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1 - JEUX D’INSTRUCTIONS

2 - INSTRUCTIONS SIMD ET INSTRUCTIONS VECTORIELLES

3 - ÉVOLUTION DES EXTENSIONS SIMD

4 - EXTENSIONS VECTORIELLES

5 - TAILLE DES REGISTRES SIMD/VECTORIELS ET SYSTÈME MÉMOIRE

6 - REMARQUES POUR CONCLURE

Article de référence | Réf : H1202 v1

Remarques pour conclure
Jeux d’instructions : extensions SIMD et extensions vectorielles

Auteur(s) : Daniel ETIEMBLE, Lionel LACASSAGNE

Relu et validé le 05 janv. 2021

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RÉSUMÉ

Les extensions SIMD sont présentes dans de nombreux jeux d’instructions. Alors qu’Intel a continué à étendre la taille des registres à 512 bits avec les instructions SIMD correspondantes, ARM a arrêté l’évolution de l’extension SIMD Neon et opté pour l’extension vectorielle SVE. Enfin RISC-V privilégie l’extension vectorielle. Les différences entre extensions SIMD et vectorielles sont présentées, ainsi que les dernières évolutions du SIMD Intel et les extensions vectorielles SVE et RISC-V.

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Auteur(s)

  • Daniel ETIEMBLE : Ingénieur de l’INSA de Lyon - Professeur émérite à l’université Paris Saclay

  • Lionel LACASSAGNE : Ingénieur EPITA - Professeur à Sorbonne Université

INTRODUCTION

Depuis la seconde moitié des années 1990, les principaux jeux d’instructions (Intel IA32 et Intel 64, ARM, IBM, etc.) ont introduit des extensions SIMD. Les caractéristiques essentielles ont été présentées dans l’article [H 1 200]. Si Intel a continué à augmenter la taille des registres SIMD de 64 bits à 128, 256 et 512 bits, les autres extensions ont toujours des registres SIMD de 128 bits. Au lieu d’étendre l’extension Neon à 256 bits, ARM a choisi de définir une nouvelle extension appelée SVE (Scalable Vector Extension) qui est de fait une extension vectorielle.

Nous présentons la différence entre les extensions SIMD et les extensions vectorielles. Dans une extension SIMD, pour une opération donnée, il y a une instruction différente pour chaque taille de registre SIMD, pour chaque taille (8, 16, 32, 64 bits) et chaque type de données (entiers signés ou non signés, flottants). Dans une extension vectorielle, il y a une seule instruction par opération : des registres de longueur vectorielle et de configuration définissent la longueur des registres vectoriels, la nature des éléments et le nombre d’éléments sur lesquels porte l’opération définie par l’instruction. Sur le benchmark DAXPY, le nombre d’instructions du benchmark (code statique) et le nombre d’instructions exécutées sont comparés.

L’évolution des extensions SIMD est examinée. En plus de l’augmentation de la taille des registres (256 bits pour AVX en 2008, 512 bits pour AVX-512 en 2013), les extensions Intel ont vu l’introduction de caractéristiques vectorielles que l’on trouvait dans les machines vectorielles comme le Cray-1 (1976). AVX-2 introduit les instructions gather et scatter, qui permettent des accès mémoire avec des pas non unitaires alors que le SIMD pur ne permet que d’accéder à des mots mémoire successifs. AVX-512 introduit les instructions avec masque, c’est-à-dire que l’instruction opère en fonction d’un registre de masque, permettant de sélectionner les éléments sur lesquels porte l’opération. L’évolution des extensions SIMD Intel se traduit par une très grande augmentation du nombre d’instructions. La taille variable des instructions Intel le permet, au prix d’une augmentation du nombre d’octets des instructions (2 à 3 pour AVX, 4 pour AVX-512). Par contre, c’est un problème pour les jeux d’instructions de taille fixe, comme ARM, pour lesquels le nombre de codes opération est limité.

