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EnglishRÉSUMÉ
Les techniques biométriques, qu’elles soient physiologiques ou comportementales, connaissent un grand essor au XXIe siècle, surtout dans le domaine de la sécurité. Cela concerne les documents de voyage, la banque, la reconnaissance faciale. Les documents de voyage, visas et passeports sont utilisés aux USA, et partout dans le monde. La biométrie joue également un rôle dans les banques. Dans le e-commerce, les cartes bancaires et le paiement mobile ont besoin des données biométriques. Enfin, la reconnaissance faciale se généralise dans de nombreux pays, notamment en Chine et en Inde. La France est plus réservée. Echapperons-nous au contrôle social par la biométrie ? La question se pose...
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Claudine GUERRIER : Professeure émérite à l’IMT-BS Evry France
INTRODUCTION
La biométrie, apparue au XIXe siècle, est partie prenante dans les évolutions techniciennes du XXIe siècle. Selon le Petit Robert, la biométrie est « la science qui étudie, à l’aide des mathématiques (statistiques, probabilités), les variations biologiques à l’intérieur d’un groupe déterminé ». À la question « Qu’est-ce que la biométrie ? », Actronix partait d’un constat : il existe trois moyens d’identification d’une personne : la possession (carte, badge), la connaissance (le mot de passe), la biométrie. Ce constat conduit à une définition : « La biométrie permet l’identification d’une personne sur la base de caractères physiologiques ou de traits comportementaux automatiquement reconnaissables et vérifiables ».
L’industrie classe les systèmes biométriques en deux catégories : la biométrie morphologique ou physiologique, et la biométrie comportementale. La biométrie morphologique distingue les empreintes digitales, la forme de la main, la forme du visage, de la rétine et de l’iris de l’œil, le contour du lobe de l’oreille, le contour des lèvres, etc. La biométrie comportementale identifie certains comportements d’une personne physique comme le tracé de la signature, l’empreinte de la voix, de la démarche, la façon de taper sur un clavier. Les autorités de régulation des données à caractère personnel, telles que la CNIL en France, reprennent ces distinctions, auxquelles elles ajoutent l’analyse du sang, les odeurs et d’autres éléments, puisque les recherches en biométrie sont, au XXIe siècle, bien supportées par les entreprises, aidées de logiciels, avec un excellent retour sur investissement, un bon taux de faux rejet et de fausse acceptation.
Par ailleurs, les données biométriques sont aussi des données à caractère personnel, et des données sensibles, depuis le Règlement général sur la protection des données, entré en vigueur dans l’Union européenne le 25 mai 2018, et succédant à la directive 95/46 du 24 octobre 1995. Le comité sur la protection des données et les organismes régulateurs nationaux doivent veiller à ce qu’il existe un principe de proportionnalité entre la technologie biométrique choisie et la finalité poursuivie.
Les technologies biométriques, d’abord développées en Europe et en Amérique, ont gagné tous les États, notamment ceux de l’Asie.
Les finalités initiales des techniques biométriques étaient la gestion (par exemple, reconnaissance palmaire pour les cantines scolaires au Royaume-Uni et en France) et la sécurité. Dans la troisième décennie du XXIe siècle, la finalité sécuritaire est prééminente, comme dans le domaine des interceptions, essentiellement pour des raisons géopolitiques.
La problématique de cet article a pour objet de déterminer comment et pourquoi cette finalité sécuritaire intervient dans les documents de voyage, les titres d’identité, d’une part, d’autre part, les applications bancaires, enfin la reconnaissance faciale.
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1. Documents de voyage et titres d’identité
1.1 Contrôle des flux migratoires
Le contrôle des flux migratoires est un souci pour tous les États, surtout depuis que la menace terroriste a été introduite dans le corpus juridique des États-nations.
HAUT DE PAGE1.1.1 États-Unis d’Amérique (EUA)
Les États-Unis optent pour une régulation sécuritaire via les visas et les passeports.
Les visas posent des limitations à la liberté de circulation et d’installation. Ils circonscrivent la durée du séjour. Certains visas sont les visas de tourisme et d’affaires, les visas étudiants qui permettent à des étrangers de suivre une formation sur le territoire américain, les visas de travail qui constituent l’unique moyen de travailler légalement sur le territoire américain. Le dépôt d’un gabarit d’empreintes digitales est obligatoire pour tous les demandeurs de visas. Selon la section 414 du Patriot Act, des mécanismes d’identification biométrique étaient mis en place non seulement dans les aéroports, mais aussi dans les ports et à tous les points d’entrée du territoire. Des exemptions existent. Les étrangers citoyens des pays alliés des Etats-Unis entrent dans cette catégorie d’exemption des visas.
Pour les passeports, le département américain a choisi l’insertion d’une puce à radiofréquence, afin de renforcer les contrôles aux frontières et engager une lutte contre les faux papiers : le passeport comprend une puce à identifiant radio RFID, et, pour la biométrie, le recours à la reconnaissance faciale. La puce, d’une très faible épaisseur, est incluse dans la couverture du passeport. Elle stocke des données, le nom, la date et le lieu de naissance ainsi qu’une photo numérique. Lorsqu’une personne se présente à la douane avec le document, les données sont transmises à l’officier de contrôle grâce à un scanner situé à proximité. Dès 2006, les passeports sont tous dotés d’une puce RFID, qui comprend une signature numérique et une technologie de chiffrement.
Avant le Patriot Act, les ressortissants du continent américain se déplaçaient librement aux États-Unis. Depuis le 31 décembre 2006, les voyageurs qui empruntent l’avion et qui sont en...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - CHEMILLIER-GENDREAU (M.) - De la guerre à la communauté universelle. - Fayard (2013).
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(2) - DELMAS-MARTY ( ) - Libertés et sûreté dans un monde dangereux. - Le Seuil (2010).
-
(3) - GUERRIER (C.) - Les enjeux de la sécurité au XXIe siècle. - Iste (2021).
-
(4) - SZTULMAN (M.) - La biométrie saisie par le droit public. - LGDJ (2019).
ANNEXES
Règlement 2016/679 du Parlement européen et du Conseil sur la protection des données entré en vigueur en Mars 2018
Directive 95/46 du 24 octobre 1995 sur la protection des données de l’Union européenne
Convention 108 de janvier 1981 du Conseil de l’Europe sur les données personnelles
The California Consumers Protection Act, 2018, California
The Personal Information Protection Act), 1 novembre 2021, China
Directive du 13 janvier 2018 sur la sécurité des moyens de paiement (DSP2)
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