Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Les entreprises, les universités, les communes ont toutes parié sur le développement des fab labs. Il s'agit pour elles de favoriser le développement de projets d'innovation par ces espaces dédiés à l’apprentissage et à la collaboration. Cet article présente les différentes facettes des fab labs au moyen d’un questionnement systématique. Après une rapide introduction, une analyse des typologies et des ressources disponibles dans les fab labs est donnée. Leur constitution en réseau et leurs modes de gouvernance sont discutés, puis l’article met en lumière les acteurs de ces lieux et les projets qui y sont réalisés. Enfin, quelques perspectives du devenir de ces espaces sont proposées.
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Companies, universities and municipalities have all bet on the development of fab labs. They want to promote the development of innovation projects through these spaces dedicated to learning and collaboration. This article presents the different facets of fab labs through a systematic questioning. After a quick introduction, an analysis of the typologies and resources available in fab labs is given. Their networking and modes of governance are discussed, then the article highlights the actors of these spaces and the projects that are realized within them. Finally, some perspectives on the future of these spaces are proposed.
Auteur(s)
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Fabio CRUZ : Docteur en génie industriel - Ingénieur de recherche - Équipe de recherche sur les processus innovatifs, université de Lorraine, Nancy, France
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Alaa HASSAN : Maître de conférences en génie mécanique - Équipe de recherche sur les processus innovatifs, université de Lorraine, Nancy, France
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Hakim BOUDAOUD : Professeur des universités - Équipe de recherche sur les processus innovatifs, université de Lorraine, Nancy, France
INTRODUCTION
Les nouveaux modes de production sont au cœur des enjeux sociétaux actuels. Les évolutions technologiques des trente dernières années ont considérablement accru, aujourd’hui, les opportunités offertes aux utilisateurs d’innover. Le concept de fab lab, abréviation de « fabrication laboratory », ou laboratoire de fabrication, est un exemple de cette nouvelle approche, où les utilisateurs des innovations vont être ceux qui les conçoivent, voire les produisent eux-mêmes. Cette approche est associée à trois enjeux majeurs : la fabrication numérique, la constitution d’un répertoire immense de savoirs collectifs accessibles à tous grâce à Internet et, enfin, le passage à la production flexible personnalisée. C’est ainsi que l’on voit se développer fortement, à travers le monde, les mouvements de « maker » (ce terme anglophone générique peut ici être rapproché de celui de créateur, constructeur ou bricoleur en français).
Les fab labs ont vu leur nombre exploser dès leur création en 2001 par Neil Gershenfeld, directeur du laboratoire « Center for Bits and Atoms » (CBA) au « Massachussets Institute of Technology » (MIT). Bien qu’ils sont très souvent associés aux autres ateliers de fabrication numérique, les fab labs ont leur propre identité et surtout disposent de leur propre réseau. En effet, les fab labs offrent la possibilité de partager des ressources et des projets à une échelle mondiale au sein du réseau qu’ils constituent, contrairement aux autres espaces de créations qui sont très souvent indépendants et sans relation entre eux. La philosophie première lors de la création des fab labs a été comme le dit Neil Gershenfeld : « Amener les gens du monde entier à devenir des protagonistes de la technologie plutôt que de simples spectateurs ». Afin de bien comprendre ce que sous-tend cette idée, nous proposons ici d’utiliser une analyse contextuelle permettant un questionnement méthodique et exhaustif des caractéristiques principales des fab labs, à savoir la méthode QQOQCP (Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?). Dans un premier temps, nous verrons le « quoi » et plus précisément ce qu’est un fab lab, ses éléments constitutifs matériels ou non, et enfin la diversité de ceux-ci. Dans un second temps, nous rappellerons le « pourquoi » et à travers ce « pour quoi », nous présenterons les projets développés dans les fab labs. Après avoir géolocalisé ces derniers, nous détaillerons la gestion et les modes de gouvernance qui s’y appliquent pour finir par donner quelques pistes sur leurs possibles évolutions dans le futur.
MOTS-CLÉS
KEYWORDS
innovation | open source | fab lab | third place
DOI (Digital Object Identifier)
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1. Quoi : qu’est-ce qu’un fab lab ?
