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EnglishRÉSUMÉ
L’objet de cet article est de décrire la notion de centre de sécurité opérationnelle en explicitant à la fois les objectifs, le périmètre d’intervention mais aussi les acteurs internes et externes intervenant dans le cadre de ce dispositif utile pour la détection et la prévention des risques cyber. Via différents exemples illustratifs, cet article indique également quels sont les indicateurs suivis dans le cadre du retour au centre de sécurité opérationnelle. Enfin, l’article aborde les conditions de mise en œuvre du centre de sécurité opérationnelle et plusieurs exemples d’alertes remontées par ce type de dispositif.
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Nicolas DUFOUR : Docteur en gestion, professeur associé - CNAM Lirsa, Risk manager, Antony, France
INTRODUCTION
Le centre de sécurité opérationnelle ou Security Office Center (souvent appelé SOC) est un dispositif de maîtrise des risques, déployé dans les organisations publiques et privées soucieuses de s’appuyer sur des compétences organisationnelles, humaines et techniques, afin de garantir une capacité de détection préventive et réactive renforcée face aux risques cyber.
Le SOC peut être défini comme un dispositif avant tout organisationnel permettant à une organisation (entreprise, administration) de se doter d’une capacité de détection et d’investigation face aux incidents de sécurité auxquels elle peut être confrontée. Les SOC ont également comme enjeu d’anticiper différentes menaces externes, telles que des tentatives d’attaques informatiques, ou internes, telles que des fuites de données liées à la malveillance de collaborateurs, par exemple. L’enjeu du SOC est en outre de garantir une forte réactivité, en industrialisant la réponse aux incidents de sécurité, et en définissant les processus de réponse à ces derniers. Cela se traduit le plus souvent par un dispositif d’astreinte mis en œuvre 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Cette approche part de l’hypothèse que ces incidents peuvent survenir à tout moment, et plus particulièrement quand les équipes internes ne sont pas en zone de vigilance, ou qu’elles sont en effectifs restreints (nuits, week-ends).
L’augmentation des menaces cyber, envisagées désormais comme des risques à la fois de gravité (impacts critiques en cas d’attaque avérée) et de fréquence (les attaques deviennent quotidiennes, quels que soient les secteurs d’activité ou les tailles d’entreprises), rend de plus en plus indispensable pour une organisation de s’appuyer sur un centre de sécurité opérationnelle.
En outre, le centre de sécurité opérationnelle n’adresse pas un risque unique, telles les attaques par rançongiciels, mais bien un ensemble de scénarios de menaces et de vulnérabilités (attaque par déni de service, fraude externe, fraude interne), dans une logique de gestion globale des risques.
Le centre de sécurité opérationnelle est un dispositif de surveillance opérationnelle des consoles de sécurité de l’entreprise. Les équipes constituant le centre de sécurité opérationnelle (ingénieur de sécurité système, analystes d’investigation) disposent également de moyens d’intervention permettant de prendre les premières dispositions, dites d’urgence, en cas de suspicion d’incident. On parle alors de mesures conservatoires. Ces mesures d’urgence permettent de réduire, voire d’éviter, des situations de type attaques en cours, et ainsi d’en circonscrire les impacts. Elles ne se substituent pas à des décisions plus globales, telles que celles prises par une cellule de crise. Elles constituent toutefois un socle de base des mesures sur lesquelles s’appuyer en préalable à toute cellule de crise.
Même si les équipes d’un centre de sécurité opérationnelle ont les capacités techniques de mettre en œuvre certaines actions de remédiation, il revient aux décideurs internes de l’organisation client de définir les situations d’acceptation ou de refus du risque (avec mesures d’évitement, de transfert ou de traitement associé). Cela suppose d’avoir bien identifié les menaces, les vulnérabilités et les impacts potentiels sur l’activité de chacune des situations de risque, pour définir le champ de responsabilité du centre de sécurité opérationnel.
Tel est l’enjeu de cet article : définir les objectifs et contours du centre de sécurité opérationnelle (SOC) et illustrer les zones d’intervention d’un tel dispositif organisationnel, humain et technique.
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3. Acteurs du SOC
3.1 Acteurs internes intervenant en lien avec le centre de sécurité opérationnelle
On distingue les équipes composant le SOC et les équipes internes à l’entreprise ayant recours au SOC, en interaction avec ce dernier.
