Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Les attaques sont protéiformes tant par leur nature que par leur amplitude et leur portée de nuisance. Les solutions classiques de mitigation locale ne sont pas optimales pour certaines attaques car les actions de mitigation n’auront qu’une portée limitée à celle du périmètre du service de mitigation, sans préjuger des dégâts que pourrait infliger l’attaque dans d’autres régions du réseau. Ainsi, une réponse coordonnée et distribuée de la part de plusieurs services de mitigation est à même de répondre à des attaques largement distribuées. Cet article décrit une architecture de mitigation collaborative impliquant plusieurs services de mitigation pour une meilleure gestion proactive et automatique de ces attaques.
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Lire l’articleABSTRACT
Attacks are increasing in amplitude, scale, and duration. Furthermore, performing large-scale DDoS attacks has become within everyone's reach. Detecting and mitigating attacks therefore takes more time. Mitigation actions are taken in local networks or by an upstream protection service following local procedures. Such approaches are static and sub-optimal. Distributed responses and coordination means would therefore help mitigate distributed attacks at the largest scales. This document sketches a proposal that enables efficient collaboration and facilitates the exchange of security practices among trusted parties. It also facilitates the automation of the execution of appropriate countermeasures, and the translation of such countermeasures into commands that will be enforced in the network.
Auteur(s)
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Mohamed BOUCADAIR : Architecte de réseaux et services IP - Orange
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Christian JACQUENET : Directeur des Programmes Stratégiques Réseaux IP - Orange
INTRODUCTION
Une attaque DDoS (Distributed Denial of Service) est une tentative de rendre indisponibles pour leurs utilisateurs des ressources réseau, des ressources de calcul, voire l’accès à des services. Dans la plupart des cas, de telles attaques peuvent être massives et de nature à compromettre plusieurs centaines de milliers de terminaux qui peuvent à leur tour être utilisés comme relais pour amplifier le pouvoir de nuisance de l’attaque. L’édition 2019 du rapport Symantec fait notamment état :
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de 24 000 applications embarquées dans des terminaux mobiles et qui sont bloquées quotidiennement ;
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d’une augmentation de 600 % entre 2016 et 2017 du nombre d’attaques ayant visé des objets connectés (Internet des Objets) ;
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d’une augmentation de la volumétrie du trafic d’attaque entre 2016 et 2017. En 2016, le trafic d’attaque représentait 5 % du trafic Web global et 7,8 % en 2017.
De récentes statistiques indiquent également une évolution sensible de la durée des attaques : la grande majorité (77 %) des attaques détectées en 2017 a duré plus d’une heure, et 6 % d’entre elles ont duré au moins 12 heures, voire plus d’une journée (3 %). Au cours du dernier trimestre 2018, une attaque a duré 329 heures (pratiquement deux semaines), selon les données d’un rapport Kaspersky.
L’ampleur de telles attaques en termes de durée mais aussi en termes de propagation complique encore un peu plus la tâche du ou des services de protection (appelés DMS pour DDoS Mitigation Service, service de mitigation d'attaques DDoS) susceptibles d’être mobilisés pour la résolution de ces attaques.
En outre, le rapport ATLAS a révélé que :
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274 attaques ont dépassé le seuil de 100 Gbit/s au premier semestre 2016 contre 223 attaques pour toute l’année 2015 ;
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46 attaques ont dépassé le seuil de 200 Gbit/s au premier semestre 2016, alors que seulement 16 attaques ont été observées en 2015 ;
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les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne sont les cibles privilégiées des attaques dont le volume dépasse 10 Gbit/s.
Depuis la publication de ces rapports, les attaques DDoS sont de plus en plus fréquentes et intenses, comme l’attaque subie par un fournisseur français, et dont le volume a dépassé 1 Tbit/s. De plus, avec l’avènement des « Booters » (ou « stressers », plateformes de vente de déni de service) et le concept de « DDoS-as-a-Service », exécuter des attaques DDoS à grande échelle est pratiquement devenu à la portée de tous.
Selon une autre étude :
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plus de 20 millions d’attaques d’usurpation d’adresse IP ciblant plus de 2 millions des préfixes IPv4 (/24) ont été réalisées. Ces préfixes représentent plus d’un tiers des préfixes annoncés sur Internet ;
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4,3 % des cibles des attaques ont souscrit à une offre de mitigation DMS après avoir subi l’attaque (section 1).
KEYWORDS
security | cyberdefense | mitigation | attack | distributed denial of service (DDoS) | protective networkings
DOI (Digital Object Identifier)
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2. Automatiser le recours aux services de mitigation
2.1 Limites de la gestion statique des incidents
Pour pallier les problèmes discutés dans la section 1.5, des mécanismes de sollicitation automatique du service de mitigation doivent être mis en place entre un DMS et les domaines qu’il protège afin de déclencher des actions de mitigation le plus rapidement possible et d’ainsi réduire (voire éliminer) le trafic d’attaque. La figure 1 illustre les différents éléments impliqués dans un tel contexte. En effet, lorsqu’un domaine détecte une attaque ou un trafic suspect, il envoie un message (appelé SOS) à un serveur « S » faisant partie du DMS pour lui signaler l’attaque. Un ou plusieurs élément(s) qui vont procéder à l’exécution du plan de mitigation défini par le serveur S et appelés « mitigator » dans la figure 1 sont alors sollicités pour inspecter le trafic concerné, identifier puis rediriger ou détruire le trafic d’attaque, et n’acheminer vers le domaine cible que le trafic « légitime », c’est-à-dire celui consenti par le domaine cible.
L’absence de mise en place d’un automatisme pour l’invocation des services DMS a été préjudiciable dans le passé.
Par exemple, les recommandations suivantes (Extrait du rapport d’analyse d’incident ) ont été émises par GitHub lorsqu’une entreprise a subi une attaque de 1,5 Tbit/s (figure 2) :
« Rendre l’infrastructure...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - BOUCADAIR (M.), Ed, REDDY (T.K.), Ed - Distributed Denial-of-Service Open Threat Signaling (DOTS) Data Channel Specification. - RFC 8783, DOI 10.17487/RFC8783, https://www.rfc-editor.org/info/rfc8783 (2020).
-
(2) - REDDY (K.T.), Ed, BOUCADAIR (M.), Ed, PATIL (P.), MORTENSEN, (A.), TEAGUE (N.) - Distributed Denial-of-Service Open Threat Signaling (DOTS) Signal Channel Specification. - RFC 8782, DOI 10.17487/RFC8782, https://www.rfc-editor.org/info/rfc8782 (2020).
-
(3) - RESCORLA (E.) - The Transport Layer Security (TLS) Protocol Version 1.3. - RFC 8446, DOI 10.17487/RFC8446, https://www.rfc-editor.org/info/rfc8446 (2018).
-
(4) - BORMANN (C.), HOFFMAN (P.) - Concise Binary Object Representation (CBOR). - RFC 7049, DOI 10.17487/RFC7049, https://www.rfc-editor.org/info/rfc7049 (2013).
-
(5) - RESCORLA (E.), MODADUGU (N.) - Datagram Transport Layer Security Version 1.2. - RFC 6347, DOI 10.17487/RFC6347, https://www.rfc-editor.org/info/rfc6347 (2012).
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