Présentation
Auteur(s)
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Josette FOURNIER : Professeur hc des universités - Présidente du comité d'orientation et de prospective scientifique de l'Observatoire des résidus de pesticides (ORP) (2007-2009)
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Lire l’articleINTRODUCTION
Nous consacrons deux articles aux pesticides. Dans le premier nous examinerons les objectifs de la protection chimique des cultures et de la lutte antiparasitaire. Les noms des substances actives et des préparations sont parfois déconcertants, c'est pourquoi nous donnerons quelques indications pour se repérer dans les systèmes de nomenclature. Ces produits sont utilisés pour leurs propriétés toxiques, contre les végétaux indésirables, les insectes parasites ou les champignons à l'origine de maladies des plantes. Leur manipulation présente des risques qu'on s'efforce de prévenir en évaluant leur toxicité pour l'homme et les espèces animales exposés à leur contact. Plusieurs indices permettent cette évaluation et guident le législateur pour réglementer leurs usages.
En outre les produits du commerce ne contiennent pas que la substance active, ce sont des mélanges ou formulations dont la composition et la présentation répondent à des objectifs que nous examinerons. Enfin, en suivant un ordre chronologique, nous assisterons à la naissance des grands produits de protection des plantes (soufre, bouillie bordelaise), jusqu'au développement des pesticides de synthèse chimique, diversifiés, efficaces, mais dont la remanence dans notre nourriture et notre environnement, à l'état de traces (résidus), exige une surveillance, la caractérisation d'effets chroniques éventuels ou la substitution par de nouveaux produits et de nouvelles techniques de protection des plantes.
VERSIONS
- Version courante de juil. 2012 par Josette FOURNIER
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6. Dithiocarbamates
Au début des années 1920, les méthodes d'analyse s'étaient perfectionnées ; plus sensibles elles détectaient souvent l'arsenic dans les fruits et légumes traités. On s'en émut et on chercha activement des produits de substitution. 1930 marque les débuts des pesticides organiques de synthèse.
On allait disposer bientôt d'un grand nombre de produits efficaces. Les fabricants prirent l'habitude de protéger par des brevets l'ensemble des produits d'une famille chimique, actifs ou soupçonnés de l'être, et d'occuper le marché en développant simultanément plusieurs produits dans chacune de ces familles. Leur succession vise à corriger les défauts et les insuffisances apparus au fil du temps.
L'activité fongicide des N-diméthyldithiocarbamates, utilisés déjà comme vulcaniseurs du caoutchouc, fut découverte simultanément aux USA par Tisdale et Williams et, en Grande-Bretagne, par Martin, en 1934. Le zirame et le ferbame furent les premiers fongicides foliaires fabriqués à l'échelle industrielle. Le schéma de synthèse du thirame est le suivant :
lequel, oxydé par I2 , conduit au thirame :
(CH3)2N—C(=S)—S—S—C(=S)—N(CH 3)2
Lorsque ces produits sont ajoutés à une culture de champignons en présence de sels de cuivre ( I) ou (II), le pourcentage d'inhibition croît avec la concentration avant de chuter et de croître de nouveau. Cette courbe de réponse, dite bimodale, est attribuée à la formation de complexes successifs, de stœchiométrie 1-1 fongicide, puis 1-2 sans activité, suivie d'une activité qui ne serait due qu'à l'excès d'ions dithiocarbamates.
La première mention des éthylène-bis-dithiocarbamates est faite par Hester en 1943 : c'est l'année où paraît le zinèbe, retiré du marché depuis 2002 ; le mancozèbe, le plus stable et le moins soluble dans l'eau, est homologué en France en 1962. Ces espèces polymériques sont des complexes tétraédriques du zinc ou du manganèse (II). Le manèbe (complexe à bas spin) est très oxydable, ce qui le rend incompatible avec le permanganate...
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