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EnglishRÉSUMÉ
Les altmetrics sont ainsi nommées car il s'agit de mesures alternatives aux métriques traditionnelles d'analyse et d'évaluation de la production scientifique. Nées dans l'univers métrique, elles portent à la fois sur un plus large ensemble de produits de la recherche et sur de nouvelles sources de données, permettant ainsi de mesurer de nouvelles formes d'attention et d'impact scientifique et social. Différents outils et services pour l'évaluation et la gestion de la recherche sont actuellement élaborés par plusieurs acteurs. Si les marges de développement de ces métriques sont grandes, il reste aussi à clarifier des questions telles que l'intégration dans les usages ou la qualité et l'ouverture des données.
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Annaïg MAHÉ : Maître de conférences – Urfist de Paris/ École nationale des chartes – Dispositifs d’Information et de Communication à l’Ère Numérique – Paris Île-de-France (DICEN-IDF EA4420)
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Camille PRIME-CLAVERIE : Maître de conférences – Université Paris Ouest Nanterre La Défense – Dispositifs d’Information et de Communication à l’Ère Numérique – Paris, Île-de-France (DICEN-IDF EA4420)
INTRODUCTION
Les mesures traditionnellement utilisées pour analyser et évaluer l’usage de la production scientifique sont basées sur l’analyse des citations à partir de grands corpus de références de documents. Depuis quelques années, le contexte numérique permet le développement de nouvelles possibilités de mesure de l’activité scientifique en ligne. Ces nouvelles métriques portent sur à la fois sur de nouveaux objets scientifiques (ensembles de données, logiciels, vidéos, etc.) et de nouvelles sources de données, notamment celles des réseaux sociaux (Mendeley, Facebook, Twitter, etc.), d’où leur appellation originale d’« altmetrics » comme métriques alternatives à celles utilisées jusqu’alors.
Il est important de comprendre que la notion d’« alternatives » ne signifie pas qu’elles ont l’ambition de remplacer les métriques traditionnelles, mais plutôt d’apporter de nouveaux types d’informations sur de nouvelles formes d’activités en ligne (discussion, partage, recommandation, etc.) autour des productions de la recherche prises au sens large, c’est-à-dire plus seulement les articles de revues ou de conférences et les ouvrages, mais aussi toutes celles qui n’existaient pas auparavant ou qui n’étaient pas prises en compte par les métriques traditionnelles. Par ailleurs, au-delà de la dimension informationnelle de la mesure de l’attention, les outils et services développés autour de ces métriques peuvent également se révéler de véritables outils de filtrage et de navigation dans la masse des ressources scientifiques pour les chercheurs ou encore des instruments de veille stratégique pour les institutions et les organismes de financement de la recherche.
Le domaine des métriques alternatives étant encore jeune, ses développements font largement l’objet d’expérimentations variées et discontinuées pour certaines. Dans ce paysage particulièrement évolutif, un certain nombre d’acteurs se positionnent d’ores et déjà et se consolident autour de stratégies différenciées, tant au niveau économique que sur les services développés et les publics ciblés. Le potentiel d’évolution reste cependant encore particulièrement fort et il subsiste de nombreuses difficultés, autant sociales que techniques, à régler en ce qui concerne la collecte et la réutilisation des données. Les données compilées et les sources dont elles sont issues sont très hétérogènes et non stabilisées dans leur évolution, rendant difficiles, voire impossibles, les comparaisons à la fois synchroniques (des différents services et des mesures qu’ils proposent) et diachroniques (des sources et des données elles-mêmes). Les usages des réseaux sociaux sont également encore loin d’être communément répandus dans les communautés scientifiques et comportent de nombreux biais liés aux aires linguistiques et disciplinaires. De plus, l’audience ainsi mesurée ne se limite pas à ces seules communautés scientifiques, ce qui complique la différenciation entre l’impact scientifique et l’impact social, et augmente les risques de manipulation de cette audience. Enfin, il faut bien distinguer entre la mesure de l’impact ainsi proposée et celle de la qualité qui ne peut se définir par de seuls critères d’audience. L’avenir de ces nouvelles métriques reste donc encore largement à dessiner.
MOTS-CLÉS
métriques produits de la recherche évaluation de la recherche impact social et scientifique
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5. Conclusion
Le développement des métriques alternatives est particulièrement récent et celles-ci doivent être prises avec beaucoup de précaution, en particulier en l’absence de réelle validation de ces métriques comme indicateurs d’impact. Il est nécessaire de continuer à développer la recherche sur les métriques alternatives avant de pouvoir valider des comparaisons et maîtriser les difficultés et limites techniques. Le développement de ces métriques sera aussi nécessairement tributaire de l’adhésion des scientifiques à l’usage des réseaux sociaux qui reste encore très marginale. Cependant, les enjeux principaux seront plus sociaux que techniques et porteront sur la nécessité de mieux appréhender les différentes logiques de l’audience, disciplinaires ou entre sources scientifiques et non-scientifiques, mais aussi de clarifier la définition de l’impact et des usages que l’on veut faire de sa mesure. De nombreux acteurs sont d’ores et déjà particulièrement vigilants aux problématiques centrales de la qualité des données et de leur ouverture, et font le constat que le paysage des métriques alternatives est actuellement constitué d’acteurs commerciaux et non- commerciaux, les premiers se basant sur l’idée que les données alternatives sont un produit à commercialiser, et que le risque à éviter est celui d’une fragmentation de ce paysage avec la constitution de silos de données inaccessibles et incompatibles . L’évolution des problématiques de la science ouverte, les analyses sur les limites des métriques traditionnelles et des métriques en général pour les enjeux d’évaluation et de gestion de la recherche, ainsi que le développement précoce du projet pilote de CrossRef et des réflexions sur les bonnes pratiques de la NISO incitent à penser que le développement des outils et services autour des données alternatives se fera dans le sens de la coopération et de l’ouverture, permettant ainsi aux différents bénéficiaires de profiter pleinement de leurs apports.
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - PRITCHARD (A.) - Statistical bibliography or bibliometrics ? - Journal of Documentation, vol. 25, n° 4, p. 348-349 (1969).
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(4) - Académie des sciences - Du bon usage de la bibliométrie pour l’évaluation des chercheurs. - Rapport (2011) http://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/avis170111.pdf
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(6) - GONZÁLEZ-PEREIRA (B.), GUERRERO-BOTE (V.P.),...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
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Quels indicateurs bibliométriques pour évaluer la qualité des publications ?
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Tirer profit des réseaux sociaux pour les scientifiques sur Internet.
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Diffuser sa veille sur les réseaux sociaux.
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Veille scientifique et technique - Éléments pour sa mise en oeuvre.
ORCID http://orcid.org/
Plateformes
PLoS
Plos Article-level metrics http://article-level-metrics.plos.org/
Parascope http://parascope.crowdometer.org/
Altmetric.com
Altmetric http://www.altmetric.com
Blog http://www.altmetric.com/blog/
Bookmetrix http://www.bookmetrix.com/
Plum Analytics
Plum Analytics https://www.plu.mx/
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Comptes Twitter
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Jason Priem (Impact Story) https://twitter.com/jasonpriem
PLoS ALM https://twitter.com/PLOSALM
ScienceCard http://50.17.213.175/
LaLIST (sur les altmetrics) http://lalist.inist.fr/?tag=altmetrics
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