Article de référence | Réf : C3040 v1

Efficience nominale
Efficience d'une construction - Contribution à un développement durable

Auteur(s) : Christophe GOBIN

Relu et validé le 02 févr. 2015

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RÉSUMÉ

Depuis le début de notre siècle, la construction en tant que telle a changé de statut. Le bâtiment devient désormais, en plus d’être un objet physique, un contributeur à un service. Au sens propre du terme, l’efficience est ce qui supplée à la rareté des ressources. Elle est la mesure de la contribution de toute activité à ce principe fondateur. En premier abord, cet article propose d’analyser le concept d’efficience comme nouvel indicateur de la performance d’un bâtiment en relation avec l’idée de fonctionnement. Ensuite, l’efficience dans la durée est analysée et il est démontré l’utilité de savoir en tirer partie.

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ABSTRACT

As such, since the beginning of this century, the status of construction has changed. The building is not only a physical object but also contributes to a service. Efficiency refers to all that addresses the scarcity of resources. It is the measurement of the contribution of any activity to this grounding principle. This article starts by analyzing the concept of efficiency as a new indicator of the performance of a building in relation to the idea of operation. Efficiency over time is then analyzed and its usefulness demonstrated.

Auteur(s)

INTRODUCTION

P aul Valéry écrivait : « Le temps d'un monde fini a commencé. »

Ce début de XXIe siècle marquera très certainement une inflexion majeure de la construction. En effet, le statut de la chose construite bascule, d'une situation d'objet uniquement physique, à celle de contributeur à un service. Ce passage est très important car il traduit une attitude différente des non professionnels vis-à-vis du bâti. Celui-ci n'est plus une charge, correspondant à une immobilisation financière importante, mais un potentiel. Un bâtiment de bureau est moins une dépense qu'un instrument de productivité des équipes au travail qui vont y trouver des lieux incitatifs et propices à une meilleure efficacité, compte tenu des éléments de confort offerts.

En parallèle au développement durable, dont la montée en puissance accompagne l'évolution du bâti, on constate non pas un changement profond de sa définition, mais, plutôt, la venue d'une autre perspective amenant, à terme, des modifications importantes du produit résultant de l'acte de construire. En effet, une vision en matière de service et, non plus, d'objet physique, introduit deux dimensions peu considérées jusqu'alors :

  • fournir un service ;

  • mobiliser les solutions technologiques les plus appropriées pour ce faire.

Ainsi, la technique n'est plus une fin, mais un moyen. Par ailleurs, un service s'entend à un instant donné, et peut être modifié dans le temps. Cette dimension temporelle introduit, ipso facto, la notion d'obsolescence, alors que le bâti a toujours été considéré comme un objet pérenne qui comptait, plus par sa valeur patrimoniale, que par ses valeurs d'usage.

Cette inflexion se trouve inscrite dans un paragraphe du fascicule SD 21000 qui s'adresse à tout responsable d'une entité économique désireux d'agir en conformité avec les principes d'un développement durable :

« ...La gestion des installations et des sites de réalisation (chantiers...) et d'exploitation (ateliers, usines, bureaux...) est une inscription forte de l'entreprise sur son territoire. La durée de vie des bâtiments et infrastructures dépasse, en général, celle de la plupart des technologies et procédés utilisés dans l'entreprise. La gestion de la conception/réalisation, de l'exploitation et de la fin de vie (nettoyage du chantier, arrêt d'exploitation, démantèlement) est donc une composante à part entière de la politique de développement durable de l'entreprise responsable...»

La notion même de service introduit le besoin d'une mesure. Par ce terme il faut entendre la capacité à évaluer le service rendu et à en mesurer la disponibilité, l'efficacité, et la facilité d'emploi.

Toutes ces performances sont les caractérisations des attentes de l'utilisateur final et elles définissent « en creux » l'objet construit. Elles seront d'autant plus opératoires qu'elles pourront être mesurées. Or, il n'est pas si courant, actuellement, d'opérer des mesures. La construction se contente, le plus souvent, d'une conformité à une prescription technique qui ne garantit pas forcément un fonctionnement réel en ligne avec les calculs de dimensionnement. Il s'avère ainsi, aux dires de certains spécialistes, qu'entre la performance énergétique calculée d'un bâtiment (performance nominale) et la performance réelle constatée en usage, il pourrait y avoir un écart de 25 %.

