Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Le traitement des eaux de distribution ne concerne pas seulement la désinfection dite active, qui consiste à l’injection d’un désinfectant dans une eau préalablement clarifiée. En effet, une désinfection efficace se compose de nombreuses étapes successives nécessaires à l’obtention d’une eau potable. D’autre part, une désinfection de sécurité, dite passive, permet quant à elle de maintenir une concentration minimale de désinfectant dans le réseau de distribution. Cet article analyse les différents éléments chimiques et autres outils prenant part à cette désinfection complexe, tels que l’ozone et le chlore, et s’intéresse également aux membranes et ultraviolets dont l’importance grandit.
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Distribution water treatment does not only involve active disinfection, which consists in injecting a disinfectant into a previously clarified water. Indeed an efficient disinfection requires several successive stages in order to obtain drinking water. Furthermore, safety disinfection, also called passive, allows for maintaining a minimum concentration of disinfectant in the distribution network. This article analyzes the various chemical elements and other tools involved in this complex disinfection process, such as the ozone and chorine and also deals with increasingly used membrane filtration and UV treatments.
Auteur(s)
-
Jacques MOLES : Directeur Technique du Pôle Eau Potable - DEGREMONT groupe SUEZ
INTRODUCTION
La désinfection est l’opération qui a pour objectif de produire une eau « potable » (destinée à la consommation humaine) qui soit exempte de germes pathogènes.
On a longtemps associé cette opération à la simple injection d’un désinfectant (réactif chimique) dans une eau préalablement clarifiée.
En fait, on constate que toutes les opérations de traitement, et principalement celles qui ont pour objet d’éliminer des eaux brutes des colloïdes ou les matières en suspension, participent physiquement à cette désinfection ; en outre, elles sont bénéfiques car une clarification préalable améliore l’efficacité du réactif.
Il faut également faire la différence entre la désinfection « active » (effet bactéricide) qui assure l’élimination des germes dans un temps relativement court, avant d’alimenter le réseau, et la désinfection « passive » ou de sécurité, qui consiste à maintenir une concentration minimale de désinfectant (résiduel) dans le réseau de distribution et jusqu’aux points de prélèvements (effet rémanent, voir § 1.3).
Pour maintenir ce résiduel pendant des temps longs, la présence de matières organiques dissoutes n’est pas souhaitable, car un grand nombre de ces molécules contribue à la dégradation accélérée du désinfectant ; en outre, certaines d’entre elles peuvent induire la formation de sous-produits indésirables car toxiques ou générateurs de mauvais goûts.
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1. Généralités et définitions
1.1 L’eau et les germes pathogènes
Les eaux naturelles contiennent de très nombreux composés qui peuvent être classés par taille (matières en suspension, colloïdes, composés dissous tels que matières organiques ou minérales, ionisées ou non). Elles véhiculent en outre de nombreux micro-organismes dont certains peuvent être pathogènes.
L’objectif de la désinfection est donc d’éliminer ou au moins d’inactiver ces agents pathogènes afin d’éviter toute maladie d’origine hydrique.
Les tableaux A, B et C en [] présentent différentes bactéries, virus et kystes qui peuvent être véhiculés par l’eau.
Ces germes peuvent être responsables d’infections sans gravité (par exemple, gastro-entérites, diarrhées), mais hélas parfois d’infections graves voire fatales (par exemple, choléra, typhoïde).
Ces dernières années on a observé :
-
le retour d’épidémies d’origine bactérienne que l’on croyait disparues, comme le choléra en Amérique latine ou en Afrique ; au Pérou, c’est la crainte des dérivés organiques chlorés (THM) qui avait conduit les autorités à prescrire des restrictions de l’usage du chlore, laissant ainsi le champ libre au vibrion cholérique ;
-
la mise en évidence d’une relation entre la présence dans l’eau de parasites que l’on croyait peu dangereux pour l’homme, et le déclenchement d’épidémies considérables ; c’est le cas des protozoaires Giardia et Cryptosporidium, dont les kystes sont les formes végétatives véhiculées par l’eau et sont plus résistants que la plupart des bactéries et des virus.
Le plus dangereux est Cryptosporidium parvum qui a en particulier causé en avril 1993 une épidémie de gastro-entérites aiguës dans la ville de Milwaukee (USA), atteignant 50 % de la population (400 000 personnes), dont 4 400 hospitalisations et 40 décès parmi les patients immuno-déprimés (par exemple, les malades du SIDA, les patients greffés...).
Une désinfection efficace doit donc rester la priorité numéro un du traiteur d’eau ; en outre, si des critères de nature chimique ou autre conduisent...
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Généralités et définitions
ANNEXES
1 Organismes pathogènes de l’eau
Ils sont donnés dans les tableaux , et .
HAUT DE PAGE2 Législations en vigueur sur la désinfection
Recommandations édictées par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), en Europe (voir tableaux et ), et aux États-Unis (voir tableau ).
-
OMS : absence de coliformes totaux et coliformes thermotolérants, comme Escherichia coli (indicateur de pollution fécale), dans un échantillon de 100 mL.
-
Union européenne : la directive 98/83/CE...
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