Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Le sol ne doit plus être considéré comme un simple support inerte de production, mais comme un écosystème complexe avec un patrimoine biologique riche et fonctionnel, à même de fournir des fonctions et des services pour les sociétés humaines : production alimentaire, mitigation des changements climatiques, dépollution… Cet article décrit les grandes avancées de la recherche dans le domaine de l’écologie des sols ayant permis le développement d’outils et fortement amélioré les connaissances sur la biodiversité des sols. Ces avancées permettent aujourd’hui de développer des politiques de préservation de cette ressource en système rural et urbain afin de l’utiliser de façon durable.
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Soil must no longer be considered as a simple inert support for production but as a complex ecosystem with a rich functional biological heritage that carries out functions and services for human societies: food production, mitigation of climate change, decontamination… In this article we describe the major advances in soil ecological research over the past 20 years, which have culminated in the development of powerful tools and greatly improved our knowledge of soil biodiversity. These advances are now being used to develop strategies for the preservation and sustainable use of this resource in rural and urban systems.
Auteur(s)
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Pierre-Alain MARON : Directeur de recherche - UMR Agro écologie, centre INRA Dijon, France
-
Lionel RANJARD : Directeur de recherche - UMR Agro écologie, centre INRA Dijon, France
INTRODUCTION
Depuis longtemps et jusqu’à récemment le sol a été le domaine des pédologues et des géologues et a été défini par ces domaines scientifiques. Pour les géologues, le sol est une couche presque insignifiante à la surface de l’écorce terrestre, qui peut représenter quelques centimètres jusqu'à plusieurs mètres d’épaisseur. Pour les pédologues, le sol est une matrice en trois dimensions (horizontale, verticale et temporelle), constitué par l’assemblage de particules minérales (sables, limons, argiles) en agrégats de différentes tailles, formes et stabilité. Cette structuration physique lui confère une forte complexité. À ce titre, le sol représente la matrice environnementale la plus hétérogène et structurée de notre planète.
Alors que l’écologie est un domaine scientifique qui est apparu au XVIIIe siècle, les écologues ont commencé sérieusement à s’intéresser au sol depuis une soixantaine d’années. Les raisons de ce désintérêt résultent dans la complexité de cette matrice, de son inaccessibilité, mais aussi sûrement dans la nature « ordinaire » de la biodiversité qu’il héberge, de loin moins porteuse médiatiquement que la diversité des espèces emblématiques connues du grand public. À tout ceci, il faut ajouter que le sol pâtit d’une image culturelle un peu négative qui l’assimile à un lieu de sépulture ou d’enfouissement de déchets. Toutefois, ce regain d’intérêt de la part des écologues, couplé à des évolutions technologiques et méthodologiques très importantes dans nos capacités à caractériser le vivant, a engendré une évolution presque exponentielle des connaissances sur la biologie et l’écologie du sol ces dernières années. Ainsi, ces cinq dernières années plus de 5 000 articles sur l’écologie du sol ont été publiés sur les 15 000 référencés depuis 1950 (source Web of science, 2019 ).
Cette accumulation de nouvelles connaissances a permis de considérer le sol différemment, non plus comme un simple support inerte de production alimentaire ou de construction, mais comme un écosystème qui renferme presque 1/3 de la diversité biologique de notre planète. De plus, cette biodiversité est maintenant démontrée comme fondamentale dans la production de services écosystémiques nécessaires au développement et à la durabilité de notre société. Son importance a notamment été réaffirmée dans le récent rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) pointant l’accélération du taux d’extinction des espèces et l’urgence d’entreprendre des actions de restauration et de protection des milieux, dont le sol, pour le bien de tous (pour information, consulter https://www.ipbes.net/news/Media-Release-Global-Assessment-Fr).
