Présentation

Article

1 - FONDEMENTS DE LA CAPILLARITÉ

2 - LOIS DU MOUILLAGE

3 - LOIS DE L’IMPRÉGNATION

4 - DYNAMIQUE DES INTERFACES

5 - CONCLUSION

Article de référence | Réf : J2140 v1

Lois du mouillage
Lois du mouillage et de l’imprégnation

Auteur(s) : David QUÉRÉ

Relu et validé le 11 janv. 2023

Pour explorer cet article
Télécharger l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !

Sommaire

Présentation

Version en anglais English

Auteur(s)

  • David QUÉRÉ : Directeur de recherche au CNRS Physique de la matière condensée Collège de France

Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.

Lire l’article

INTRODUCTION

Le mouillage, qui est l’étude du comportement des liquides sur les solides, recouvre de nombreuses situations pratiques.

Une première grande classe de problèmes concerne les dépôts de films, où l’on cherche à couvrir un solide de liquide. Le liquide peut être une peinture, un vernis, une colle, une encre ou un lubrifiant ; il peut aussi former la base d’un film mince destiné à engendrer des propriétés spécifiques (couche antireflet, antigivre ou antisalissures, par exemple). Le solide sera parfois lisse à l’échelle moléculaire (verre), ou légèrement rugueux (acier poinçonné, mur enduit), voire poreux et désordonné (tissu, papier, ensemble de grains ou tas de sable). Dans tous ces exemples, le dépôt peut être un but en soi (lissage d’une surface rugueuse par un vernis, couverture d’une surface par une peinture) ou, au contraire, être le préalable à des opérations ultérieures (d’adhésion, par exemple, dans le cas d’une colle, ou de dispersion, si l’on pense à un solvant envahissant une poudre).

Une autre famille importante de problèmes est celle où l’on cherche à jouer sur les propriétés de surface d’un solide pour modifier la qualité du mouillage. On peut vouloir rendre un solide mouillant, comme dans les exemples déjà recensés, mais on cherchera parfois, au contraire, à éviter le mouillage, en particulier vis-à-vis de l’eau : pensons à un revêtement de baignoire ou de lavabo, au fond d’une poêle antiadhésive, ou encore à certains tissus particulièrement imperméables.

Le plan de cet article se fonde sur les classifications naturelles qui découlent de cette première liste d’exemples. Il nous a d’abord paru indispensable d’introduire la notion clé de tension superficielle et d’analyser ensuite les situations d’équilibre que les phénomènes de mouillage ou d’imprégnation induisent. Puis nous présenterons les lois du mouillage (comment une goutte se comporte sur un solide) et nous discuterons comment moduler ce comportement, du mouillage total (étalement et filmification) au mouillage nul. Les conditions dans lesquelles un solide poreux ou une surface rugueuse s’imprègnent seront ensuite étudiées. Notre but, dans ces deux parties, est aussi de décrire comment le point de vue académique, où les systèmes sont idéaux (solide parfait sur lequel on pose un liquide pur), s’est vu élargi, ces dernières années, vers des systèmes plus proches de la réalité et des applications pratiques.

La dernière partie montrera comment ces différentes situations d’équilibre sont approchées, d’un point de vue dynamique. Ces questions de cinétique sont souvent aussi importantes que celles de statique : il ne suffit pas, en général, de connaître les conditions d’imprégnation d’une encre par un papier ; il faut aussi comprendre à quelle vitesse l’imprégnation a lieu (ce qui permettra, par exemple, de distinguer plusieurs encres les unes des autres). De même, le fait qu’une peinture soit formulée pour s’étaler sur un support ne dispense pas de s’interroger sur la dynamique de son dépôt, dont nous verrons qu’elle détermine la quantité de peinture déposée. Dans cette même partie, les questions de démouillage (comment un film se rétracte sur un support non mouillant) seront abordées et les instabilités interfaciales brièvement introduites, en choisissant l’exemple de l’instabilité d’un cylindre liquide. Dans tous les cas, nous nous en tenons à une présentation élémentaire des phénomènes, et le lecteur désireux d’approfondir ces questions trouvera en annexe une bibliographie le renvoyant à des publications plus spécialisées.

La partie pratique sera étudiée dans l’article [J 2142].

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 94% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-j2140


Cet article fait partie de l’offre

Formulation

(121 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Présentation
Version en anglais English

2. Lois du mouillage

Posé sur une table, un peu de liquide parfois s’étale et s’amincit au point de disparaître de la vue, et dans d’autres cas forme une petite goutte. Ce qui décide du comportement du liquide est sa capacité à épouser la forme du solide au contact duquel on le place ; autrement dit, la possibilité de remplacer une surface (celle du solide, qui est sec au début de l’expérience) par deux (une entre le solide et le liquide, l’autre entre le liquide et l’air). Il est donc naturel, comme le proposa vers 1870 le physicien italien Marangoni, de comparer les énergies de surface qui sont en jeu dans ce problème (figure 3).

Soit S le paramètre d’étalement qui compare les énergies superficielles du solide sec et du solide mouillé :

S = γSVγSLγLV
( 3 )

où les indices renvoient aux phases en présence (solide S, liquide L et vapeur V, dans ce cas).

Le signe de S décide de ce qui se passe :

  • si S est positif, le solide a abaissé son énergie en étant mouillé (γ SL + γ LV < γ SV) et l’on parle de mouillage total ;

  • dans le cas contraire (S < 0), le mouillage n’est que partiel et le liquide reste en goutte.

Partant de cette classification, nous précisons les caractéristiques statiques de ces deux types de mouillage .

2.1 Mouillage partiel

HAUT DE PAGE

2.1.1 Angle de contact

Nous sommes dans le cas où le paramètre d’étalement du système est négatif. Une goutte posée sur...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 94% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Formulation

(121 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Lois du mouillage
Sommaire
Sommaire

BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - PLATEAU (J.) -   Statique expérimentale et théorique des liquides soumis aux seules forces moléculaires  -  . Gauthier-Villars, Paris (1873).

  • (2) - POINCARÉ (H.) -   Capillarité  -  . G. Carré, Paris (1895).

  • (3) - BOUASSE (H.) -   Capillarité et phénomènes superficiels  -  . Delagrave, Paris (1924).

  • (4) - ADAMSON (A.W.) -   Physical chemistry of surfaces  -  . John Wiley and Sons, New-York (1976).

  • (5) - ROWLINSON (J.), WIDOM (B.) -   Molecular theory of capillarity  -  . Oxford University Press, Oxford (1982).

  • (6) - de GENNES (P.G.) -   *  -  Rev. Mod. Phys., 57, p. 827 (1985).

  • ...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Formulation

(121 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS