Qu'appelle-t-on « élément mince »
Pannes en éléments minces formés à froid - Comportement et calcul

L’utilisation du terme « élément mince » étant de plus en plus fréquente, il est essentiel, avant de poursuivre, de clarifier cette notion qui, selon le contexte ou l’interlocuteur, en toute bonne foi et par habitude, peut revêtir des réalités diverses pouvant conduire à ce qui relève bien souvent de l’abus de langage.

Dès que l’élément devient « long », comme pour les profils de type pannes, lisses ou solives, il est plus adapté de considérer que l’élément est mince dès lors que sa longueur et la largeur de ses parois constitutives sont grandes devant son épaisseur ; l’ordre de grandeur de 10 est généralement accepté.

Le terme de « paroi constitutive » s’entend ici au sens de l’EN 1993-1-1:2005 (tableau 5.2) ou de l’EN 1993-1-5:2007 (tableaux 4.1 et 4.2).

Par suite, on considère que les profils fonctionnent exclusivement en membrane et non en coque : en d’autres termes, la contrainte normale reste constante dans l’épaisseur de la paroi du profil.

La « minceur » de ces profils est à l’origine de phénomènes d’instabilités locales, ne permettant plus de compter sur la totalité de la section vis-à-vis de la résistance et cela dès que la paroi se trouve entièrement comprimée (effort axial de compression pure) ou partiellement (sollicitation de flexion).

Mais ce critère dimensionnel n’est pas suffisant. Les modalités d’obtention de la section du profil sont également d’importance dans la conception et le calcul de ces profils « minces ».

Dans le cas de profils reconstitués soudés, les instabilités locales sont quasi-exclusivement des voilements de parois. L’Eurocode 3 partie 1-1:2005, dans son tableau 5.2, précise les critères d’élancement des parois à partir desquels ces phénomènes de voilement local sont à prendre en compte : on parle alors de sections de classe 4. La section résistante est déterminée...