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Article

1 - PRODUITS PHYTOSANITAIRES

2 - SOLS

3 - RÉTENTION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES À L'INTERFACE SOL/EAU

4 - DISSIPATION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES APRÈS APPLICATION

5 - CONCLUSION

Article de référence | Réf : AF6820 v1

Rétention des produits phytosanitaires à l'interface sol/eau
Transfert des produits phytosanitaires : du sol à l'eau

Auteur(s) : Stéphanie SAYEN, Emmanuel GUILLON

Date de publication : 10 juil. 2010

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RÉSUMÉ

L'activité humaine et animale à la surface de la terre génère une quantité de polluants naturels et chimiques. L'utilisation des pesticides peut entrainer une dégradation des eaux souterraines. Le sol, filtre imparfait entre la surface et la nappe, gère la migration des produits phytosanitaires vers les eaux souterraines. Cet article s'intéresse aux mécanismes de transfert des pesticides ainsi qu'à ses différents facteurs : caractéristiques des sols, réactions chimiques des molécules avec l'eau et le milieu, activité microbienne. Une bonne connaissance des mécanismes de transfert est fondamentale pour aider les décideurs à préserver de façon durable la ressource d'eau souterraine et à prendre les décisions qui s'imposent.

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Auteur(s)

  • Stéphanie SAYEN : Maître de conférences - Chercheur au sein du groupe chimie de coordination de l'Institut de chimie moléculaire de Reims (ICMR, UMR CNRS 6229)

  • Emmanuel GUILLON : Professeur des Universités - Responsable du groupe chimie de coordination de l'Institut de chimie moléculaire de Reims (ICMR, UMR CNRS 6229)

INTRODUCTION

La qualité de l'eau qui migre vers les aquifères dépend de l'aptitude du sol et du sous-sol qu'elle traverse à éliminer les matières polluantes qu'elle contient. Les mécanismes qui permettent de transformer une eau de surface ou souterraine plus ou moins chargée en matières dissoutes ou en suspension, minérales ou organiques, en une eau potable constituent les propriétés épuratrices du sol.

La qualité des eaux de surface et surtout souterraines en France est telle qu'elles constituent une ressource privilégiée pour l'alimentation en eau de la population. Là où elles existent, les nappes sont souvent accessibles, abondantes et fournissent une eau n'exigeant que peu de traitement pour être distribuée aux consommateurs. Cette qualité naturelle est largement due au sol qui joue le rôle de filtre.

Pourtant, au sol, la vie animale et surtout l'activité humaine génèrent des quantités de polluants, naturels (excréments) ou chimiques, occasionnels (accidents) ou diffus (origine agricole). Ce filtre est-il suffisant pour assurer la dépollution de l'eau issue des activités de surface ? La connaissance des transferts éventuels des polluants du sol vers les eaux souterraines est évidemment fondamentale pour assurer la protection durable de la ressource en eau. La dégradation des eaux souterraines et l'amélioration des connaissances sur les mécanismes de transfert conduisent, malgré tout, à avoir une vision plus réaliste. Le sol, entre la surface et la nappe, est un « filtre vivant » imparfait. Ainsi, la migration des pesticides vers les eaux souterraines est aujourd'hui une évidence et le concept de sol filtrant toutes les molécules entre la surface et la nappe est remis en cause.

Les modalités et temps de transfert des polluants sont très variables selon les types de polluants, selon les sols. Ils dépendent des caractéristiques des sols et de leur humidité, des réactions chimiques des molécules avec l'eau et le milieu, de l'activité microbienne. Ainsi, une nappe peut être protégée pour un type de pollution et pas contre une autre. Par exemple, la nappe des sables de Fontainebleau est bien protégée des pollutions microbiologiques grâce au pouvoir filtrant des sables, mais ceux-ci restent inefficaces face aux pollutions chimiques solubles dans l'eau.

