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EnglishRÉSUMÉ
Aujourd’hui, les préoccupations écologiques sont présentes dans la conception des procédés de tous les secteurs de l’activité économique. Les méthodes de gestion, de traitement et de valorisation des déchets sont ainsi au cœur de la problématique environnementale. En découlent des procédés de stabilisation-solidification largement développés au stade industriel, le secteur nucléaire ayant joué le rôle de précurseur. Parmi eux, l’incinération est une filière largement appliquée pour le traitement des ordures ménagères et des déchets industriels. La stabilisation par solidification à l’aide de liants hydrauliques est destinée aux déchets dangereux. La vitrification fait elle aussi partie des procédés de stabilisation-solidification apparaissant comme maillon essentiel des filières de gestion des déchets industriels et urbains.
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Radu BARNA : Professeur, Université de Toulouse, École des Mines d’Albi
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Denise BLANC : Maître de conférences, laboratoire de Génie civil et Ingénierie environnementale - Institut national des sciences appliquées de Lyon
INTRODUCTION
L’industrialisation et l’urbanisation se sont développées pendant le XIXe siècle et la première moitié du XXe en ignorant pratiquement les conséquences environnementales des nouvelles pratiques de consommation et de production mises en œuvre. Les modes de vie sont devenus de moins en moins « économes » en matières premières et en énergie consommées et de plus en plus générateurs de déchets. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les flux de produits matériels se sont intensifiés et globalisés à l’échelle de la planète. Les matières et matériaux utilisés se sont « artificialisés », avec des caractéristiques qui rendent plus difficile leur réinsertion dans les cycles biogéochimiques naturels. Depuis la fin des années 1950, une prise de conscience écologique s’est développée : les évolutions démographiques, la raréfaction prévisible des ressources naturelles, les crises énergétiques, les catastrophes écologiques ont fixé des bornes à une croissance industrielle incontrôlée. Aujourd’hui, les préoccupations écologiques sont présentes dans la conception des procédés de tous les secteurs de l’activité économique et le management des entreprises intègre de plus en plus la composante environnementale. Les méthodes de gestion, de traitement et de valorisation des déchets sont au cœur de cette problématique et conditionnent souvent la pérennité des modes de production ou de consommation.
Les procédés de stabilisation-solidification des déchets dangereux ont été largement développés au stade industriel et permettent de trouver des solutions économiques et environnementales fiables. L’industrie nucléaire a été un précurseur dans le domaine puisqu’il a fallu, dès l’origine, prévoir un mode de gestion efficace et sûr pour des déchets radioactifs dont la nocivité à long terme est évidente. Aujourd’hui, l’incinération est une filière largement appliquée pour le traitement des ordures ménagères avec valorisation énergétique. Des déchets industriels sont aussi éliminés par incinération. Ces procédés thermiques engendrent des résidus : des mâchefers, des résidus d’épuration des fumées d’incinération d’ordures ménagères ou de déchets industriels (REFIOM ou REFIDI). La solidification à l’aide de liants hydrauliques permet de stabiliser les déchets dangereux et d’obtenir des solidifiats qui peuvent être stockés dans des sites spécialement aménagés, dans de bonnes conditions de sécurité environnementale (centres de stockage de déchets dangereux stabilisés). La vitrification des cendres volantes provenant de l’incinération des déchets a connu aussi un développement en France, laissant présager une possible valorisation des solidifiats obtenus.
Les procédés de stabilisation-solidification apparaissent ainsi comme un maillon essentiel des filières de gestion des déchets industriels et urbains.
Nota : les filières de traitement des déchets visent différents objectifs :
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valorisation énergétique et matière : recyclage total ou partiel ;
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retour « écocompatible » dans l’environnement ( cas de la stabilisation-solidification ) ;
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décomposition en espèces chimiques « inoffensives ».
Toutes ces filières nécessitent la mise en œuvre de techniques très variées, étudiées dans les articles de la rubrique « Déchets » [G 2 000] et suivants de ce traité Environnement.