Dans cet article, nous présentons le bilan des connaissances actuelles sur le sol en tant qu’habitat pouvant héberger une très grande diversité d’organismes vivants de taille, de forme et de ressources génétiques différentes. Ce bilan de connaissances sera complété par une description des outils de caractérisation de ces différents organismes, certains pouvant être piégés et observés alors que d’autres, plus microscopiques (bactéries, champignons), ne peuvent être étudiés finement que par des approches de biologie moléculaire basées sur l’étude de l’ADN extrait du sol. Enfin, nous ferons le lien entre cette qualité écologique des sols et leur rôle dans la durabilité de nos modes de production et de vie. Plus précisément, nous décrivons l’importance de la préservation de la qualité écologique des sols comme un enjeu majeur dans le contexte actuel de transition vers des modèles de gestion durables des espaces ruraux et urbains.
MOTS-CLÉS
KEYWORDS
biodiversity | ecology | agriculture | sustainable city | soil
DOI (Digital Object Identifier)
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6. Les sciences participatives au service des sols
Les sciences participatives, aussi appelées « sciences citoyennes », correspondent à un processus de recherche qui associe des non-experts avec des experts scientifiques. En d’autres termes, c’est un processus de recherche qui associe des citoyens et des chercheurs, chacun amenant un niveau de connaissance ou d’implication utile à l’autre.
Les sciences participatives sont apparues dans les années 1980 dans le domaine de la santé et dans les pays anglo-saxons. Le but était d’associer les malades aux développements de nouveaux traitements et d’associer leur ressenti à la finalisation des nouveaux médicaments (bien-être, effets secondaires, efficacité du traitement…). Ce n’est que dans les années 2000 que les sciences participatives sont apparues dans le domaine des sciences environnementales et de la biodiversité ( http://www.inra.fr/Grand-public/Economie-et-societe/Tous-les-magazines/Sciences-participatives).
Il existe quatre niveaux d’implication croissante des citoyens dans les processus de recherche participative. Le premier niveau est appelé « crowd sourcing » et consiste uniquement à capter de l’information par les citoyens qui serait utile à la recherche. De nombreuses initiatives à l’échelle nationale sont basées sur ce premier niveau, comme les observatoires participatifs qui permettent de référencer certains animaux ou végétaux. Le plus connu en France est « Vigie-Nature » porté par le Muséum national d’histoire naturelle, qui permet à tout citoyen d’observer, de communiquer et de référencer différentes espèces animales afin de participer à des inventaires nationaux sur l’évolution de la biodiversité ( https://www.mnhn.fr/fr/participez/contribuez-sciences-participatives/observatoires-vigie-nature). Le deuxième niveau consiste en une implication des non-experts dans la co-interprétation des résultats obtenus par le projet de sciences participatives avec les chercheurs. Le troisième niveau implique les citoyens dans la coconstruction du projet en amont et enfin le quatrième niveau consiste en une coresponsabilisation des citoyens, notamment par un acte de cofinancement du projet.
Dans le domaine de la qualité écologique des sols, le premier projet développé...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - * - Web of science : http://apps.webofknowledge.com/WOS_GeneralSearch_input.do?product=WOS&search_mode=GeneralSearch&SID=E6eXswEf5X4ibQRj9aw&preferencesSaved= (2019).
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(2) - * - https://www.gissol.fr/donnees/cartes/les-sols-dominants-de-france-metropolitaine-1491
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(3) - SWIFT (M.J.), HEAL (O.W.), ANDERSON (J.M.) - Decomposition in Terrestrial Ecosystems. - Blackwell, Oxford (1979).
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(4) - Rapport de l'Évaluation française des écosystèmes et des services écosystémiques. - https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/levaluation-francaise-des-ecosystemes-et-des-services-ecosystemiques#e1 (2017).
-
(5) - FAO - * - . – http://www.fao.org/soils-2015/fr/ (2015).
-
(6) - Millennium Ecosystem Assessment (MEA) - Four Volumes :...
ANNEXES
https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/OPVT_accueil.php
http://indicateurs-biodiversite.naturefrance.fr/fr
https://www.mnhn.fr/fr/participez/contribuez-sciences-participatives/observatoires-vigie-nature
http://ephytia.inra.fr/fr/P/165/jardibiodiv
https://www.ipbes.net/news/Media-Release-Global-Assessment-Fr
HAUT DE PAGE
http://www.fao.org/global-soil-partnership/resources/highlights/detail/fr/c/1183872/
HAUT DE PAGECet article fait partie de l’offre
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