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EnglishRÉSUMÉ
Régulièrement, une défaillance éthique - suivie ou non de la disparition de l’organisation - fait la une des médias. De quoi ces défaillances éthiques sont-elles le signe ? De l’incapacité à concevoir des instruments éthiques efficaces ou d’un fait plus profond : dans un monde de complexités, la seule éthique possible provient d’une envie, d’un courage et d’une conscience des conséquences que l’on ne peut trouver qu’en soi.
Une fois trouvée, comment la faire vivre ? Un seul moyen existe : celui par lequel s’incarne déjà chaque activité et fonction de l’organisation : la Parole – écrite ou orale – qui s’échange au quotidien.
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Marie-Laure BLANC : Consultant
INTRODUCTION
L’éthique est définie par Paul Ricoeur comme « la visée de la vie bonne avec et pour les autres dans des institutions justes ». Pour Emmanuel Levinas, elle est « responsabilité à l’égard d’autrui, c’est-à-dire une obligation par laquelle chaque homme doit veiller sur son prochain, sans pouvoir prétendre à la réciprocité ».
Le périmètre recouvert par ces définitions illustre les complexités – qui nous sont propres, sont propres à autrui ou à notre environnement – et que toute démarche éthique doit intégrer.
Comme toute catégorie, l’éthique est menacée par trois écueils :
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devenir source d’aphorismes creux énonçant quoi faire sans expliquer comment (comme par exemple « placer l’humain au cœur de l’entreprise » ou « diriger par les valeurs ») ;
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être invoquée pour justifier en réalité les tentatives de domination de l’autre en faisant passer une pratique (de management, communication ou autre) habituelle pour une pratique éthique ;
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générer une réaction prescriptive a priori évidente (plus de contrôles, de process, d’audit, de chartes) qui permet d’éviter de s’interroger sur l’essentiel.
Le résultat – quant à lui – demeure constant : chaque défaillance éthique (définie ici comme manquement – en conscience ou non – ponctuel ou régulier à des principes universels ou aux règles spécifiques d’une organisation) génère deux questions :
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comment a-t-on pu en arriver là ? ;
-
pourquoi n’a-t-on rien vu venir ?
Si la défaillance éthique survient – si on en arrive « là » –, c’est parce que la conscience des conséquences de cette défaillance aurait dû être à l’œuvre à certains moments et qu’elle ne l’a pas été. Erreurs de raisonnement, excès de rationalisation et absence de prise en compte d’éléments a priori anodins ont ainsi pu faire leur œuvre. Ce sont donc ces moments que chacun doit être en mesure d’identifier afin d’amorcer une réflexion, puis une démarche éthique, sans attendre que surgisse le grand dilemme éthique qui – jamais – ne se signalera comme tel.
Les récits de résipiscence (reconnaissance de sa faute avec volonté de s’amender) en attestent, qu’ils donnent lieu à des livres : c’est le cas de Jérôme Kerviel (« J’aurais pu passer à côté de ma vie ») ou à des conférences : c’est le cas d’Andrew Fastow, ex Directeur financier d’Enron. Ces récits illustrent qu’omettre – en conscience ou pas – de penser les conséquences de nos choix ouvre la voie à l’effondrement : le nôtre, celui d’autrui et par pente douce celui de notre environnement.
Là, réside un défi trans-disciplines : développer une conscience des conséquences, loin des sermons évidents qui satisfont l’ego de chacun.
Dans cet esprit, voici trois étapes à explorer afin de gérer les complexités de l’organisation avec éthique :
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identifier les éléments récurrents à l’œuvre dans toute défaillance éthique ;
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trouver en soi l’envie et le courage d’une éthique universelle – indépendante de toute charte éthique ;
-
traduire sa volonté éthique dans chaque instant du quotidien.
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3. Traduire sa volonté éthique dans chaque instant du quotidien
« Nous arrêtons de vivre le jour où nous ne parlons plus des choses qui comptent vraiment. Martin Luther King. »
Quel que soit le métier d’une organisation, c’est par le prisme de catégories désignant fonctions, activités ou relations entre les individus – Management, Communication ou Gestion de projet – que son fonctionnement est envisagé. Ces catégories partagent le même destin : elles s’incarnent par la Parole – réalisation écrite et orale de la fonction de langage propre à l’être humain.
3.1 La parole : émergence éthique et non instrument de communication
« Il ne suffit pas de parler. Il faut parler juste. » Shakespeare. Songe d’une nuit d’été.
Si Isaac Newton a probablement été le premier à utiliser le mot émergence dans son traité d’optique en 1704 , la définition du concept est généralement attribuée au philosophe britannique George Henry Lewes ( ) comme « apparition d’un état ou d’un être qualitativement différent et irréductible à l’état ou à l’être dont il procède ».
G. H. Lewes est également le premier à distinguer le résultant de l’émergent ...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - SHOUP (J.R.), STUDER (S.C) - Leveraging chaos : the mysteries of leadership and policy revealed. - Rowan and Littlefield Education (2010).
-
(2) - BAUER (C.) - Better Ethics NOW : How To Avoid The Ethics Disaster You Never Saw Coming (2nd Edition). - Aab-Hill Business Books. Édition du Kindle (2007).
-
(3) - SWARTZ (M.), WATKINS (S.) - Power failure : The inside story of the collapse of Enron. - Crown Business (2003).
-
(4) - ARCHIVES NON OFFICIELLES - * - Code d’éthique d’Enron (2000). http://www.thesmokinggun.com/documents/crime/dont-laugh-enrons-ethics-code Nota : « Smoking gun » signifie preuve accablante.
-
(5) - BALLOT (A.) - L’éthique individuelle, un nouveau défi pour l’entreprise - (Éthique en contextes). L’Harmattan. p. 55. Édition du Kindle (2005).
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
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ALTRAD
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EBU (European Broadcasting Union / Union européenne de radio-télévision)
https://www.ebu.ch/files/live/sites/ebu/files/About/Governance/Code_Ethics_FR.pdf
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ETHISPHERE INSTITUTE
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ETHISPHERE – Résumés, extraits de conférences, webinaires
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Santa Fe Institute (États-Unis).
Global Ethics Summit 2018. Vidéos accessibles
https://www.globalethicssummit2018.com/videos/
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