Limites et freins
L'impression 3D dans une perspective de développement durable

5.1 Gadget ou réelle utilité

Nous avons évoqué au chapitre précédent les différents apports potentiels et leviers de transformation possibles vers une consommation plus durable. Moins centralisé, moins standardisé, moins « jetable », un nouveau mode de production doit permettre de diminuer la pression environnementale.

Mais cet argument repose sur le principe que les produits qui pourraient être fabriqués par les systèmes d'impression 3D seraient forcément utiles ou nécessaires aux individus.

La réalité, et il suffit pour s'en convaincre d'aller sur les sites Internet de partages d'objets à imprimer, est aujourd'hui en décalage avec cette vision : figurines, miniatures, objets de décoration, bijoux... constituent le gros des éléments imprimables et achetables via ce nouveau système.

Même s'il s'agit d'une limitation actuelle de la technologie – il est en effet plus facile d'imprimer une figurine que de fabriquer une pièce de moteur nécessitant des contraintes de solidité ou d'utilisation en condition extrême. Il peut être facilement anticipé que les technologies d'impression 3D, parce qu'elles vont permettre de fabriquer à peu près n'importe quoi assez facilement, peuvent créer une tendance à formaliser les moindres désirs ou envies des individus et donc d'augmenter globalement la quantité de produits.

Nous pourrions qualifier cette tendance d'effet rebond pour cette technologie puisque, dans ce cas, la facilité de création d'objets en tous genres et le faible coût de production peuvent facilement engendrer une surproduction inconsidérée.

Cette surproduction viendrait, dans ce cas, en augmentation de la pression environnementale, puisque consommatrice d'énergie et de matières. Le comportement des individus a donc une importance cruciale dans la valeur environnementale de cette technologie.

5.2 Problématique des matières : le plastique

Dans le prolongement du point précédent relatif aux objets qui sont fabriqués aujourd'hui, surtout dans les processus de fabrication de prototypes, les matières utilisées sont le plus souvent des plastiques qui constituent, rappelons-le, un dérivé du pétrole. Même si des bioplastiques commencent à être utilisés (issus notamment du maïs), ils ne constituent pas encore...