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Christian SARRAZIN : Spécialiste des sources d’énergie électrochimique - Ancien Chef de la division chimie électrochimie à la Délégation Générale pour l’Armement/ Direction des Recherches Études et Techniques (DGA / DRET)
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Lire l’articleINTRODUCTION
La pile est un générateur non rechargeable (encore appelé générateur primaire), permettant de produire de l’énergie électrique à partir de réactions mettant en jeu des espèces chimiques et des électrons ; c’est un générateur électrochimique d’électricité. La pile a une importance particulière dans l’activité humaine, en ce sens qu’elle permet l’utilisation autonome de moyens et d’équipements électriques ou électroniques , auxquels elle fournit de l’énergie électrique à partir d’un volume réduit et transportable de produits réactifs.
Malgré les nombreux travaux effectués dans le domaine de l’électrochimie (science qui traite, d’une façon générale, des phénomènes se produisant aux électrodes), nous devons admettre qu’il est impossible d’espérer des progrès aussi grands que ceux auxquels nous assistons dans l’électronique (microprocesseurs et moyens de stockage de l’information notamment). Nous pouvons en effet prévoir pour les piles un progrès possible au maximum d’un facteur 10 environ en termes d’énergie massique par rapport aux piles classiques de type piles salines et alcalines. Les énergies massiques pratiques de ces piles salines et alcalines sont dans la gamme de 50 à 100 Wh/kg, alors que, idéalement, pour les piles les plus évoluées envisageables nous ne pouvons espérer, dans le meilleur des cas, qu’un peu plus de 1 000 Wh/kg à très faible régime.
Dans une pile, l’énergie disponible est en effet proportionnelle à la quantité de matière active introduite dans celle-ci (mais dépend aussi de la nature de ces matières actives), ce qui représente une masse et un volume d’autant plus grands que nous souhaitons une autonomie plus importante. La connaissance des matériaux actifs permet cependant de bien les choisir afin d’aboutir à la meilleure compacité pour une application donnée. Par ailleurs, les progrès incessants des composants électroniques réduisent les puissances nécessaires, et c’est surtout ce point qui permet de réduire la taille de la source d’énergie du fait de consommations diminuées.
Des progrès importants ont été obtenus pendant ces trente dernières années, comme nous pourrons le voir dans l’article. Cependant, à vouloir disposer d’une énergie trop concentrée (grande autonomie pour un faible volume et/ou masse), nous nous acheminons immanquablement vers des générateurs dont la densité d’énergie peut, dans certains cas, se rapprocher de celle de la dynamite ; une gestion très « fine » du fonctionnement de ces générateurs se révèle alors nécessaire afin d’éviter tout désagrément lors d’une utilisation pratique, éventuellement dans des conditions abusives. La libération trop rapide de l’énergie stockée dans de grosses piles de ce type peut en effet présenter un réel danger qu’il faut maîtriser en mettant au point des moyens techniques nécessaires à l’obtention d’un bon niveau de sécurité pour tout utilisateur.
En ce qui concerne l’environnement, la plupart des piles comportent des composés généralement peu polluants : zinc, carbone, dioxyde de manganèse, lithium, potasse, polymères inertes, sels de lithium et solvants organiques de type ester, éther, etc., ne comportant que rarement des atomes ou des fonctions conduisant à des produits toxiques à proprement parler. Cependant, une grande dispersion dans l’environnement de ces différentes piles n’est pas souhaitable pour des raisons de pollution en termes de quantité de déchets mais aussi de matières premières dont certaines peuvent être récupérables. Dans ce cadre, et compte tenu de réglementations nationales et européennes qui se développent, un retraitement afin d’en récupérer les matières les plus intéressantes économiquement est de plus en plus pris en compte par les sociétés manufacturières de piles.
L’étude complète du sujet comprend les articles :
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D 3 320 - Piles électriques. Présentation générale (le présent article) ;
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D 3 321 - Piles électriques. Piles au zinc ;
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D 3 322 - Piles électriques. Piles au lithium ;
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D 3 323 - Piles électriques. Piles activables ;
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Doc. D 3 325 - Piles électriques. Pour en savoir plus.
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4. Les différents concepts
Les piles dont nous parlons ici se distinguent des piles à combustibles notamment par le fait que ce sont des générateurs autonomes vis-à-vis du milieu ambiant. Ce sont des systèmes fermés (à l’exception des piles métal-air et de certaines piles amorçables à l’eau de mer ; dans ce dernier cas, elles sont généralement réservées soit à des applications professionnelles, soit à des applications militaires) qui ont en effet la totalité de leurs produits réactifs (oxydant et réducteur) contenus dans leur volume propre, et les produits de réaction ne s’en échappent pas.
Nous pouvons distinguer deux grands types de piles (tableau 3) :
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les piles amorcées, les piles au sens commun du terme, c’est-à-dire prête à l’emploi ;
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les piles amorçables, réservées à des applications spéciales. Comme leur appellation le laisse comprendre, ces dernières nécessitent une étape d’activation par le déclenchement d’un dispositif adapté.
4.1 Piles amorcées
Elles sont du type de celles que l’on trouve dans le commerce, c’est-à-dire qu’elles sont prêtes à l’usage, l’utilisateur branche alors directement la pile dans l’appareil devant être alimenté.
Sur le plan technique, cela veut dire que les électrodes comportent leurs réactifs à l’état chargé ainsi que l’électrolyte liquide, qui imprègne le séparateur disposé entre les électrodes et les électrodes elles-mêmes. L’ensemble est étanche et, sauf défection du joint ou corrosion du boîtier par l’électrolyte, la pile ne fuit pas.
Dans le cas de longues durées de stockage avant utilisation, les phénomènes d’oxydo-réduction se produisant aux électrodes n’étant pas totalement inexistants, leur importance devient prépondérante par accumulation de leurs effets dans le temps. C’est le phénomène appelé autodécharge qui conduit à une dégradation de la quantité d’énergie stockée dans la pile : elle se décharge par elle-même, plus ou moins lentement, suivant le couple électrochimique considéré et le type d’électrolyte et de séparateur mis en œuvre. En parallèle à ce phénomène...
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