Présentation
EnglishRÉSUMÉ
L’article présente les concepts de base de la réalité virtuelle, permettant de mieux comprendre le passage de ses usages à ceux des métavers. La connaissance du comportement sensorimoteur et cognitif de l’usager dans un environnement artificiel, en regard des caractéristiques des interfaces matérielles, est indispensable pour déterminer les véritables usages dans les métavers : activités ludiques, sociales, artistiques, culturelles, etc. Après avoir défini ce domaine, l’article expose les développements technologiques spécifiques pour des métavers : évolution d’Internet, blockchain, NFT, cryptomonaie, avatar, etc. Les aspects sanitaire, éthique, écologique et juridique sont présentés, mais non les aspects économiques.
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Philippe FUCHS : Professeur de réalité virtuelle à l’école des Mines de Paris/PSL en retraite - Centre de Robotique
INTRODUCTION
Historiquement, l’immersion visuelle à 360° dans un environnement artificiel est un souhait humain et un challenge technologique depuis fort longtemps. Le Photorama des frères Lumière, réalisé en 1900, offrit la reproduction photographique complète à 360° sur un écran cylindrique entourant les spectateurs. Vivre une expérience artificielle, telle qu’un voyage en bateau de Marseille à Constantinople, fut également réalisé vers 1900 avec le Maréorama de Hugo Alesi : les passagers étaient sur un vrai bateau, posé sur une plateforme mobile créant roulis et tangage . Ils observaient sur de grandes peintures déroulantes les arrivées dans différents ports. Depuis le début des années 1990, les techniques de réalité virtuelle et de réalité augmentée ont été développées pour des usages professionnels (marché B to B (Business to Business), activités commerciales entre deux entreprises) en France et dans le Monde. Depuis quinze ans environ, elles sont devenues d’usages quotidiens principalement dans les secteurs de l’Industrie, de la Santé et de la formation professionnelle, même si toutes les entreprises ne s’y sont pas engagées.
En parallèle, il y a eu le développement des jeux vidéo, avec en premier l’évolution des jeux 2D aux jeux 3D vers 1985. Dès 1995, des entreprises de jeux vidéo, telles que Nintendo et Sega, désirèrent exploiter la réalité virtuelle en proposant des visiocasques (casques immersifs), tels que Virtual Boy de Nintendo. Mais ce fut un échec commercial, les petits écrans de l’époque n’ayant pas une densité de pixels suffisante. Il a fallu attendre l’immense marché des smartphones, générant des écrans low-cost d’assez haute densité de pixels, pour que des entreprises, telles qu’Oculus et HTC Valve, puissent proposer en 2015 des visiocasques avec une résolution partiellement satisfaisante et à prix relativement abordable (marché B to C (Business to Consumer), activités commerciales entre une entreprise et un particulier).
Cette évolution technologique en direction du grand public a ouvert de nouveaux usages et, indirectement, relancé toutes les entreprises à, au minimum, réfléchir aux usages de réalité virtuelle (« VR », initiales de Virtual Reality) et de réalité augmentée (« AR », initiales de Augmented Reality). Un nouveau secteur artistique est apparu : les « œuvres cinématographiques interactives » (ou « films VR ») où l’usager peut agir dans l’environnement artificiel. Pour dire simplement, il ne s’agit plus de « raconter une histoire » comme au cinéma, mais de faire « vivre une histoire », l’usager pouvant être ou non : un spectateur extra-diégétique, un figurant, un personnage secondaire ou le personnage principal. La vidéo à 360° est un cas particulier qui propose d’immerger l’usager dans un environnement réel filmé, observé avec un visiocasque. Dans ce cas, l’usager reste un spectateur, mais avec une immersion corporelle dans la scène du film. Toujours grâce à la commercialisation de visiocasque low-cost, le « jeu vidéo immersif », avec le joueur corporellement immergé dans le jeu, a concurrencé le jeu vidéo classique sur console ou sur ordinateur.
Durant les développements de la réalité virtuelle (1990-2015), la majorité des applications fut mono-utilisateur ou à deux utilisateurs lors d’un travail collaboratif. Grâce à l’évolution d’Internet et des réseaux de communication, des applications avec un très grand nombre d’usagers se sont développées dans deux domaines : les réseaux sociaux et les jeux massivement multi-joueurs en ligne (MMORPG, Massively Multiplayer Online Role-Playing Game). Ces derniers sont les précurseurs des activités dans les métavers, même si les joueurs ne sont pas immergés corporellement dans le jeu. L’évolution d’Internet du Web 1.0 à Web 3.0 et des réseaux de communication avec la 5G, ainsi que l’essor des cryptomonnaies et des blockchains ouvrent de nouvelles perspectives au-delà des usages classiques de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée.
