Article de référence | Réf : D3320 v1

Structure générale d’une pile
Piles électriques - Présentation générale

Auteur(s) : Christian SARRAZIN

Date de publication : 10 nov. 2001

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Auteur(s)

  • Christian SARRAZIN : Spécialiste des sources d’énergie électrochimique - Ancien Chef de la division chimie électrochimie à la Délégation Générale pour l’Armement/ Direction des Recherches Études et Techniques (DGA / DRET)

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INTRODUCTION

La pile est un générateur non rechargeable (encore appelé générateur primaire), permettant de produire de l’énergie électrique à partir de réactions mettant en jeu des espèces chimiques et des électrons ; c’est un générateur électrochimique d’électricité. La pile a une importance particulière dans l’activité humaine, en ce sens qu’elle permet l’utilisation autonome de moyens et d’équipements électriques ou électroniques, auxquels elle fournit de l’énergie électrique à partir d’un volume réduit et transportable de produits réactifs.

Malgré les nombreux travaux effectués dans le domaine de l’électrochimie (science qui traite, d’une façon générale, des phénomènes se produisant aux électrodes), nous devons admettre qu’il est impossible d’espérer des progrès aussi grands que ceux auxquels nous assistons dans l’électronique (microprocesseurs et moyens de stockage de l’information notamment). Nous pouvons en effet prévoir pour les piles un progrès possible au maximum d’un facteur 10 environ en termes d’énergie massique par rapport aux piles classiques de type piles salines et alcalines. Les énergies massiques pratiques de ces piles salines et alcalines sont dans la gamme de 50 à 100 Wh/kg, alors que, idéalement, pour les piles les plus évoluées envisageables nous ne pouvons espérer, dans le meilleur des cas, qu’un peu plus de 1 000 Wh/kg à très faible régime.

Dans une pile, l’énergie disponible est en effet proportionnelle à la quantité de matière active introduite dans celle-ci (mais dépend aussi de la nature de ces matières actives), ce qui représente une masse et un volume d’autant plus grands que nous souhaitons une autonomie plus importante. La connaissance des matériaux actifs permet cependant de bien les choisir afin d’aboutir à la meilleure compacité pour une application donnée. Par ailleurs, les progrès incessants des composants électroniques réduisent les puissances nécessaires, et c’est surtout ce point qui permet de réduire la taille de la source d’énergie du fait de consommations diminuées.

Des progrès importants ont été obtenus pendant ces trente dernières années, comme nous pourrons le voir dans l’article. Cependant, à vouloir disposer d’une énergie trop concentrée (grande autonomie pour un faible volume et/ou masse), nous nous acheminons immanquablement vers des générateurs dont la densité d’énergie peut, dans certains cas, se rapprocher de celle de la dynamite ; une gestion très « fine » du fonctionnement de ces générateurs se révèle alors nécessaire afin d’éviter tout désagrément lors d’une utilisation pratique, éventuellement dans des conditions abusives. La libération trop rapide de l’énergie stockée dans de grosses piles de ce type peut en effet présenter un réel danger qu’il faut maîtriser en mettant au point des moyens techniques nécessaires à l’obtention d’un bon niveau de sécurité pour tout utilisateur.

En ce qui concerne l’environnement, la plupart des piles comportent des composés généralement peu polluants : zinc, carbone, dioxyde de manganèse, lithium, potasse, polymères inertes, sels de lithium et solvants organiques de type ester, éther, etc., ne comportant que rarement des atomes ou des fonctions conduisant à des produits toxiques à proprement parler. Cependant, une grande dispersion dans l’environnement de ces différentes piles n’est pas souhaitable pour des raisons de pollution en termes de quantité de déchets mais aussi de matières premières dont certaines peuvent être récupérables. Dans ce cadre, et compte tenu de réglementations nationales et européennes qui se développent, un retraitement afin d’en récupérer les matières les plus intéressantes économiquement est de plus en plus pris en compte par les sociétés manufacturières de piles.

L’étude complète du sujet comprend les articles :

  • D 3 320 - Piles électriques. Présentation générale (le présent article) ;

  • D 3 321 - Piles électriques. Piles au zinc ;

  • D 3 322 - Piles électriques. Piles au lithium ;

  • D 3 323 - Piles électriques. Piles activables ;

  • Doc. D 3 325 - Piles électriques. Pour en savoir plus.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-d3320


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1. Structure générale d’une pile

Une pile est constituée de deux électrodes différentes baignant dans un électrolyte liquide ou solide. Les électrodes sont constituées elles-mêmes d’un collecteur électronique (plaque, grille ou déployé métallique) qui sert de structure conductrice électronique, sur lequel est appliquée de la matière réactive, positive ou négative, dite « matière active ». L’électrolyte liquide est constitué d’un sel ionisable dissous dans un solvant ou mélange de solvants adapté, pour constituer une solution ; lorsqu’il est solide, plusieurs types d’électrolytes sont possibles : soit à base de polymère dans lequel un sel ionisable est dissous ou alors de composés minéraux comportant des ions mobiles dans leur structure. Ces différents électrolytes présentent une conductivité de type ionique, laquelle peut permettre le fonctionnement d’une pile.

