Réactions d’insertion avec un complexe à 18 électrons
Chimie organométallique - Réaction d’insertion

Il a été vu (cf. article [AF 6 501], § 1.2, de ce traité) que l’action du sodium sur le manganèse carbonyle permet de préparer le dérivé sodé Na[Mn(CO)₅]. Ce composé réagit avec facilité sur l’iodure de méthyle ICH₃ :

Il est aisé de remarquer que le manganèse est toujours environné de 18 électrons : ses 7 électrons, plus les 10 électrons issus des molécules d’oxyde de carbone, plus un électron venant du groupe méthyle. Une simple liaison métal-carbone s’est créée. À la recherche d’une réaction inverse permettant de restaurer le manganèse carbonyle [Mn₂(CO)₁₀], l’action de CO a été tentée : elle conduit en fait à une réaction nouvelle qui se présente à première vue comme une addition :

Écrite sous cette forme, cette molécule renferme un atome de manganèse entouré de 20 électrons, ce qui paraît hautement improbable car il faudrait peupler une orbitale trop haute en énergie. Une étude structurale par infrarouge révèle une bande similaire à une bande cétonique, situation que vérifie une étude par diffraction des rayons X : une molécule de CO s’est insérée entre CH₃ et Mn :

Ainsi un groupe acétyle a remplacé un groupe méthyle et la règle des 18 électrons est vérifiée.

Cependant est-ce la molécule de CO incidente qui s’est insérée ou bien est-ce une molécule de l’environnement du manganèse ? Une réponse théorique peut être apportée par l’examen des polarités de liaison dans la molécule . Les électronégativités...