C'est la raison pour laquelle ce fascicule a été organisé en deux chapitres :

  • dans le premier, il est proposé d'analyser le concept d'efficience comme nouvel indicateur de la performance d'un bâtiment en relation avec l'idée de fonctionnement ;

  • au cours du second, il sera examiné comment l'efficience peut être traitée sur la durée et comment en tirer parti.

Il s'agit donc d'un travail préparatoire qui a pour but de soumettre au débat collectif un nouvel outil professionnel.

Trois concepts : efficience, efficacité et effectivité :

  • l'efficacité correspond à un processus dont le produit est fourni avec un rendement élevé des moyens mobilisés ;

  • l'effectivité caractérise, pour les Anglo-Saxons, un produit correspondant aux attentes à l'origine de sa demande ;

  • l'efficience est un concept plus global, et plus récent, qui oriente les deux précédents dans la perspective d'un développement durable.

L'efficience peut donc être considérée comme une notion à inscrire au registre de l'économie dans son sens premier qui est de suppléer à la rareté des ressources. L'efficience est la mesure de la contribution de toute activité à ce principe fondateur.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-c3040


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1. Efficience nominale

L'efficience n'a été envisagée dans les milieux industriels qu'après un travail d'appropriation au sein d'une commission du WBCSD(*) dans les années 90. L'émergence de ce concept sur la scène économique correspond à une prise en compte d'une nouvelle dimension de la technologie, car, jusqu'ici il n'était question que de rendement, c'est-à-dire du rapport entre les ressources mobilisées et celles incorporées dans un objet. Mais, ce calcul se faisait toutes choses égales par ailleurs. C'était sans compter avec les effets environnementaux et sans idée de mesure.

L'efficience va conduire à considérer la recherche d'un rendement, non plus comme une optimisation des ressources, mais plutôt comme la quête d'un compromis entre l'avantage tiré d'un produit et les inconvénients consécutifs à sa production (déchets, coûts sociaux,...).

L'efficience, d'un objet ou d'un service, est alors définie comme le rapport entre la somme des valeurs procurées et celle des impacts générés par sa mise à disposition.

Cette approche, d'abord appliquée au produit, s'est révélée d'une grande richesse. Pour s'en rendre compte, il est nécessaire de détailler son principe c'est-à-dire ce que l'on peut qualifier de référents. À partir de cette analyse, il est possible de recenser ses utilisations, tout particulièrement pour la construction. Ce premier temps, dans l'examen du concept d'efficience, constitue la caractérisation de cette démarche puisqu'il s'agit bien d'une nouvelle attitude face au progrès technique.

(*) Le World Business Council for Sustainable Development est un club de discussion et d'échange entre les principales firmes multinationales à vocation industrielle.

1.1 Référents

Définir l'efficience d'une construction nécessite de préciser le contenu de chacun des éléments du rapport valeurs/impacts (figure 1) :

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - GOBIN (C.) -   Analyse fonctionnelle et construction.  -  [C 3 052] (2003).

  • (2) - GOBIN (C.) -   L'ingénierie concourante – Un nouveau professionnalisme.  -  [C 3 050] (2001).

  • (3) - GOBIN (C.), PERIN (J.M.) -   Construction et conception – Conditions d'une nécessaire concourance.  -  [C 3 054] (2004).

  • (4) - GOBIN (C.) -   Le développement durable en BTP – Optimisation des ressources par la R  -  [C 3 056] (2006).

  • (5) - FERREBOEUF (C.) -   Coût d'obtention de la qualité.  -  [AG 1 900] (2000).

  • (6) - PEUPORTIER (B.) -   Éco-conception et bâtiment.  -  ENSMP.

  • ...

1 Sites Internet

###

(Liste non exhaustive)

Le concept générique

WBCSD (World Business Council for Sustainable Development) fournit une documentation abondante http://www.wbcsd.org/

CASBEE – Démarche japonaise d'éco-efficience environnementale http://www.architects.org/

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2 Normes

AFNOR FD SD 21000 - Fascicule explicitant les engagements que tout responsable économique doit envisager pour contribuer au développement durable. - -

ISO TC 59 SC 17 - Fascicule sur la déclinaison des principes du développement durable pour la construction. - -

ISO 14040 - Analyse du cycle de vie (AFNOR). - -

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