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Jacques JOUHANEAU : Professeur titulaire de la chaire d’Acoustique au Conservatoire des arts et métiers
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Lire l’articleINTRODUCTION
De toutes les agressions que l’homme subit dans son environnement quotidien, le bruit représente, sans conteste, l’un des éléments le plus répandu et le plus insidieux. Soupçonné depuis plusieurs décades d’être responsable de divers troubles physiologiques et physiques, le bruit a fait l’objet d’approches et de recherches multiples visant à comprendre ses modes d’action et ses mécanismes. En dépit de ces travaux, le bruit reste aujourd’hui l’une des nuisances les plus mal connues aussi bien sur le plan de ses effets sur l’individu que sur celui de ses répercussions économiques et sociales.
Cette méconnaissance repose en premier lieu sur la difficulté de mesurer les conséquences réelles – à court, moyen ou long terme – de l’agression sonore sur des organismes susceptibles de s’adapter et donc de masquer tout ou partie de ces effets. Elle est renforcée par le fait que le bruit comporte un grand nombre de composantes subjectives et qu’à ce titre il peut être perçu de façons très diffé-rentes d’un individu à l’autre avec des réactions variables donnant lieu à des interprétations le plus souvent contradictoires ou ambiguës.
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- Version courante de oct. 2008 par Jacques JOUHANEAU
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6. Conclusion
La multiplicité des réponses physiologiques et comportementales engendrées par le bruit ne permet pas de conclure de façon claire sur la nature et l’importance des risques de l’individu soumis à l’agression sonore. Bien qu’il soit possible d’affirmer que le bruit provoque un nombre important de déséquilibres physiologiques et psychiques, la question essentielle reste posée : ces perturbations sont-elles à l’origine de processus irréversibles, ayant pour conséquence une altération de la santé ou bien induisent-elles seulement des déséquilibres transitoires, compensés par les mécanismes de régulation qui caractérisent les organismes vivants ?
La réponse au problème de l’intégrité est loin d’être établie. Cette réponse pourrait bien être :
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non, avec certitude, en ce qui concerne les lésions irréversibles de l’audition et certaines causes directes d’accidents ;
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très certainement, en ce qui concerne l’effet de stress chez les sujets sensibles ou sensibilisés par d’autres contraintes et pour les risques dus aux erreurs, à la fatigue ou à l’inattention ;
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certainement, pour les déséquilibres neuroendocriniens à court et moyen terme chez le sujet normal comme pour son état psychologique, ses conditions, sa disponibilité et, par conséquent, pour tout ce qui concerne la qualité de son travail et les conséquences sociales qui en découlent ;
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probablement, en ce qui concerne les effets à long terme sur la santé et l’équilibre psychique.
Dans la mesure où toutes ces données ne peuvent pas être réellement quantifiées, il est hasardeux de vouloir faire la part des choses et d’attribuer une valeur relative aux différentes conséquences de l’exposition au bruit. Des estimations chiffrées du coût du bruit à la société sont souvent publiées par divers organismes. Il n’est pas aisé d’en apprécier la pertinence et l’écart entre l’hypothèse haute et basse est souvent considérable (cf. ).
la Sécurité sociale évaluait, en 1982, à 25 milliards de francs le coût annuel du bruit pour la société. Elle n’incluait dans ce calcul que les données « appréciables » :...
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Conclusion
Le coût du bruit est impossible à chiffrer de façon globale. On peut simplement se donner quelques points de repère pour en estimer les retombées économiques possibles.
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Santé
Selon des estimations datant de 1978-1980, on peut considérer à plus de 30 milliards de francs (environ 4,5 milliards d’euros) le coût des problèmes dus au bruit, c’est-à-dire :
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11 % des accidents du travail ;
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15 % des journées de travail perdues ;
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20 % des internements psychiatriques.
On ne peut pas chiffrer les autres incidences :
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la consommation de médicaments (20 % des Français prennent des tranquillisants) ;
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les retards scolaires en milieu urbain ;
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les accidents de la circulation ;
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la violence induite par les bruits ;
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les effets insidieux sur la santé.
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Habitat
On estime à 0,5 % par dB la dépréciation pour les logements exposés à plus de 55 dB A de circulation routière.
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Industrie
2 à 3 millions de travailleurs sont exposés à des niveaux supérieurs à 85 dB A pendant 8 heures par jour, ce qui représente un surcoût de plus de 100 milliards...
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