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Jacky MONTMAIN : Ingénieur du Commissariat à l’Énergie Atomique Unité Mixte de Recherche sur la Complexité, École des Mines d’Alès – Commissariat à l’Énergie Atomique
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Lire l’articleINTRODUCTION
La complexité des systèmes dans lesquels l’homme est impliqué aujourd’hui conduit à l’émergence de systèmes de traitement de l’information de plus en plus sophistiqués et incontournables où la prise de décision est de plus en plus difficile. La supervision homme-machine des systèmes de production s’inscrit typiquement dans cette problématique.
Les définitions de la supervision, fournies par les dictionnaires sont les suivantes : « surveiller et contrôler l’exécution d’une opération ou la réalisation d’un travail accompli par d’autres » (Larousse) ; « contrôler sans entrer dans les détails » (Robert). Les deux notions de « surveiller et contrôler l’exécution d’une opération » et « sans entrer dans les détails » sont déterminantes pour comprendre les orientations relatées dans cet article.
Le rôle de l’opérateur a évolué de la conduite à la supervision et l’outil de production est devenu indissociable de son système numérique de contrôle-commande rendant la compréhension des événements d’autant plus complexe. L’intégration d’indicateurs de contrôle de plus en plus nombreux et sophistiqués dans le poste de conduite ne correspond pas nécessairement aux attentes de l’équipe d’exploitation. Il est préférable d’élaborer des systèmes d’information coopératifs, véritables aides au raisonnement et à la compréhension de situations pour les opérateurs. L’enjeu ne doit pas être l’automatisation des tâches cognitives de ceux-ci mais l’aide au raisonnement. La supervision ne saurait se résumer à la surveillance d’un procédé physique, l’objet de son analyse est une installation complète avec son instrumentation, ses modes de fonctionnement, ses configurations…, conduite par une équipe d’opérateurs d’exploitation.
L’un des challenges des systèmes d’information interactifs réside alors dans la sélection, l’organisation et la présentation dynamique de l’information ; la performance de l’ensemble homme-machine dépend de l’efficacité de la communication établie par l’interface (au sens large du terme). La conception de systèmes coopératifs repose sur l’analyse du système homme-machine afin d’établir les besoins informationnels, de définir les objectifs, les contraintes et les tâches à remplir.
Nous verrons dans cet article les principes et les spécificités de la supervision homme-machine. Nous opposerons la notion d’automatisation cognitive à celle d’aide au raisonnement. Cela nous amènera à discuter des modèles cognitifs utiles à l’opérateur en salle de conduite. Nous nous attarderons à cet effet sur le raisonnement qualitatif, le raisonnement causal, le raisonnement multipoints de vue et le raisonnement approché.
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6. Exemple d’application : la supervision dans le retraitement de combustibles irradiés
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Le procédé
La fonction du retraitement des combustibles irradiés est de récupérer l’uranium et le plutonium présents dans les barres de combustible usagées des réacteurs nucléaires, et de conditionner les autres produits issus de la fission. Les colonnes pulsées d’extraction et de lavage PF (PF pour produits de fission) présentées dans cette illustration ont pour fonction de séparer l’uranium et le plutonium des produits de fission par extraction sélective. La colonne pulsée est un appareil d’extraction liquide-liquide (figure 10). Tous les corps radioactifs (uranium, plutonium, produits de fission) sont dissous dans de l’acide nitrique (débit d’entrée Q0500), et la fonction de la colonne d’extraction est de transférer sélectivement l’uranium et le plutonium dans une phase organique (débit d’entrée Q1010 et débit de sortie QG600) à base de tributylphosphate (TBP) ; les produits de fission restent donc pour l’essentiel dans la phase aqueuse (QE120). L’extraction nécessite de bien mélanger la phase aqueuse et la phase organique soumises à une pression de pulsation périodique (PRE801) afin de maximiser la surface de contact entre les deux phases et ainsi optimiser les échanges chimiques ; les deux phases sont séparées par gravité, l’acide nitrique ayant une densité supérieure à celle du TBP.
La colonne d’extraction est suivie d’une colonne de lavage, dont le but est d’améliorer la décontamination du solvant en produits de fission (notés PF) : la phase organique contenant l’uranium et le plutonium (QG600) est lavée des traces de produits de fission entraînés lors de l’extraction (QG800). Ces deux colonnes sont couplées tête-bêche, de façon à récupérer la phase aqueuse chargée en produits de fission par un flux de sortie unique (QE120), et surtout à augmenter l’efficacité du procédé : les traces d’uranium et de plutonium entraînés par la phase aqueuse de la colonne de lavage (débit d’entrée Q1120 + Q1520 et débit de sortie QG100) sont ainsi recyclées.
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Les enjeux de la supervision dans le retraitement
Les...
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BIBLIOGRAPHIE
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(6) - BRUNET (J.), JAUME (D.), LABARRÈRE (M.), RAULT (A.), VERGÉ (M.) - Détection et diagnostic de pannes, approche par modélisation - ....
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