Article de référence | Réf : S7620 v1

Synthèse et conclusion
Supervision homme-machine

Auteur(s) : Jacky MONTMAIN

Date de publication : 10 mars 2005

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  • Jacky MONTMAIN : Ingénieur du Commissariat à l’Énergie Atomique Unité Mixte de Recherche sur la Complexité, École des Mines d’Alès – Commissariat à l’Énergie Atomique

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INTRODUCTION

La complexité des systèmes dans lesquels l’homme est impliqué aujourd’hui conduit à l’émergence de systèmes de traitement de l’information de plus en plus sophistiqués et incontournables où la prise de décision est de plus en plus difficile. La supervision homme-machine des systèmes de production s’inscrit typiquement dans cette problématique.

Les définitions de la supervision, fournies par les dictionnaires sont les suivantes : « surveiller et contrôler l’exécution d’une opération ou la réalisation d’un travail accompli par d’autres » (Larousse) ; « contrôler sans entrer dans les détails » (Robert). Les deux notions de « surveiller et contrôler l’exécution d’une opération » et « sans entrer dans les détails » sont déterminantes pour comprendre les orientations relatées dans cet article.

Le rôle de l’opérateur a évolué de la conduite à la supervision et l’outil de production est devenu indissociable de son système numérique de contrôle-commande rendant la compréhension des événements d’autant plus complexe. L’intégration d’indicateurs de contrôle de plus en plus nombreux et sophistiqués dans le poste de conduite ne correspond pas nécessairement aux attentes de l’équipe d’exploitation. Il est préférable d’élaborer des systèmes d’information coopératifs, véritables aides au raisonnement et à la compréhension de situations pour les opérateurs. L’enjeu ne doit pas être l’automatisation des tâches cognitives de ceux-ci mais l’aide au raisonnement. La supervision ne saurait se résumer à la surveillance d’un procédé physique, l’objet de son analyse est une installation complète avec son instrumentation, ses modes de fonctionnement, ses configurations…, conduite par une équipe d’opérateurs d’exploitation.

L’un des challenges des systèmes d’information interactifs réside alors dans la sélection, l’organisation et la présentation dynamique de l’information ; la performance de l’ensemble homme-machine dépend de l’efficacité de la communication établie par l’interface (au sens large du terme). La conception de systèmes coopératifs repose sur l’analyse du système homme-machine afin d’établir les besoins informationnels, de définir les objectifs, les contraintes et les tâches à remplir.

Nous verrons dans cet article les principes et les spécificités de la supervision homme-machine. Nous opposerons la notion d’automatisation cognitive à celle d’aide au raisonnement. Cela nous amènera à discuter des modèles cognitifs utiles à l’opérateur en salle de conduite. Nous nous attarderons à cet effet sur le raisonnement qualitatif, le raisonnement causal, le raisonnement multipoints de vue et le raisonnement approché.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-s7620


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7. Synthèse et conclusion

L’introduction d’un système d’aide à l’exploitation dans le poste de conduite a forcément (et doit avoir) un impact sur la conduite. En effet, un opérateur chargé d’exploiter un procédé construit son action au travers des représentations construites par « l’artefact spécialisé », le « système de symboles physiques » généralement appelé poste de conduite. Cela explique le fait que tout projet visant à transformer ce poste, par exemple en y introduisant des fonctionnalités avancées, conduit immanquablement à une évolution de la situation de conduite elle-même, l’opérateur s’adaptant « intelligemment » aux nouvelles représentations proposées.

Les décisions d’intervention, sur une situation anormale en particulier, dépendent du sens (connaissances opérationnalisées) et de la valeur (appréciation de l’utilité des informations) que l’observateur accorde aux phénomènes perçus. Pour intervenir au niveau de réalité choisi, la situation doit prendre forme et prendre sens au travers de représentations, pour l’observateur confronté à des difficultés de compréhension, d’anticipation ou de maîtrise (aide à la décision).

La supervision d’une installation conduite par une équipe d’exploitation définit une situation cognitive complexe. Dans celle-ci, l’opérateur humain doit s’adapter à la situation, c’est-à-dire accorder ses structures cognitives aux circonstances du réel perçu afin de prendre des dispositions pertinentes pour obtenir le but visé.

Face à la complexité de la situation, il est nécessaire de produire une représentation de la situation en termes intelligibles et communicables : le modèle. Mais s’agit-il, dans ce modèle, de représenter la façon dont le sujet se représente l’objet pour son projet ? De s’informer sur l’objet dans le projet ? Ou encore de connaître les connaissances du sujet sur l’objet ? Ce médium de l’information qu’est le modèle (ou les modèles) peut être plus ou moins utile selon :

  • son pouvoir représentatif, c’est-à-dire sa capacité à renvoyer à la situation réelle que vise l’acte de connaissance ;

  • son pouvoir argumentatif, c’est-à-dire sa capacité à accompagner le processus d’intervention.

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - ALLEN (J.F.) -   Maintaining knowledge about temporal intervals  -  . Communications of the ACM, p. 832-843 (1983).

  • (2) - BAINBRIDGE (L.) -   Ironies of automation  -  . Automatica, 19 (6), p. 775-779 (1983).

  • (3) - BANDEKAR (V.) -   Causal models for diagnostic reasoning  -  . Artificial Intelligence in Engineering, 4 (2) (1989).

  • (4) - BENKHANNOUCHE (S.) -   Aide à la supervision des processus industriels : vers une méthodologie de conception  -  . Thèse de l’Université Pierre et Marie Curie de Paris 13 (1996).

  • (5) - BOBROW (D.G.) -   Qualitative reasoning about physical systems : an introduction  -  . Artificial Intelligence, 24, p. 1-5 (1984).

  • (6) - BRUNET (J.), JAUME (D.), LABARRÈRE (M.), RAULT (A.), VERGÉ (M.) -   Détection et diagnostic de pannes, approche par modélisation  -  ....

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