Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
La tarification idéale de l’électricité est déterminée pour permettre d’assurer des recettes afin de couvrir les charges actuelles du système de production, et en même temps le financement de l’optimisation de ce même système. Un autre volet non négligeable comprend l’intégration de la demande et des besoins de la collectivité. Cet article présente la structure qui dicte l'évolution des tarifs réglementés de vente de l'électricité en France, c'est-à-dire des prix régulés par les pouvoirs publics et proposés à ce jour par les opérateurs historiques. Dans le paysage actuel, s'ajoutent maintenant des offres de prix libres proposées par les opérateurs historiques et les nouveaux opérateurs du marché aval de l'électricité.
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Ideal electricity pricing is determined in order to ensure the actual production system charges are covered, as well as financing its optimization. Another important factor is integrating the demands and needs of the community. This article presents the structure which determines the developments made in regulated electricity tariffs in France, namely the prices regulated by public authorities and those proposed, to date, by incumbent operators. We can add to the existing scene, the free-market prices proposed by incumbent operators and new operators in the downstream electricity market.
Auteur(s)
-
Éric MOUGIN : EDF Direction financière France - Pôle Économie tarifaire
INTRODUCTION
La tarification idéale de l'électricité répond à deux objectifs : d'une part fournir les recettes qui permettent de financer le fonctionnement du système de production et d'acheminement et d'autre part envoyer des signaux de prix permettant l'optimisation du système.
Or, l'électricité est caractérisée par la grande variabilité de la demande au cours du temps et la quasi-impossibilité de son stockage. Toute la chaîne de production, de transport et de distribution doit être conçue pour satisfaire en temps réel une demande connaissant d'amples fluctuations. Par exemple, la demande en France a évolué entre 32 et 89 GW en 2006. Il est aisément concevable que le coût de la fourniture d'un kilowattheure soit alors très dépendant de la période (pointe ou creux de la demande) pendant laquelle il est appelé.
Au niveau de la production, pour satisfaire la demande d'électricité, il existe une grande variété de moyens de production dont les caractéristiques technico-économiques sont très variables, depuis les moyens de base, pour lesquels les investissements sont élevés et les coûts proportionnels à l'énergie produite très faibles, jusqu'aux moyens de pointe sensiblement plus légers en capital, mais pour lesquels le combustible est un poste important du prix de revient. La forme de la demande d'électricité, qui détermine la composition optimale du parc de production, a donc une incidence majeure sur les coûts de production.
Au niveau de la consommation, de nombreux clients sont sensibles aux modulations de prix. Ainsi, l'offre de prix bas lorsque les coûts sont bas et des prix élevés lorsque les coûts sont hauts, peuvent les inciter à modifier leurs habitudes de consommation en adéquation avec les coûts engendrés par cette consommation. La tarification n'a toutefois pas pour but d'agir a priori sur la courbe de charge en distordant artificiellement les prix, mais de refléter le coût des kilowattheures consommés.
Le présent article explique la méthode utilisée pour déterminer la structure, théoriquement optimale, qui guide l'évolution des tarifs réglementés de vente de l'électricité en France, c'est-à-dire des prix régulés par les pouvoirs publics et proposés uniquement par les opérateurs historiques de l'électricité en France et qui était appliquée du temps du quasi-monopole de vente d'EDF. À ces tarifs réglementés de vente s'ajoutent maintenant des offres de prix libres proposées par les opérateurs historiques et les nouveaux opérateurs du marché aval de l'électricité.
Il est important de préciser que, du fait de l'évolution de l'environnement institutionnel, cet article ne présentera pas la détermination fine du tarif d'acheminement (qui est du ressort de la Commission de régulation de l'énergie) mais fera référence à ce tarif pour la détermination des tarifs intégrés (donc y compris l'acheminement).
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4. Coûts marginaux : concepts et calculs pratiques
4.1 Définitions générales en économie
Dans le cas le plus simple (produit unique et homogène), le coût marginal est égal au coût à engager pour produire une unité supplémentaire d'un bien.
Dans le cadre de l'analyse marginaliste, en concurrence pure et parfaite et avec un comportement de maximisation des acteurs, la vente au coût marginal permet de maximiser le surplus global.
Le schéma de la figure 1 illustre intuitivement ce propos.
La courbe de demande (respectivement d'offre) correspond à la quantité demandée (offerte) par ordre décroissant (croissant) d'utilité (de coût, donc avec des rendements décroissants). Le surplus global est égal à la somme des deux aires bleue et grise sur le schéma.
Le coût de la dernière unité à produire est égal au coût marginal.
D'après ce schéma, il est possible de voir que le prix déterminé par le croisement entre la courbe de demande et la courbe d'offre maximise le surplus global. En effet, si le prix est supérieur, la perte d'utilité du consommateur liée à la restriction de sa consommation n'est pas compensée par le gain du producteur lié à sa marge supplémentaire. Inversement, si le prix est inférieur, le producteur vend à perte une partie de sa production (surplus négatif), cette perte n'étant pas compensée par le gain d'utilité du consommateur.
Le schéma de la figure 1 est défini dans un cadre statique et ne permet cependant pas une analyse des marges des producteurs.
En prenant en compte le système de production, il est possible de faire une analyse en dynamique de l'équilibre offre-demande, toujours dans le cadre d'une concurrence pure et parfaite.
À court terme, sans optimisation du système de production, l'équilibre offre-demande est schématisé sur la figure 2, le coût marginal ne dépend alors que des coûts proportionnels des moyens de production.
Dans ce cas, les producteurs font un surprofit, c'est-à-dire qu'ils ont une rémunération dépassant un seuil jugé « normal » étant donné le risque du secteur d'activité.
Cette situation incite de nouveaux producteurs à rentrer sur le marché avec les dernières technologies (a priori les plus efficaces), ce qui modifie la courbe d'offre. À long terme (c'est-à-dire...
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BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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Articles
BOITEUX (M.) - Sur la gestion des monopoles publics astreints à l'équilibre budgétaire. - Econometrica (USA), janv. 1956.
BERGOUGNOUX (J.) - CAREME (F.) - MOSCONI (J.J.) - Tarification et financement. - Économies et Sociétés, juil. 1986.
BOITEUX (M.) - La tarification des demandes en pointe ; application de la théorie de la vente au coût marginal. - RGE (F), août 1949.
BOITEUX (M.) - La vente au coût marginal. - Rev. Fr. Énergie, déc. 1956.
BOITEUX (M.) - Le tarif Vert d'Électricité de France. - Rev. Fr. Énergie, janv. 1957.
BERNARD (P.) - La tarification de l'électricité : acquis et modalités nouvelles. - Cahiers juridiques de l'électricité et du gaz (1984).
CAREME (F.) - GARCIA (F.) - HAAG (D.) - LEDERER (P.) - MOISAN (F.) - Fondements et cadre de cohérence économique pour des actions de maîtrise de la demande. - Revue de l'Énergie, déc. 1993.
CHEFDEVILLE (H.) - REBOUL (M.) - Une nouvelle option tarifaire offerte à la clientèle basse tension. - IIIe conférence sur la distribution UNIPÈDE, Rome, oct. 1993.
Ouvrages et colloques
BALASKO (Y.) - Formes optimales de tarification de l'électricité. - Colloque de l'UNIPÈDE,...
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