Présentation
EnglishRÉSUMÉ
La synthèse de molécules organiques repose sur la formation contrôlée de liaisons carbone-carbone. La différence d’électronégativité qui existe au sein d’un réactif organométallique entre un atome métallique et un groupement carboné confère à ce dernier un caractère nucléophile qui a été exploité dans la formation de liaisons carbone-carbone par l’attaque de composés carbonés électrophiles. Dans cet article seront présentés les principaux réactifs nucléophiles organométalliques (Li, Mg, Al, Zn, Cd) en détaillant leurs modes de préparation et les principales réactions les mettant en jeu, ainsi que des exemples d’applications industrielles dans la synthèse de principes actifs pharmaceutiques.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Sylvain ANTONIOTTI : Docteur es Sciences Chimiques, HDR - Directeur de Recherche CNRS, Institut de Chimie de Nice (ICN) - Université Côte d’Azur, Nice, France
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Jean-Guy BOITEAU : Docteur es Sciences Chimiques - Process Research & Development Manager - Chemical Development – Galderma R & D, Sophia-Antipolis, France
INTRODUCTION
La synthèse de molécules organiques repose sur la formation contrôlée de liaisons carbone-carbone afin de constituer le squelette de base de la molécule cible à partir de précurseurs simples et disponibles. Cette tâche est rendue difficile par la stabilité des groupements carbonés à l’état fondamental et la difficulté à créer des liaisons covalentes entre atomes identiques.
La différence d’électronégativité qui existe au sein d’un réactif organométallique entre un atome métallique et un groupement carboné confère à ce dernier un caractère nucléophile qui a été découvert dès la fin du XIXe siècle notamment à la suite des travaux de Philippe Barbier, Paul Sabatier et Victor Grignard. Ces deux derniers ont ainsi été lauréats du prix Nobel de chimie en 1912, l’un pour l’hydrogénation de composés organiques sur des métaux finement divisés et l’autre pour la découverte des réactifs organomagnésiens. Les réactifs organométalliques ont par la suite été exploités dans la formation de liaisons carbone-carbone par l’attaque de composés carbonés électrophiles. Ces derniers peuvent être choisis parmi les dérivés carbonylés (aldéhydes, cétones, esters, amides, acides carboxyliques, chlorures d’acyles, carbonates, dioxyde de carbone) et leurs équivalents (imines, bases de Schiff, nitriles), sous certaines conditions les halogénures d’alkyles RX (X=Cl, Br, I) et leurs équivalents (tosylates d’alkyles et autres réactants possédant un groupement nucléofuge) et dans certains cas les hydrocarbures insaturés (alcynes, principalement). Cette diversité de partenaires se conjugue avec la diversité de réactifs organométalliques disponibles ou facilement préparés comme les organolithiens et les organomagnésiens à partir des halogénures correspondants et de métal à l’état d’oxydation zéro, par échange halogène-métal ou par réaction acido-basique.
Ces réactifs nucléophiles organométalliques constituent ainsi la forme la plus directe de groupement nucléophile et sont relativement facilement accessibles (et parfois même commerciaux). Ils présentent toutefois un comportement de base forte qui les rend incompatibles avec des conditions humides. Leur mise en œuvre doit en conséquence être réalisée avec des solvants et réacteurs anhydres. D’autre part, les réactions mettant en jeu des réactifs organométalliques sont en général exothermiques, ce qui impose des contraintes particulières lors de la montée en échelle pour des applications industrielles.
Tous ces aspects seront abordés. Dans une première partie seront présentés les principaux réactifs organométalliques nucléophiles (définition, terminologie, préparation, physico-chimie et stabilité), une seconde partie traitera de la réactivité suivie d’une troisième partie qui se focalisera sur les réactions métallocatalysées impliquant ces réactifs. Enfin, une partie sur les applications industrielles et notamment les applications pour la synthèse de principes actifs pharmaceutiques illustrant les problématiques de changement d’échelle, de sécurité et de conformité sera proposée.
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2. Réactions des organométalliques nucléophiles
Dans cette section sur la réactivité, les réactions acido-basiques impliquant des réactifs organométalliques ne seront pas traitées. Il s’agit souvent des réactions destinées à former un carbanion par attaque de BuLi ou LDA sur des méthyles (CH3), méthylènes (CH2) ou plus rarement méthines (CH) activés.
Seront traitées en revanche les réactions d’attaque nucléophile de ces réactifs organométalliques sur des électrophiles conduisant à la formation d’une nouvelle liaison carbone-carbone. Ces électrophiles sont souvent, mais pas exclusivement, des dérivés carbonylés ou apparentés (imines, bases de Schiff, nitriles…) et conduisent après hydrolyse acide aux produits correspondants, le plus souvent des alcools, dont la classe dépend de la nature de l’électrophile de départ (figure 34).
Du fait de la grande diversité des substrats envisageables pour ces réactions, c’est également une grande variété de produits qu’il est possible d’obtenir par réaction avec des réactifs organométalliques (figure 35).
2.1 Réaction avec des aldéhydes
L’addition d’un réactif organométallique simple sur un aldéhyde conduit immanquablement à la formation d’un alcool primaire ou secondaire. Ici la classe de l’alcool obtenu découle directement de la substitution du groupement carbonyle de l’aldéhyde : dans le cas particulier du formaldéhyde, le plus petit aldéhyde possible, le produit obtenu sera un alcool primaire, alors que dans tous les autres cas de substitution, c’est un alcool secondaire qui sera obtenu (figure 36).
HAUT DE PAGE2.2 Réactions avec des cétones
Les réactions d’addition de réactifs organométalliques sur les cétones conduisent à l’obtention d’alcools tertiaires. Les cétones étant construites autour d’un groupement carbonyle doublement substitué, des effets stériques et/ou de conformation peuvent avoir une influence sur le cours des réactions.
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Réactions des organométalliques nucléophiles
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - JAHNKE (E.), TYKWINSKI (R.R.) - The Fritsch-Buttenberg-Wiechell rearrangement : modern applications for an old reaction. - Chemical Communications 46, p. 3235-3249 (2010).
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(2) - BALASUBRAMANIAM (S.), AIDHEN (I.S.) - The Growing Synthetic Utility of the Weinreb Amide. - Synthesis, p. 3707-3738 (2008).
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(3) - BOUGES (H.), ANTONIOTTI (S.) - A synthesis of deuterated methyleugenol via transition metal-catalysed coupling of substituted deuterated benzyl chloride with vinylmagnesium bromide. - Flavour Fragr. J. p (2017). DOI 10.1002/ffj.3374.
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Constructeurs – Fournisseurs – Distributeurs (liste non exhaustive)
Réactifs nucléophiles organométalliques en solution et métaux précurseurs
Sigma-Aldrich https://www.sigmaaldrich.com/france.html
Strem chemicals https://secure.strem.com/index.php
Fisher scientific https://www.fishersci.fr/fr/fr/home.html
Alfa Aesar https://www.alfa.com/fr/
Laboratoires – Bureaux d’études – Écoles – Centres de recherche (liste non exhaustive)Groupe de recherche du professeur Dr. Paul Knochel http://www.knochel.cup.uni-muenchen.de/
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