Cette variabilité des mécanismes de transfert constitue une difficulté pour la bonne connaissance des processus de filtration et nécessite une approche pluridisciplinaire (pédologie, chimie, microbiologie…).

Une bonne connaissance des mécanismes de transfert est fondamentale pour aider les décideurs à préserver de façon durable la ressource d'eau souterraine et à effectuer les arbitrages qui s'imposent : étendue des périmètres de protection, nature des changements éventuels dans les pratiques agricoles à mettre en œuvre, éventuellement sélection de sites à geler pour la protection des nappes… Les choix sont ouverts, mais partent du constat simple et amer : il est clair que le passage lent dans le sol constitue une filtration naturelle mais souvent insuffisante pour éliminer les éventuelles pollutions de surface.

Les polluants présentés dans cet article sont les pesticides. Après application au sol, ces composés peuvent subir divers processus : adsorption/désorption, volatilisation et dégradation. Ils peuvent parvenir aux eaux souterraines par infiltration au travers des sols et eaux superficielles par ruissellement.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-af6820


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3. Rétention des produits phytosanitaires à l'interface sol/eau

La rétention des pesticides dans les sols fait intervenir des processus d'adsorption/désorption à l'interface solide/solution. L'adsorption est un processus de surface qui correspond au passage d'une espèce en solution sur une surface solide. L'espèce en solution est appelée adsorbat et la surface solide représente l'adsorbant. Le processus inverse correspondant à la libération en solution d'une espèce adsorbée est la désorption. L'adsorption et la désorption peuvent être regroupées sous le terme général de sorption.

Il existe deux méthodes pour étudier la rétention d'un pesticide sur un sol :

  • la méthode des « batchs » à l'équilibre ou méthode statique ;

  • l'étude en colonne ou méthode dynamique.

Les quantités adsorbées sur le sol sont le plus souvent obtenues de manière indirecte, par différence entre les quantités initiales et finales de pesticide en solution. Il est en effet difficile, voire impossible, de déterminer avec précision les quantités adsorbées, par analyse directe du solide adsorbant. Les techniques généralement mises en œuvres pour les déterminations quantitatives des produits phytosanitaires en solution sont les outils chromatographiques telles que la chromatographie en phase gazeuse (CPG) ou la chromatographie liquide haute performance (HPLC), couplés à différentes méthodes de détection (UV, fluorescence, spectrométrie de masse…).

3.1 Méthode à l'équilibre

Cette méthode consiste à mettre en contact le pesticide avec une suspension de sol. Deux types de courbes d'adsorption peuvent être obtenus :

  • les courbes d'adsorption en fonction du temps ou cinétiques d'adsorption ;

  • les courbes d'adsorption en fonction de la concentration en adsorbat ou isothermes d'adsorption.

HAUT DE PAGE

3.1.1 Cinétiques d'adsorption

L'adsorption des pesticides se produit sur des temps qui peuvent être très variables allant de quelques minutes à plusieurs semaines.

Le tracé des cinétiques d'adsorption représente les quantités adsorbées sur le solide adsorbant en fonction du temps de contact solide/pesticide (figure ...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - CALVET (R.) -   Les pesticides dans le sol – Conséquences agronomiques et environnementales.  -  Édition France Agricole (2005).

  • (2) -   Index phytosanitaire.  -  Acta (2008).

  • (3) -   Organic pollutants in the water cycle : properties, occurrence, analysis and environmental relevance of polar compounds.  -  WILEY-VCH (2006).

  • (4) - ROBERT (M.) -   Le sol : interface dans l'environnement, ressource pour le développement.  -  Masson (1996).

  • (5) - DUCHAUFOUR (P.) -   Abrégés de pédologie.  -  Masson (1998).

  • (6) - SIGG (L.), BEHRA (P.), STUMM (W.) -   Chimie des milieux aquatiques – Chimie des eaux naturelles et des interfaces dans l'environnement.  -  3e édition, Dunod (2000).

  • ...

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