Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Cet article présente les principes de fonctionnement du bus CAN, son protocole de communication ainsi que ses caractéristiques physiques et électriques. La version CAN-FD est également présentée en montrant ses spécificités et ses avantages. Différentes déclinaisons du CAN sont discutées en rapport avec les couches OSI et les standards correspondants. Quelques microcontrôleurs remarquables intégrant un contrôleur CAN et/ou CAN-FD font l’objet d’une section. Les produits d’analyse et de développement pour la mise en œuvre et l’implémentation du bus CAN sont exposés en soulignant les outils libres et gratuits. Des exemples pratiques sont donnés pour illustrer l’utilisation du bus CAN dans divers systèmes.
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This article presents the fundamental principles of the CAN bus, its communication protocol as well as its physical and electrical characteristics. The CAN-FD version is also discussed showing its features and advantages. Different versions of CAN are discussed in relation to OSI layers and corresponding standards. Some remarkable microcontrollers integrating a CAN controller and / or CAN-FD are the topic of a chapter. The analysis and development products for the implementation of the CAN bus are exposed highlighting open and free tools. Practical examples are given to illustrate the use of the CAN bus in various systems.
Auteur(s)
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Ahmed RACHID : Professeur des universités - Laboratoire des technologies innovantes, université de Picardie Jules-Verne, Amiens, France
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Frédéric COLLET : Professeur agrégé - Laboratoire des technologies innovantes, université de Picardie Jules-Verne, Amiens, France
INTRODUCTION
La communication est un facteur primordial dans les systèmes de production industriels. Les performances requises en termes de flux d’informations sont aussi importantes (sinon plus) que les flux de matières et d’énergies. Le réseau a pour objectif principal l’échange d’informations.
L’architecture décentralisée s’est rapidement imposée dans la conduite de procédés. En effet, les systèmes distribués sont généralement mieux appropriés aux localisations des capteurs et des actionneurs qui constituent les sources d’information. Cela nécessite une communication fiable et robuste associée à une électronique « intelligente » et peu coûteuse.
Dans l’industrie, les communications par réseaux sont classifiées en quatre niveaux qui sont souvent représentés par une pyramide. Le concept de production assistée par ordinateur ou CIM (computer integrated manufacturing) comprend un niveau dit de terrain, un niveau cellule, un niveau usine ou atelier et un niveau études et direction.
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Le niveau études et réalisation permet la centralisation des informations liées à la conception comme les fichiers des outils de CAO.
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Le niveau usine concerne la gestion de la production et des commandes.
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Le niveau cellule va permettre la supervision, le suivi des stocks et le contrôle de la production.
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Le niveau terrain est au plus proche de la production ; il correspond aux différentes machines qui assurent la fabrication, la transformation, l’assemblage autour d’un objet ou d’un ensemble. Il met en relation les machines à commandes numériques, les robots, les automates programmables, les régulateurs, les convoyeurs ainsi que les capteurs et actionneurs.
Le réseau (ou bus) de terrain (fieldbus) est aussi nommé « réseau local industriel ». Il est qualifié d’industriel car orienté production et local car établi dans une partie de ce site de production que constitue une entreprise. Il permet donc de mettre en communication des capteurs, des actionneurs, des automates programmables industriels, des machines à commande numérique, des robots, des régulateurs industriels et des systèmes de commande et de contrôle simples. Dans les réseaux de terrain, la taille des messages échangés est assez faible comparativement aux autres types de réseaux, locaux ou grandes distances. Les flux d’information sont plutôt périodiques et l’aspect contrainte de temps est prioritaire (application temps réel).
Les réseaux de terrain fonctionnant au sein d’environnements perturbés du point de vue électromagnétique, le support est généralement un câble coaxial blindé ou une paire torsadée travaillant en mode différentiel ou encore une fibre optique pour une plus grande immunité au bruit. Les distances de communications sont assez faibles par rapport aux autres types de réseaux, souvent inférieures à quelques dizaines de mètres.
Une topologie en bus est généralement adoptée pour sa facilité de mise en place, d’évolution (ajout ou retrait de systèmes) et d’extension (répéteurs).
Pour faire référence à la normalisation de l’architecture des réseaux de l’ISO qui est l’OSI (open system interconnection), trois des sept couches sont couvertes : la couche physique (impossible de s’en passer), la couche lien ou liaison (doit exister sinon comment communiquer ?) et la couche application (pour pouvoir tirer parti des informations échangées).