Définir le Métavers (les métavers) et redéfinir la réalité virtuelle sont des tâches indispensables pour comprendre ces notions. On trouve encore dans la littérature et dans les médias des définitions qui mélangent malencontreusement la finalité du Métavers, ses fonctions, ses applications et les techniques sur lesquelles il repose. Il faut rejeter ces approches, parfois trop centrées sur les aspects technologiques ou d’autres confondant le Métavers avec la réalité virtuelle. Nous formulons les finalités de la réalité virtuelle et celle du Métavers ainsi que des définitions techniques de ces deux domaines.
Comme proposé dans le rapport interministériel sur le Métavers , nous ferons la différence de notation en employant un « M » majuscule pour parler du concept de Métavers et avec un « m » minuscule pour parler des réalisations concrètes des métavers.
Cet article a pour principal objectif de donner les connaissances suffisantes pour analyser les usages présents et futurs qui répondront à de véritables besoins et qui seront économiquement viables. Un minimum de connaissances sur le comportement humain, en particulier sensorimoteur et cognitif, est indispensable pour cette analyse.
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Présentation
3. Développements technologiques spécifiques pour des métavers
3.1 Généralités
Nous présentons seulement les développements technologiques exploités spécifiquement dans les métavers et non ceux réalisés depuis trente ans pour la réalité virtuelle. Les objectifs des métavers sont ambitieux et impliquent des évolutions technologiques pour Internet et pour les télécommunications, en particulier la 5G, dans le but de proposer de nouveaux services. Nous exposons succinctement l’évolution d’Internet de Web 1.0 à Web 3.0, tout en notant que certains métavers ne reposent pas sur le Web 3.0. Le Métavers n’est donc pas le futur d’Internet, comme certains l’affirment, confondant ces deux concepts et leurs usages. Si une personne recherche une information, l’Internet actuel suffit, avec ses avantages et inconvénients.
HAUT DE PAGE3.2 Évolution d’Internet
Depuis sa création, Internet a évolué. Le Web 1.0 a permis à tous de créer des sites, tous accessibles et interopérables, mais leur réalisation est compliquée pour ceux dépourvus de compétences appropriées. Le concept de documents reliés par des hyperliens fut à la base du Web 1.0, permettant l'interconnectivité. Le Web 1.0 est construit par des webmasters et les internautes y sont passifs à l’exception des forums et des blogs.
Le Web actuel, Web 2.0, est caractérisé par le partage de contenus générés par les usagers, devenant progressivement des acteurs actifs, via des plateformes comme Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn, etc. Elles ont changé notre façon de communiquer, de commercer, etc., mais sous leur contrôle administratif et économique. Il n’y a pas d’interopérabilité entre elles : par exemple votre profil est à renseigner sur chaque plateforme. Les données sont partagées, les usagers fournissent leurs contenus personnels et les réseaux sociaux deviennent des lieux d’échanges, de discussions et de débats, avec peu de contrôle par les plateformes.
Le Web 3.0 a pour ambition de résoudre les problèmes du Web 2.0 et de ne plus être dépendant de plateformes : un Web décentralisé. Il est difficile de prévoir précisément l’évolution du Web 3.0 en cours de construction. Les principaux objectifs du Web 3.0...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - BARNIER (M.) - Conférence à la cinémathèque française. - Consultable à https://vimeo.com/314496268, page consultée le 16/11/2022 (2018).
-
(2) - FRANÇOIS (C.), BASDEVANT (A.), RONFARD (R.) - Rapport interministériel « Mission exploratoire sur le métavers ». - https://www.economie.gouv.fr/metavers-premier-grand-rapport-exploratoire, page consultée le 16/11/2022 (2022).
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(3) - FUCHS (P.) - Les interfaces de la réalité virtuelle. - Éditeur « Les presses des Mines » (http://www.pressesdesmines.com) (1996).
-
(4) - ARNALDI (B.), FUCHS (P.), MOREAU (G.) - Le traité de la réalité virtuelle – ouvrage collectif en 5 volumes. - Éditeur « Les presses des Mines » (http://www.pressesdesmines.com) (2003 à 2006).
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(5) - FUCHS (P.) - Théorie de la réalité virtuelle – les véritables usages. - Éditeur...
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ANNEXES
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