D’un point de vue sémantique, fab lab est l’abréviation de « fabrication laboratory » ou laboratoire de fabrication. Ce terme, à forte connotation technique, due principalement à l’usage intense dans ces lieux des machines à contrôle numérique, cache parfois la réalité première d’existence des fab labs qui est avant tout d’offrir des espaces sociotechniques ouverts aux rencontres, aux apprentissages et au partage. Ils favorisent des échanges informels nécessaires à la créativité et à la capacité d’exploration. Ils sont centrés sur « des pratiques du faire » qui sont un préalable à la diffusion de la fabrication numérique en open source.
Open source (mot anglais signifiant « source ouverte ») est un terme qui fait référence à quelque chose que les gens peuvent modifier et partager parce que sa conception est accessible au public. Il est apparu dans le contexte du développement de logiciels dont le code source est libre d’accès, réutilisable et modifiable (Linux, par exemple). Aujourd’hui, « open source » désigne un principe plus large fondé sur le partage et la collaboration ouverte. Le « open source hardware » (mot anglais signifiant « matériel à source ouverte ») désigne le partage de fichiers de conception numérique, comme les fichiers CAO (conception assistée par ordinateur) et les schémas électroniques, permettant la reproduction des objets physiques (les imprimantes 3D RepRap, par exemple) ( https://opensource.com, https://www.larousse.fr).
L’étude de l’innovation comme un résultat, et les lieux d’innovation comme un support au processus d’innovation, sont des éléments clefs d’une préconfiguration industrielle. Dans le panorama global sur les études de l’innovation, certaines catégories sont bien identifiées telles que l’innovation de produit, de processus, d’organisation, de marketing et de modèle économique, expliquées et théorisées en fonction de leurs liens avec l’innovation technologique ...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - EDWARDS-SCHACHTER (M.) - The nature and variety of innovation. - Vol. 2, Elsevier, pp. 65-79, juin 2018. doi: 10.1016/j.ijis. 2018.08.004.
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(2) - VON HIPPEL (E.) - Open user innovation, - in Handb. Econ. innov., vol. 1, North-Holland, pp. 411-427 (2010). doi: 10.1016/S0169-7218(10)01009-9.
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(3) - GERSHENFELD (N.) - How to Make Almost Anything: The Digital Fabrication Revolution. - Foreign Aff., vol. 91, n° 6, pp. 43-57 (2012). Available: http://cba.mit.edu/docs/papers/12.09.FA.pdf.
-
(4) - GERSHENFELD (N.A.) - Fab : the coming revolution on your desktop–from personal computers to personal fabrication. - Basic Books, p. 278 (2005).
-
(5) - MIKHAK (B.), LYON (C.), GORTON (T.), GERSHENFELD (N.), MCENNIS (C.), TAYLOR (J.) - Fab Lab : an Alternate Model of Ict for Development. - Dev. by Des., pp. 1-7 (2002).
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
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Management de l’innovation – Système de management de l’innovation – Recommandations - ISO 56002 - (2019)
-
Management environnemental – Intégration des aspects environnementaux dans la conception et le développement de produit - ISO/TR 14062 - (2002)
ANNEXES
Arrêté du 14 avril 2022 portant approbation de la convention constitutive du groupement d’intérêt public dénommé « France Tiers Lieux » NOR : TERB2209663A – https://www.legiFrance.gouv.fr/eli/arrete/2022/4/14/TERB2209663A/jo/texte
HAUT DE PAGEOrganismes – Fédérations – Associations (liste non exhaustive)
Réseau français des Fablabs (RFF)
Tiers lieux Edu : https://www.tierslieuxedu.org/
Laboratoires – Bureaux d’études – Écoles Centres de recherche (liste non exhaustive)École nationale supérieure en génie des systèmes et de l’innovation (ENSGSI)
Équipe de recherche sur les processus innovatifs (ERPI)
École doctorale IP Paris
École Polytechnique – Département management de l’innovation et entrepreneuriat
UMR LISIS – université Paris-Est Marne-la-Vallée
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