Travaux exposant aux poussières de bois
Travail mécanique du bois - Hygiène et sécurité

En France, la population exposée professionnellement aux poussières de bois est estimée entre 130 000 et 175 000 personnes. Cette imprécision provient de la difficulté d’apprécier la réalité de l’exposition aux poussières. Ces effectifs au contact des poussières de bois tendent à se réduire, d’une part grâce aux mesures de prévention et à l’évolution des technologies, d’autre part à cause de la diminution des effectifs salariés dans ce domaine d’activité.

La transformation du bois produit des poussières qui peuvent être à l’origine de maladies professionnelles. Les tableaux 47 du régime général de la sécurité sociale et 36 du régime agricole dressent une liste des maladies reconnues comme MP. Parmi celles-ci, le cancer de l’ethmoïde et des sinus de la face est certainement la plus grave. En effet, son évolution est très lente (la période de latence est souvent de 15 ans, voire même plus), et l’issue est souvent fatale. C’est l’une des raisons qui justifient l’attention particulière que les pouvoirs publics portent aux opérateurs exposés aux poussières de bois.

Entre 2000 et 2003, en moyenne, chaque année, 128 maladies ont été reconnues comme MP, dont 78 cas de cancers. Bien que l’on sache aujourd’hui avec certitude que des maladies sont dues à l’action des poussières, on ne connaît pas encore de façon sûre les agents responsables de ces affections. On soupçonne fortement certains composants du bois (les tanins, les terpènes, les résines, les phénols, etc.) mais aussi parfois des composants externes (des champignons ou des produits adjuvants). Il est également probable que la particule de poussière elle-même, qui est composée de fibres, ait une action d’irritation sur les cellules du corps humain.

La directive européenne 90/394/CEE du 28 juin 1990 a été rédigée pour protéger les travailleurs contre les risques liés à l’exposition à des agents cancérigènes au travail. Cette directive a été modifiée à deux reprises, la dernière fois par la directive n^o 1999/38/CE du 29 avril 1999. Cette dernière version déclare que les poussières de chêne et de hêtre sont cancérogènes, et qu’en vertu du principe de précaution, tous les bois durs (c’est-à-dire...