu à la surface du solide est l’adsorbable.
La désorption est la libération des gaz ou vapeurs retenus par adsorption à la surface d’un solide.
Deux types de forces sont responsables des interactions qui peuvent s’établir entre le solide adsorbant et le fluide adsorbable et conduisent traditionnellement à distinguer deux types d’adsorption : l’adsorption physique (ou physisorption) et l’adsorption chimique (ou chimisorption).
L’adsorption chimique qui met en jeu un échange d’électrons entre la surface du solide et les molécules adsorbées – comme dans le cas d’une réaction chimique – modifie les propriétés du solide et ne peut donc pas être utilisée pour caractériser la texture des matériaux divisés et poreux ; c’est pourquoi, il n’est question dans cet article que d’adsorption physique qui ne met en jeu que les forces responsables de la condensation ou des interactions entre molécules de gaz réels et qui ne change donc pas les propriétés du matériau adsorbant.
En pratique, la caractérisation de la texture des matériaux divisés repose aujourd’hui essentiellement sur l’adsorption de diazote à 77 K.
Bien que permettant une interprétation plus sûre, due à la sphéricité et à la non-polarité de la molécule ...
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Adsorption d’un gaz par un solide
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - THOMMES (M.), KANEKO (K.), NEIMARK (A.V.), OLIVIER (J.P.), RODRIGUEZ-REINOSO (F.), ROUQUEROL (J.S.W.), SING (K.S.W.) - Physisorption of gases, with special reference to the evaluation of surface area and pore size distribution (IUPAC Technical Report). - Pure and Appl. Chem., 87(9-10), p. 1051-1069 (2015).
-
(2) - ROUQUEROL (F.), ROUQUEROL (J.), SING (K.S.W.), LLEWELLYN (P.) - Adsorption by powders and porous solids : principles, methodology and applications. - 2nd Edition. Academic Press, p. 6-11 (2014).
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(3) - AFNOR - Détermination de l’aire massique (surface spécifique) des poudres par adsorption de gaz. Méthode BET : mesure volumétrique par adsorption d’azote à basse température. - Norme Française NF. X 11-621, p. 175-186, nov. 1975.
-
(4) - LLEWELLYN (P.), ROUQUEROL (F.), ROUQUEROL (J.) - SCTA and adsorbents. - In Sample controlled thermal analysis : origins, goals, multiple forms, applications and future, SORENSEN (O.T.), ROUQUEROL (J.) Eds,. Kluwer Academic Publishers, chap. 6, p. 135-173 (2003).
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(5) - LLEWELLYN...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Feuille Excel pour effectuer les calculs par les méthodes BET et « t » (« physi view calc ») http://www.micromeritics.com/Library/Freeware-Software.aspx
HAUT DE PAGE
À l’échelle nationale : Journées annuelles de l’Association Française d’Adsorption, habituellement en Janvier-Février http://www.adsorption.fr/spip.php?rubrique1
À...
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