HAUT DE PAGE3.1.1 Acteurs composant le SOC
Les équipes composant le SOC sont de plusieurs types, réunissant des spécialistes en sécurité des systèmes d’information.
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Le SOC et son cœur d’équipe d’intervention est composé d’analystes contribuant à installer les outils et les paramétrages de supervision de sécurité. Ils intègrent plus spécifiquement des analystes gérant les alertes de sécurité, leur étude et le lien entre différentes menaces ainsi que des défaillances potentielles.
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Le SOC s’appuie également sur des équipes support intervenant sur les outils et sur la sécurisation du SOC lui-même, dans une logique d’amélioration continue (intégrant également le maintien du réseau, le stockage de données ou encore la sauvegarde des données analysées).
En cas de SOC interne, ces équipes sont partie prenante de l’entreprise et installées dans les locaux de celle-ci (service d’exploitation et outils internes).
En cas de SOC externe, les équipes sont des prestataires fournissant les analystes de cybersécurité.
Le SOC est également parfois dit hybride, dès lors qu’il implique des analystes externes de l’équipe SOC elle-même (prestataires externes réalisant les opérations de cyber surveillance ou les analyses d’investigation) et des analystes de niveau supérieur recevant les alertes majeures escaladées auprès des équipes de l’entreprise ayant recours au SOC.
3.1.2 Acteurs internes de l’entreprise hors SOC
Plusieurs fonctions classiques de l’entreprise ayant recours au SOC ont une interaction directe avec ce dispositif.
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Le responsable sécurité...
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Acteurs du SOC
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - https://www.ssi.gouv.fr/uploads/2018/10/guide-methode-ebios-risk-manager.pdf -
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(2) - https://www.ssi.gouv.fr/uploads/liste-produits-et-services-qualifies.pdf -
-
(3) - DUFOUR (N.) - Risques opérationnels : quelle prévention face aux ransomwares ? - Face au risque, 587 (2022).
-
(4) - FEVRIER (R.) - Covid-19 et cyberattaques. Vers une nécessaire évolution du paradigme dominant en management stratégique ? - Revue française de gestion, 293, p. 81-94 (2020).
-
(5) - CROS (S.), LOMBARDOT (E.), VRAIE (B.) - Manager sous stress aigu en situation de crise. - Revue française de gestion, 282, p. 37-56 (2019).
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
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Maîtrise des risques cyber. Identification, détection, analyse.
-
Gestion de la continuité d’activité. Structuration et mise en pratique.
-
Norme ISO 31000 : 2018, Management du risque – Lignes directrices, mise en œuvre opérationnelle.
-
Processus de lutte contre la fraude pour la protection des organisations.
-
Normes ISO 2700x : vers la gouvernance de la sécurité des systèmes d’information.
NORMES
-
Systèmes de management de la sécurité de l’information – Exigences. - ISO/IEC 27001 - 2022
-
Sécurité de l’information, cybersécurité et protection de la vie privée — Mesures de sécurité de l’information. - ISO/IEC 27002 - 2022
ANNEXES
Décret n° 2015-350 du 27 mars 2015 relatif à la qualification des produits de sécurité et des prestataires de service de confiance pour les besoins de la sécurité des systèmes d’information.
Décret n° 2015-351 du 27 mars 2015 relatif à la sécurité des systèmes d’information des opérateurs d’importance vitale et pris pour l’application de la section 2 du chapitre II du titre III du livre III de la première partie de la partie législative du Code de la défense.
Directive NIS2 : Directive (UE) 2022/2555 du Parlement européen et du Conseil du 14 décembre 2022 concernant des mesures destinées à assurer un niveau élevé commun de cybersécurité dans l’ensemble de l’Union, modifiant le règlement (UE) no 910/2014 et la directive (UE) 2018/1972, et abrogeant la directive (UE) 2016/1148 (directive SRI 2).
Directive NIS : Directive (UE) 2016/1148 du Parlement européen et du Conseil du 6 juillet 2016 concernant des mesures destinées à assurer un niveau élevé commun de sécurité des réseaux et des systèmes d’information dans l’Union.
Loi n° 2013-1168 du 18 décembre 2013 relative à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale.
Règlement DORA : Règlement du Parlement Européen sur la résilience opérationnelle numérique du secteur financier et modifiant les règlements (CE) nº 1060/2009, (UE) nº 648/2012, (UE) nº 600/2014 et (UE) nº 909/2014.
RGPD : Règlement UE 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE.
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