Toutefois, l’évolution des réseaux vers une architecture uniforme simplifiée conduit les industriels à opter pour des réseaux locaux informatiques pour leurs réseaux de terrain. L’évolution technologique en matière de réseaux des dix dernières années montre que des réseaux hauts débits pourraient venir remplacer tous les types de réseaux dans les quatre niveaux de la CIM. Des passerelles sont alors déployées pour s’interconnecter aux réseaux informatiques avec des protocoles basés sur la pile TCP/IP et ses couches hautes utilisées autour de l’Internet.
MOTS-CLÉS
KEYWORDS
CAN bus | CAN-FD | Fieldbus | Communication network
VERSIONS
- Version archivée 1 de déc. 2000 par Ahmed RACHID, Frédéric COLLET
DOI (Digital Object Identifier)
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1. Historique du bus CAN
En février 1986, Robert Bosch GmbH a présenté le bus CAN (controller area network) au congrès de la SAE (Society of automotive engineers) à Detroit (États-Unis). Le document paru dans la publication SAE 860391 de Bosch décrit le protocole du bus CAN (spécification CAN 1.0) constituant déjà le modèle CAN de référence. Le nouveau système de bus de communication a été présenté sous le nom de Automotive serial controller area network, qui se traduit par « Réseau local de communication série pour l’automobile ».
Le projet avait été initié quelques années plus tôt, au début des années 1980 ; les ingénieurs de Bosch avaient évalué les systèmes de communication de type « bus série » existants dans le but de les utiliser dans les voitures. Comme aucun des protocoles de communication série disponibles n’était en mesure de répondre aux exigences des ingénieurs automobiles, le développement d’un nouveau système de bus série a été lancé en 1983. Depuis, le CAN est officiellement promu par l’association CAN in Automation (CiA) créée en 1992 ( http://www.can-cia.org) et basée à Nuremberg en Allemagne. Les spécifications ISO du CAN sont publiées dans la série 11898. La figure 1 présente le logo du consortium CIA.
Le protocole ainsi présenté repose sur des caractéristiques innovantes ; en voici trois :
-
un bus multimaîtres, sans maitre principal ;
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un adressage des messages et non pas des stations ;
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un mécanisme d’arbitrage (collision) non destructif, le message le plus prioritaire passe sans aucun délai.
Les deux dernières caractéristiques citées ci-dessus n’avaient pas encore été mises en œuvre sur des composants, et encore moins dans des réseaux. Il fallait implémenter le protocole dans des contrôleurs et/ou microcontrôleurs. Ce fut chose faite quelques mois plus tard avec un premier composant développé par INTEL courant 1987, à savoir le contrôleur référencé 82526. Peu de temps après, Philips Semiconductors a présenté le 82C200. Les figures 2 et 3 montrent les deux composants qui sont actuellement obsolètes...
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Historique du bus CAN
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - PFEIFFER (O.), AYRE (A.), KEYDEL (C.) - Embedded Networking with CAN and CANopen. - Embedded Systems Academy Inc. (2016).
-
(2) - PFEIFFER (O.) - Implementing Scalable CAN Security with CANcrypt : Authentication and encryption for CANopen, J1939 and other Controller Area Network or CAN FD protocols. - Embedded Systems Academy Inc. (2017).
-
(3) - LAWRENZ (W.) - CAN System Engineering : From Theory to Practical Applications. - Springer (2013).
-
(4) - DOGAN (I.) - Controller area network projects – Projets du bus CAN. - Publitronic Elektor (2012).
-
(5) - RIVIRA (F.) - Systèmes domotiques basés sur les bus de terrain interopérables. Cas du bus CAN. - Éditions universitaires européennes (2017).
-
(6) - PARET (D.), REBAINE (H.) - Réseaux...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
RTaW-Sim (RealTime-at-Work) est un simulateur de réseaux CAN très précis, permettant au concepteur de proposer rapidement les meilleurs choix de conception et de configuration, et d’évaluer les performances et la fiabilité d’un système.
http://www.realtimeatwork.com/software/rtaw-sim
NETCARBENCH est un logiciel sous licence GPL qui génère des messages automobiles en fonction d’un ensemble de paramètres définis par l’utilisateur. NETCARBENCH vise à améliorer l’évaluation, la compréhension et la comparabilité des techniques et des outils utilisés dans la conception de systèmes de communication embarqués.
CANoe est un logiciel complet développé par Vector pour le développement, le test et l’analyse des modules ECU dans un bus CAN.
http://www.vector.com/int/en/products/products-a-z/software/canoe...
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