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RÉSUMÉ
Est-il réalisable de limiter le nucléaire dans le mix électrique français à 50 % ? Plusieurs possibilités permettent d'aller dans ce sens. Le remplacement de 22 centrales nucléaires par des centrales à gaz augmenterait les émissions de CO2 de 12 %. Un développement maximal des productions renouvelables conduirait à une réduction maximale de la part du nucléaire à 67 %. En combinant développement maximal de l'électricité et réduction de la consommation d'électricité de 50 %, la part du nucléaire peut, effectivement, être ramenée à 50 %. Une possibilité serait offerte par un développement de la production par centrales à gaz. Une augmentation des émissions de CO2 pourrait, toutefois, être évitée en remplaçant le chauffage par gaz et fioul par du chauffage électrique.
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Hervé NIFENECKER : Président d'honneur (Honour Chairman) - Association « Sauvons Le Climat » (Save the Climate)
INTRODUCTION
En 2011, François Hollande proposait de ramener la part du nucléaire à 50 % d'ici 2025. Comment un tel objectif pourrait-il être atteint de façon réaliste ?
Partant de la situation du mix électrique français de 2010, on peut envisager plusieurs stratégies permettant d'aller dans cette direction. La pertinence de ces stratégies peut se mesurer grâce à quelques indicateurs principaux : la part de la production nucléaire, bien sûr, la part des énergies renouvelables, l'évolution des émissions de CO2 , l'évolution de l'indépendance énergétique et le coût de cette « transition ».
Les stratégies examinées sont les suivantes :
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le remplacement d'une partie de la production nucléaire par une production par des centrales à gaz ;
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le remplacement de la plus grande partie possible de la production nucléaire par celle des parcs éoliens et photovoltaïques avec l'hypothèse que toute cette production renouvelable intermittente bénéficie de l'obligation d'achat mais que la puissance nucléaire doit être suffisante pour faire face à des séquences de très faible production éolienne et solaire. On constate alors que la part de la production nucléaire ne pourrait guère être inférieure à 67 % ;
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dans la troisième stratégie, tout en maximisant la production d'électricité renouvelable au maximum, on envisage une diminution de la consommation d'électricité. L'objectif de diminution de la part du nucléaire peut alors être atteint en même temps que la puissance du parc nucléaire est fortement diminuée. La réduction nécessaire de la consommation approche un facteur 2 ;
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la quatrième stratégie consiste à compléter une production maximale d'électricité renouvelable par la production de centrales à gaz. En soit, ce scénario augmente significativement les émissions de CO2 . Toutefois, si, simultanément, on remplace le chauffage au gaz ou au fioul par du chauffage électrique, le bilan CO2 peut être neutre, en même temps que l'objectif sur la part du nucléaire dans le mix électrique peut être atteint.
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3. Option renouvelable
Si on refuse l'option de remplacer purement et simplement le nucléaire par du fossile, la première proposition à laquelle on pense est, bien entendu, d'augmenter la part de l'électricité de l'énergie renouvelable (ENR). L'hydroélectricité ne semble guère pouvoir se développer davantage en France, d'autant moins que le changement du régime de précipitation tend à diminuer la ressource. La biomasse peut, sans doute, être mise davantage à contribution mais la façon la plus efficace et la plus économique pour ce faire est de l'utiliser pour produire de la chaleur, éventuellement dans des centrales à cogénération et des réseaux de chaleur.
Dans l'immédiat, c'est à l'éolien et au solaire, surtout photovoltaïque (PV), que l'on pense. Or la nature intermittente, fatale et, surtout dans le cas de l'éolien, difficilement prévisible, de ces énergies impose des limites en absence de techniques de stockage de l'électricité efficaces et massives qu'il est peu probable de pouvoir mettre en œuvre à l'échelle requise avant 2025.
Une énergie est dite fatale lorsqu'on n'est pas maître de sa disponibilité : par exemple, l'hydraulique au fil de l'eau, en absence de barrage de rétention, l'éolien, le solaire, l'énergie de la houle. Une énergie peut être fatale, mais prévisible, comme, par exemple celle des courants marins.
3.1 Limites de l'éolien
Les éoliennes ne fournissent de courant que lorsqu'il y a du vent. La puissance des éoliennes varie comme la puissance 3 de la vitesse du vent ; autrement dit, les régimes de faible vitesse de vent, très fréquents lorsque notre pays est sous l'influence d'une zone anticyclonique, contribuent très peu à la production d'électricité (pratiquement, le vent doit dépasser 5 m/s pour que l'éolienne produise). En gros, on peut considérer que chaque GWe d'éolien installé fournit une puissance moyenne de l'ordre de 0,2 à 0,25 GWe. Mais la puissance instantanée varie rapidement entre la puissance maximale (en pratique, 70 % de la puissance installée totale pour un réseau dispersé) et 0 à 5 % de cette puissance.
L'exemple de l'Espagne est assez représentatif de ce que serait la France. En 2010 pour une puissance installée Pi de 18 000 MW, la puissance maximale a été atteinte vers 12 000 MW (66 % Pi),...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - ACKET (C.) - * - http://www.sauvonsleclimat.org/images/articles/pdf_files/communiques/Acket-Nucleaire_et_suivi_reseau.pdf
-
(2) - NEA - * - http://www.oecd-nea.org/nea-news/2011/29-2/aen-infos-suivi-charge-29-2.pdf
-
(3) - JANCOVICI (J.M.) - * - http://www.manicore.com/
-
(4) - PRÉVOT (H.) - * - http://www.hprevot.fr/notesbreves.html#electr_chauffage
-
(5) - * - Rapport de la Cour des Comptes sur les coûts de la filière électronucléaire, janv. 2012.
-
(6) - Prix spot 2011 - * - http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/29_les_prix_du_gaz.pdf
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(7) - * - Rapport...
ANNEXES
Débat national sur la transition énergétique http://www.transition-energetique.gouv.fr/transition-energetique/ressources-documentaires-0
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