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EnglishRÉSUMÉ
Alors que, durant des décennies, les autorités organisatrices de transports n'ont cessé de se focaliser sur le déploiement d’offres de transports collectifs, la mobilité est entrée depuis quelques années dans l’ère de la multitude. D’un côté, les possibilités offertes pour se déplacer sont exponentielles. De l’autre, les outils numériques décuplent les solutions, entre multi- et intermodalité. Ce nouveau paradigme est riche, rapide et parfois surprenant. Il prend des formes différentes selon les pays, les villes voire même parfois les quartiers. Il sera ici question de relater plusieurs dynamiques intéressantes au travers de quatre exemples européens.
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Julien de LABACA : Fondateur du cabinet « Le Facilitateur de Mobilité », France
INTRODUCTION
Après des décennies où les autorités organisatrices de transports se sont focalisées sur le déploiement d’offres de transports collectifs, afin de proposer une alternative au développement du « tout voiture », la mobilité est entrée il y a quelques années dans l’ère de la multitude. D’un côté, les possibilités offertes pour se déplacer sont exponentielles. De l’autre, les outils numériques décuplent les solutions, entre multi- et intermodalité. Il est difficile de qualifier ce nouveau paradigme, tellement il est riche, rapide et parfois surprenant. Seule l’observation de plusieurs exemples européens permet de mieux appréhender les différentes formes qu’il peut prendre.
La capitale britannique, Londres, au-delà de l’impressionnant développement des offres de transports, mise sur le numérique pour faciliter l’accès aux très nombreuses solutions de mobilité. Cela passe par l’information voyageurs d’un côté, et par le paiement de l’autre. La capitale catalane, Barcelone, tente de son côté de capitaliser sur son formidable urbanisme, en expérimentant de nouvelles formes de production de la ville, et en faisant la promotion des mobilités douces (piétons, vélo…) et de son réseau de bus. À Oslo, c’est une révolution systémique qui démarre, en suivant la dynamique mise en œuvre à l’échelle de toute la Norvège. Si l’urbanisme y est une pierre angulaire du dispositif, le développement de la mobilité électrique est aussi un levier de changement important. Au Pays basque enfin, les autorités tentent de construire une Europe sans frontières en tissant du lien entre la Nouvelle Aquitaine et Euskadi. Le développement des offres mais aussi de l’information voyageurs y sont deux piliers essentiels.
Ces villes et territoires européens sont fondamentalement différents. Londres est une mégalopole libérale, avide de croissance. Barcelone est une destination touristique baignée du soleil de la Méditerranée. Oslo est une capitale nordique, intelligente, cohérente et sérieuse. Le Pays basque est un territoire complexe, historique et frontalier. Ils ont néanmoins un point commun : la volonté d’améliorer la qualité de vie des habitants et des visiteurs, notamment en innovant dans le domaine des mobilités.
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4. Pays basque : effacer l’effet frontière
Au Pays basque, la voiture se joue des frontières. Sur les routes qui relient Bayonne, en France, à Saint-Sébastien, en Espagne, le trafic est ininterrompu et l’absence de poste de douane n’étonne plus personne (figure 9). Mais le rêve européen s’arrête avec le moteur de la voiture. Pour qui veut emprunter les transports en commun, le voyage se complique. Avec des difficultés physiques d’un côté : la différence d’écartement de rail entre la France et l’Espagne rendait la traversée encore un peu complexe pour ceux qui veulent emprunter le train. Côté offres routières (autobus, autocars) les horaires étaient peu coordonnés, les offres peu lisibles. Mais aussi des difficultés du côté de l’information : pas de plateforme d’information multimodale, peu d’infos multilingues, et une gestion très peu centralisée de l’information circonstanciée (en cas de grève par exemple). Rien d’étonnant à ce que 90 % des trajets transfrontaliers s’effectuent en voiture. C’est ce constat qu’avait pointé une étude menée par l’Eurorégion Aquitaine-Euskadi (une instance destinée à la coopération locale, pilotée depuis sa création en 2011 par des élus des trois régions frontalières : la Nouvelle-Aquitaine en France, l’Euskadi et la Navarre en Espagne). Et c’est à partir de ce dernier qu’est né le projet Transfermuga (« Traverser la frontière » en basque) en 2014. Un dispositif original qui s’inscrit dans une dynamique à la fois européenne et écologique. Lancé par l’Eurorégion, il visait à développer les relations transfrontalières, tout en améliorant l’offre de transports en commun en misant sur des méthodes et des processus contemporains.
Transfermuga, selon ses créateurs, c’est surtout une dynamique. Une dynamique qui a suivi plusieurs phases consécutives. La phase 1 était une étude, qui a été menée en 2012 et 2013 par l’Eurorégion avec l’Agence d'urbanisme Adour-Pyrénées, l’Instituto Vasco de Logística y Movilidad Sostenible et Eusko Trenbideak. Elle montrait que la mobilité transfrontalière était très locale et majoritairement automobile. Elle réalisait plusieurs grands types de préconisations opérationnelles. Ces préconisations ont été reprises dans la phase 2 afin de les rendre totalement opérationnelles....
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Pays basque : effacer l’effet frontière
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Bicing, vélos en libre service à Barcelone https://www.bicing.barcelona
RC×B, réseau des villes cyclables en Espagne https://www.ciudadesporlabicicleta.org
BiciHub, espace coopératif dédié aux mobilités cyclables à Barcelone https://bicihub.barcelona
Navitia.io, API destinée au transport public https://www.navitia.io
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