Pour des raisons pratiques, l’électrolyte liquide est imbibé dans un séparateur fibreux ou poreux permettant une séparation physique des électrodes ; il empêche ainsi les courts-circuits éventuels entre ces électrodes. De son côté, l’électrolyte solide présente généralement une tenue mécanique suffisante pour permettre cette séparation physique par lui-même, éventuellement sans ajout d’une barrière solide inerte incorporée (tissé ou non tissé pouvant servir de renfort structural).

L’ensemble des deux électrodes et de l’électrolyte est inclus dans un boîtier de forme adaptée, généralement étanche, dont la forme varie : cylindrique ou prismatique, éventuellement plus complexe dans les applications professionnelles ou militaires ou dans les générateurs amorçables.

La pile permet la transformation de l’énergie chimique en énergie électrique. De nombreux travaux ont été effectués pour améliorer l’efficacité de cette conversion en essayant de développer la connaissance des mécanismes de base (études et recherches concernant les réactions, modifications des matériaux actifs élaborés et utilisés, analyse de leur structure, etc.) et aussi en adaptant les choix aux performances visées. Globalement, les travaux ont eu pour but principal d’accroître surtout les énergies massique et volumique des piles, la puissance recherchée étant obtenue par le développement de technologies...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) -   Électrodes de référence (en français)  -  . Brochure TACUSSEL Électronique. « Électrodes, capteurs, accessoires de laboratoire » – (1988).

  • (2) - TRÉMILLON (B.) -   Électrochimie analytique et réactions en solution (tome 2)  -  . Masson, Paris – (1993).

  • (3) - BARD (A.-J.), FAULKNER (L.-R.) -   Électrochimie, principes, méthodes et applications  -  . Masson, Paris – (1983). [Livre de base couvrant la théorie et les techniques de l’électrochimie].

  • (4) - CROMPTON (T.-R.) -   Battery Reference Book  -  . [Équivalent d’un handbook couvrant un large éventail de piles et d’accumulateurs connus. Des tableaux de caractéristiques pour les différents systèmes réalisés]. Butterworths International, Londres – (1990).

  • (5) -   *  -  75th Handbook of Physical Chemistry – (1995).

  • ...

DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES

  • Micropiles et microbatteries

  • Accumulateurs portables

  • Électrochimie. Fonctionnement des cellules d’électrolyse

NORMES

  • Piles électriques - Partie 1 : généralités. Indice de classement : C59-100. - NF EN 60086-1 - août 2000

  • Piles électriques - Partie 2 : feuilles de spécifications. Indice de classement : C59-110. - NF EN 60086-2 - juin 2000

  • Piles électriques - Partie 3 : piles pour montres. Indice de classement : C59-863. - NF EN 60086-3 - août 1996

  • Piles électriques - Partie 4 : norme de sécurité pour les piles au lithium. Indice de classement : C59-864. - NF EN 60086-4 - août 1996

  • Piles pour montres. Dimensions, exigences et marquage. - ISO/TR 10219:1989 - juin 1989

  • Piles pour montres. Essais de résistance aux fuites. - ISO/TR 10220:1989 - mai 1989

1 Sites Internet

  • BE Battery Engineering :

    http://www.batteryeng.com/

    Site sur les piles lithium-chlorure de thionyle abordant les différents aspects concernant leur chimie, les mécanismes et les paramètres influençant leurs performances électriques. De nombreuses photos concernent la fabrication de ces piles et les constituants : godet en acier inoxydable, feuille de lithium, électrolyte dans le chlorure de thionyle, couvercle, etc.

  • Groupe Hawker – Marque : Eternacell :

    http://www.eternacell.com

    Ce site concerne les piles lithium chlorure de thionyle, lithium dioxyde de soufre et les piles lithium dioxyde de manganèse.

  • Compagnie Wilson Greatbatch Ltd (États-Unis) :

    http://www.greatbatch.com

    Ce site concerne les piles lithium chlorure de thionyle, de sulfuryle.

  • Marque...

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