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1 - CONTEXTES D’ÉTUDE

2 - GÉNÉRALITÉS SUR LA CORROSION EN MILIEU AQUEUX

3 - OBJETS ARCHÉOLOGIQUES FERREUX CONSIDÉRÉS COMME ANALOGUES

4 - TECHNIQUES DE CARACTÉRISATION

5 - FACIÈS DE CORROSION À TRÈS LONG TERME

6 - MÉCANISMES DE CORROSION SUR LES ANALOGUES

  • 6.1 - Exemples d’indices
  • 6.2 - Exemple de mécanisme Corrosion dans les sols aérés peu chargés en carbonates et en chlorures

7 - DIFFUSION DANS LES PRODUITS DE CORROSION

8 - ESTIMATION DES VITESSES DE CORROSION

9 - CONCLUSION ET PERSPECTIVES

| Réf : AF6920 v1

Estimation des vitesses de corrosion
Corrosion des objets archéologiques ferreux

Auteur(s) : Philippe DILLMANN

Date de publication : 10 juil. 2005

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Auteur(s)

  • Philippe DILLMANN : Chargé de recherche au CNRS, laboratoire Pierre Süe CEA/CNRS et laboratoire Métallurgies et cultures UMR 5060 CNRS

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INTRODUCTION

Dès le XIXe siècle, des savants et scientifiques se sont intéressés à la corrosion des objets archéologiques. En revanche depuis, cette époque a toujours perduré un hiatus entre les spécialistes de la conservation des objets archéologiques et les corrosionistes universitaires et industriels. Les premiers ont toujours basé leurs études sur une approche descriptive et naturaliste tandis que les seconds, souvent ont été intéressés par la compréhension phénoménologique des mécanismes de corrosion de matériaux liés à des cas industriels précis et des environnements parfois fort éloignés de ceux des objets archéologiques. Ainsi, la corrosion du fer et des autres métaux a été largement et finement étudiée dans un grand nombre d’environnements, mais uniquement sur des périodes très courtes comparées aux durées concernées par les analogues archéologiques. D’autre part, les couches épaisses des produits de corrosion ont été décrites par les restaurateurs/conservateurs de manière parfois assez détaillée, mais souvent avec des moyens analytiques limités, donnant une bonne appréhension des hétérogénéités que peuvent présenter les systèmes de corrosion archéologiques à l’échelle macroscopique, mais peu d’éléments de compréhension des mécanismes à l’échelle du micromètre. Or, il est patent que seule la combinaison raisonnée de ces deux approches peut permettre de cerner un tel système de corrosion, parfois fort complexe.

Ces dernières années, pour les métaux ferreux principalement, mais également pour d’autres types, s’est fait sentir le besoin de tenter une approche plus fine de la corrosion des objets archéologiques, basée sur la compréhension des mécanismes. Ceci a été motivé, dans les milieux de la conservation/restauration, par la recherche d’informations spécifiques, impossibles à obtenir autrement que par cette compréhension. En particulier, la localisation dans les produits de corrosion de l’ancienne surface de l’objet, sur laquelle peuvent être retrouvées des informations archéologiques primordiales fait l’objet de recherches poussées [1]. De plus, la conservation des objets ferreux dans les musées, ou des pièces de ce métal dans les monuments historiques exige de bien connaître les produits de corrosion formés durant les siècles précédents et leur évolution en fonction de celle du milieu. À cette motivation liée exclusivement au domaine du patrimoine, s’est greffée une problématique plus récente, qui a été à l’origine d’avancées significatives ces dernières années dans le domaine de la compréhension de la corrosion des objets archéologiques. En effet, dans des contextes liés à l’ingénierie nucléaire, le stockage et l’entreposage des déchets radioactifs à vie longue deviennent un sujet crucial. Pour ce faire, il est envisagé, en France (loi no 91-1381) et dans d’autres pays, de conditionner ces déchets dans une matrice d’enrobage et une série d’enveloppes constituées de différents matériaux (verre, acier inoxydable, acier non allié). Dans plusieurs de ces concepts de stockage, la dernière enveloppe du colis de déchets est un surconteneur en acier doux dont il est primordial de connaître le comportement en corrosion sur des durées multiséculaires. Suivant les solutions envisagées, différents milieux, dans lesquels la corrosion de ce surconteneur peut avoir lieu, sont à considérer. Pour toutes ces raisons, les recherches sur les objets archéologiques, considérés en tant que tels ou comme analogues, sont nécessaires et sont menées dans différents laboratoires français et internationaux.

Dans le cas des métaux ferreux, la morphologie et l’épaisseur (de l’ordre de quelques centaines, voire quelques milliers de micromètres) des produits de corrosion nécessite une approche un peu différente de celle classiquement utilisée en corrosion.

En effet, les techniques d’analyse de surface ou d’études électrochimiques ne peuvent plus être employées de la même manière que pour l’étude des couches minces, correspondant aux premiers stades de la corrosion. De plus, un des axes principaux de recherche est de saisir le rôle exact joué par ces couches épaisses sur les mécanismes de corrosion et de quelle manière celles-ci peuvent influencer la vitesse d’altération du métal. Cette compréhension, passant par la caractérisation fine des systèmes de corrosion, nécessite soit l’adaptation de techniques existantes, soit la mise en œuvre de techniques particulières. C’est l’ensemble de ces points qui vont être décrits ci-dessous traitant exclusivement la corrosion des alliages ferreux.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-af6920


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8. Estimation des vitesses de corrosion

De manière complémentaire à l’étude des mécanismes, il est extrêmement intéressant, dans le cadre de la prévision du comportement en corrosion, d’évaluer les vitesses de perte de métal des objets archéologiques en fonction de leur âge et de leurs conditions d’enfouissement. La difficulté principale réside ici dans le fait que les dimensions initiales exactes de l’objet archéologique sont inconnues. Trois approches différentes peuvent alors être mises en jeu :

  • une approche empirique, basée sur la mesure approximative de l’épaisseur des produits de corrosion d’un très grand nombre d’échantillons ;

  • une approche analytique plus fine basée sur la mesure de la teneur locale en fer ;

  • enfin une approche par des techniques électrochimiques et notamment la chronoampérométrie.

Chacune de ces méthodes présente ses limites intrinsèques :

  • la première repose sur des mesures approximatives ;

  • la seconde est limitée par la seule détection possible des phases ayant précipité ;

  • enfin, la dernière méthode, ne donnant accès qu’à la vitesse instantanée dans l’électrolyte d’étude.

8.1 Méthode empirique

Différentes études ont tenté de déterminer une fourchette de vitesses moyennes de corrosion par estimation grossière de l’épaisseur des produits de corrosion formés sur des objets archéologiques. La plupart du temps, ces études sont basées sur une mesure par radiographie X des objets étudiés. Le tableau 4 donne les vitesses de corrosion d’objets archéologiques dans différents sols déterminées par différents auteurs et recensées par Neff [64]...

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