VERSIONS
- Version archivée 1 de avr. 2001 par Pierre MOSZKOWICZ, Radu BARNA
DOI (Digital Object Identifier)
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6. Perspectives de développement
Les procédés de stabilisation-solidification sont un maillon de la gestion des déchets dangereux. En particulier, l’exutoire proposé pour les solidifiats conditionne leur mise en œuvre : les qualités requises pour ces matériaux sont, bien sûr, très différentes entre un centre de stockage de déchets dangereux, de déchets inertes, voire pour leur valorisation. Les contraintes techniques entraînent des coûts très variables (de 100 à 150 €/t pour le traitement des REFIOM à l’aide de liants hydrauliques jusqu’à plusieurs centaines d’€/t pour la vitrification et le traitement de la pollution transférée) mais qui peuvent être « équilibrés » par le coût de l’élimination ou une meilleure possibilité de valorisation comme matériau à propriétés particulières. Les stratégies industrielles à venir dépendent directement des évolutions des procédés et des évolutions réglementaires : la possibilité de la valorisation en tant que matériau banalisé changerait bien sûr les données et rendrait compétitives des filières comme la vitrification, actuellement réputées trop chères.
L’évolution de la réglementation est intimement liée à la mise en œuvre des procédures d’évaluation environnementale des solidifiats. La qualité requise pour la stabilisation d’un déchet, définie par le mode de gestion des solidifiats, doit être évaluée pour garantir un impact environnemental acceptable. Actuellement, en France, la réglementation prévoit ainsi un test de conformité des déchets stabilisés avant leur admission en centre de stockage. Cette précaution est satisfaisante dans le cas où le déchet dangereux traité entre dans une filière classique et éprouvée (telle que l’élimination des REFIOM) et où les conditions du stockage, du suivi des solidifiats et du site (y compris après sa fermeture) sont elles-mêmes soumises à des contraintes de sécurité exigeantes (voir figure 5).
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Solidification/stabilisation des déchets dangereux – Procédés à base de liants minéraux
L’ADEME a élaboré la description technique et le guide d’utilisation de la procédure d’évaluation approfondie (PEA) des procédés de stabilisation-solidification des...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - AVERY (L.M.), PRYSOR WILLIAMS (A.), KILLHAM (K.), JONES (D.L.) - Heat and lime treatment as effective method controls for E. Coli O157:H7 in organic wastes - Bioressources technology, 100, 2692-2698 (2009).
-
(2) - VAN MEYEL (J.P.), BERBERS (W.) - Le procédé codecal, une solution performante pour le traitement des boues d’épuration - Conférence POLLUTEC LYON, 8 pages (3 décembre 2008).
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(3) - GIN (St.) - Les déchets radioactifs - Dans « Le traitement des déchets », coordonnateur R. Moletta, Lavoisier, ISBN 978-2-7430-1108-6, p. 361-404 (2009).
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(4) - * - Les techniques de stabilisation des déchets industriels spéciaux (Ce document fait le point sur les procédés de stabilisation des déchets industriels spéciaux. Des fiches techniques et des schémas décrivent les différents procédés recensés). Collection Connaître pour agir (1996).
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(5) - * - Analyse et caractérisation des déchets industriels (Ce cahier technique présente...
ANNEXES
WASCON (Waste materials in construction). Ces congrès se tiennent tous les trois ans et font le point sur les techniques de stabilisation en mettant l’accent sur les possibilités de valorisation des matériaux obtenus. Les actes sont publiés par l’éditeur Elsevier (Pergamon).
Deux congrès ont été organisés en France sur les procédés de stabilisation-solidification, à Nancy en 1995, à Lyon en 1999. Les actes ont été édités par la Société alpine de Publications ( http://www.pro-environnement.com).
La problématique de la gestion, traitement et valorisation des déchets sont présentent dans de nombreux autres congrès, comme par exemple la série WasteEng et abordée dans de nombreuses revues internationales : Journal of Hazardous Materials (Elsevier), Waste Management (Elsevier), Journal of Environmental Management (Elsevier), Waste and Biomass Valorization (Springer), etc.
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