Présentation
RÉSUMÉ
Cet article décrit le principe de fonctionnement d'une diode organique électroluminescente à base de petites molécules (OLED). L'optimisation du dispositif y est discutée, notamment l'architecture multicouche et le dopage des couches de transport et d'émission. Ces stratégies ont permis de tels progrès qu'il est envisageable pour les diodes organiques de remplacer les LED inorganiques (Light-Emitting Diodes) pour des applications d'éclairage ou bien les LCD (Liquid Crystal Display) pour de la visualisation. Les performances requises pour l'éclairage sont présentées et un bref état de l'art est proposé. Les caractéristiques d'un écran OLED sont comparées avec celles d'un écran LCD. Les différentes stratégies d'adressage sont aussi discutées.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Christophe FÉRY : Responsable produit - SCHMID Group, Freudenstadt, Allemagne
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Philippe LE ROY : Ingénieur Recherche et Développement - Technicolor R France, Cesson-Sévigné, France
INTRODUCTION
Si l'électroluminescence organique est étudiée depuis les années 1960, c'est depuis les résultats reportés par Kodak à la fin des années 1980 que le sujet a pris une ampleur déterminante. À tel point qu'il est possible que les diodes organiques électroluminescentes (ou « Organic Light-Emitting Diodes » – OLED) remplacent un jour les écrans LCD ou les systèmes d'éclairage à incandescence, voire ceux à base de diodes inorganiques et ouvrent la voie à de nouvelles applications telles que les écrans flexibles ou les murs lumineux. Il faut distinguer trois types d'OLED qui se définissent en fonction de la nature des matériaux organiques utilisés : les molécules de faible masse moléculaire qui sont déposées par évaporation sous vide, et les petites molécules en solution et les polymères qui sont mis en œuvre de la même façon, par impression par jet d'encre. Il ne sera question ici que des petites molécules déposées sous vide, celles-ci présentant les meilleures performances en termes de rendement ou de durée de vie. Évidemment, d'un point de vue économique, les matériaux imprimables sont préférables et, à long terme, il est probable qu'ils dominent le marché.
L'objectif du premier paragraphe est de décrire les principaux mécanismes à l'origine de l'électroluminescence (injection, transport, recombinaison et désexcitation) et d'en déduire les règles de base pour la conception de diodes électroluminescentes organiques : sélection des matériaux et conception de systèmes multicouches. Les définitions des différents rendements utiles pour caractériser les performances des OLED y sont aussi discutées et les problèmes de durée de vie sont présentés. Le paragraphe 2 est consacré au dopage des couches émissives et des couches de transport. Cette technologie, en bien des points analogue à celle employée dans les semi-conducteurs inorganiques, permet d'obtenir la conversion quasi intégrale de l'énergie électrique en énergie lumineuse. Malheureusement, seule une partie de cette lumière (20 %) est extraite, du fait de l'indice optique du milieu émetteur (supérieur à 1). Le paragraphe 3 décrit les stratégies mises en œuvre pour récupérer cette énergie perdue. Une architecture de diode particulière est ensuite présentée qui est indispensable pour l'intégration sur des matrices TFT et/ou des substrats flexibles (diode à émission haute, paragraphe 4). Le paragraphe 5 discute de la pertinence des diodes organiques électroluminescentes « blanches » pour l'éclairage et un état de l'art y est proposé. L'utilisation d'OLED pour l'affichage vidéo est présentée paragraphe 6 où l'étendue de l'espace des couleurs émises (gamut) et la consommation électrique d'un système RVB (rouge, vert, bleu) sont discutées sur la base de performances actuelles. Trois verrous technologiques liés à l'industrialisation sont aussi évoqués : la pixellisation, les dépôts sous vide et l'encapsulation. Enfin, le paragraphe 7 traite des structures et du fonctionnement d'écrans OLED, ainsi que des stratégies d'adressage.
MOTS-CLÉS
VERSIONS
- Version archivée 1 de oct. 1990 par Alain COUSIN
- Version archivée 2 de juin 2005 par Christophe FÉRY, Philippe LE ROY
DOI (Digital Object Identifier)
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6. OLED pour l'affichage
6.1 Couleurs
Schématiquement, un pixel est composé de trois sous-pixels, rouge (R), vert (V) et bleu (B), dont la superposition des émissions permet d'obtenir le point de couleur désiré. La figure 17 compare les gamuts de couleurs de deux systèmes OLED, l'un à émission basse et l'autre à émission haute, avec celui d'un LCD classique. Les données des OLED rouges et vertes proviennent d'UDC (Universal Diplay Corps ) et concernent donc des matériaux phosphorescents. Pour les diodes bleues, les performances fournies par Idemitsu sont ici considérées. Ce choix est motivé par la faible durée de vie et le point de couleur peu saturé des bleus phosphorescents.
Ainsi, le gamut du système OLED à émission basse est comparable à celui d'un LCD classique avec 70 % du gamut NTSC. C'est finalement la saturation du point vert qui limite l'étendue de l'espace des couleurs possibles, la chromaticité du bleu Idemitsu étant très bonne. La situation devient bien meilleure dans le cas de structures à émission haute. En optimisant les effets interférentiels à l'aide d'une couche d'extraction semi-transparente (§ 2.3), les points de couleur sont plus saturés et permettent d'obtenir un gamut de 100 % de celui du NTSC. La contrepartie actuelle est une diminution sévère de la stabilité opérationnelle du dispositif.
Kodak propose une autre approche qui permet d'atteindre un gamut au moins aussi bon que celui du système à émission haute décrit ci-dessus mais sans sacrifier à la durée de vie. L'idée est d'utiliser une OLED blanche avec un jeu de filtres RVB. Cette technologie est discutée plus loin dans le texte.
HAUT DE PAGE6.2 Consommation électrique
Pour estimer la consommation moyenne d'un écran OLED pour une application vidéo, considérons un système RVB à émission basse formé par des sous-pixels dont les performances sont données dans le tableau 5. La consommation de l'électronique de contrôle n'est pas prise en compte. Le point blanc de référence pour la vidéo est celui de l'illuminant D65 (x = 0,31 ; y = 0,33) qui peut être obtenu en mélangeant les points RVB dans des proportions de luminance de 2, 6 et 1 respectivement. Pour...
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BIBLIOGRAPHIE
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
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Diodes électroluminescentes organiques (OLED). Technologies.
ANNEXES
http://www.apps1.eere.energy.gov/buildings/publications/pdfs/ssl/tang_pathways_2012rdworkshop.pdf
http://www.universaldisplay.com/
http://catalog.osram-os.com/media/_en/Graphics/00043360_0.pdf
http://www.oled-info.com/samsung-spend-22-billion-new-amoled-production-line
http://apps1.eere.energy.gov/buildings/publications/pdfs/ssl/hoffmann_fairfax09.pdf
http://www.konicaminolta.com/about/research/oled/about/index.html
http://www.sony.net/SonyInfo/technology/technology/theme/oel_01.html
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