Les deux principales extensions vectorielles sont présentées : l’extension SVE d’ARM et l’extension vectorielle du jeu d’instructions open source RISC-V. L’organisation des registres vectoriels et des registres de configuration, ainsi que les grandes classes d’instructions sont détaillées.

L’approche vectorielle utilise beaucoup moins d’instructions. Un autre avantage est qu’elle est définie « from stratch », sans tenir compte du passé (compatibilité binaire ascendante). C’est la possibilité d’opérer sur des registres vectoriels plus longs qui lui donne un avantage significatif. Pour le programmeur, il n’y a pas de différence notable car la tâche du compilateur est très semblable, qu’elle vise des instructions SIMD ou des instructions vectorielles. En effet, la difficulté réside dans la transformation d’un code scalaire en code SIMD ou vectoriel (« vectorisation »), plus que dans le choix des instructions SIMD ou vectorielles adéquates.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-h1202


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6. Remarques pour conclure

Les extensions SIMD, notamment Intel, sont devenues incontournables pour le calcul de haute performance (HPC). Leur prise en compte par les compilateurs a gagné en efficacité, et la programmation manuelle via les « intrinsics » permet des gains supplémentaires lorsque le compilateur ne sait pas « vectoriser ».

Pour Intel, on est passé du SIMD « pur », où les opérations portent sur tous les éléments du registre SIMD à un SIMD avec certaines caractéristiques vectorielles (instructions avec masque, accès mémoire gather-scatter). S’il y a donc un rapprochement entre les caractéristiques des extensions SIMD et des extensions vectorielles, il y a cependant une différence fondamentale : il y a une instruction SIMD pour chaque opération sur chaque taille de registres SIMD, ce qui conduit à une prolifération du nombre de codes opération. Au contraire, dans l’approche vectorielle, des opérations spécifiques permettent de configurer la taille des registres vectoriels et leur contenu, ce qui conduit à un nombre bien inférieur d’instructions.

C’est cette situation qui a conduit ARM à définir l’extension vectorielle SVE au lieu d’étendre l’approche SIMD Neon. C’est ce constat qui conduit le consortium autour de l’architecture open source RISC-V à privilégier l’extension vectorielle.

Un avantage de l’approche vectorielle est qu’elle est définie from stratch, sans avoir à tenir compte du passé (compatibilité binaire ascendante) comme les extensions SIMD d’Intel. Comme nous l’avons vu sur les exemples simples de DAXPY, c’est la possibilité d’opérer sur des registres vectoriels plus longs qui donne un gain significatif à l’approche vectorielle. Mais ces registres plus longs impliquent de revoir la hiérarchie mémoire. Pour le programmeur, il n’y a pas de différence notable car la tâche du compilateur est très semblable, qu’elle vise des instructions SIMD ou des instructions vectorielles. En effet, la difficulté réside dans la transformation d’un code scalaire en code SIMD ou vectoriel (« vectorisation »), plus que dans le choix des instructions SIMD ou vectorielles adéquates.

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - PATERSON (D.), WATERMAN (A.) -   SIMD instructions considered harmful,  -  ACM Sigarch, Computer Architecture To-day, Sep 18, (2017). https://www.sigarch.org/csimd-instructions-considered-harmful/

  • (2) - KANTER (D.) -   ARM chooses Variable-Length Vectors,  -  Microprocessor Report, January 30, (2017). https://www.linleygroup.com/mpr/article.php?id=11753

  • (3) - RUSSEL (R. M.) -   The Cray-1 computer system,  -  in Communications of the ACM, January 1978, Volume 21, Number 1, pp 63-72, https://people.eecs.berkeley.edu/~kubitron/cs252/handouts/papers/cray1.pdf

  • (4) -   CRAY-1 Computer System,  -  Hardware Reference Manual 2240004, http://ed-thelen.org/comp-hist/CRAY-1-HardRefMan/CRAY-1-HRM.html

  • (5) - INTEL -   Intel® 64 and IA-32 Architectures Software Developer Manuals,  -  Volume 2, https://software.intel.com/en-us/articles/intel-sdm

  • ...

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