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EnglishRÉSUMÉ
partir des années 1970, alors que l'industrie beurrière commençait à maîtriser ses fabrications et à allier qualité et productivité, de nouveaux produits sont apparus. Cette évolution s'est traduite par l'apparition de trois nouvelles familles : les produits enrichis en matière grasse, les produits allégés et les beurres « modifiés ». Ces derniers sont dotés de nouvelles fonctionnalités dont les avantages visaient soit les courants de praticité d'utilisation, soit la santé. Cet élargissement a permis d'offrir, tant au consommateur final qu'à l'industriel du secteur alimentaire, une véritable gamme de corps gras laitiers.
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Jean-Luc BOUTONNIER : Professeur au lycée agroalimentaire de Villefranche-de-Rouergue
INTRODUCTION
Ce dossier correspond au troisième volet d'une série d'articles consacrés à la matière grasse laitière :
À partir des années 1970, alors que l'industrie beurrière commençait à maîtriser ses fabrications et à allier qualité et productivité, de nouveaux produits sont apparus. Cette évolution, en termes de déclinaison du beurre standard évoqué dans la deuxième partie [F 6 321], s'est traduite par l'apparition de trois nouvelles familles : les produits enrichis en matière grasse, les produits allégés et les beurres « modifiés » ; ces derniers étant dotés de nouvelles fonctionnalités dont les avantages visaient soit les courants de praticité d'utilisation, soit la santé. Cet élargissement a permis d'offrir, tant au consommateur final qu'à l'industriel du secteur alimentaire, une véritable gamme de corps gras laitiers.
La première évolution a concerné la fabrication de produits concentrés en matière grasse destinés à l'exportation vers le marché de la recombinaison, notamment vers les pays déficitaires en matière de production laitière. Ce marché consiste à fabriquer du lait ou d'autres produits laitiers (laits de consommation, laits fermentés, crèmes glacées, crèmes et même beurres) à partir de poudre de lait écrémé (fractions protéiques, lactose et minéraux), de matière grasse laitière concentrée et d'eau. Cette concentration du beurre en matière grasse permet d'obtenir des graisses d'une durée de conservation de plusieurs mois, sans la nécessité d'une chaîne du froid. Puis, ce fut au tour des matières grasses laitières concentrées et modifiées, véritables corps gras laitiers « sur mesure », de voir le jour pour satisfaire les attentes de clients de l'industrie alimentaire. Cela concerne, aujourd'hui encore, la pâtisserie et la boulangerie industrielles, l'industrie des glaces, la chocolaterie et l'industrie des plats cuisinés entre autres. Ce marché s'est fortement développé, pendant près de quarante années, en raison de l'octroi de subventions européennes (règlements (CEE) no 262/79 et no 570/88, voir Matière grasse laitière- Autres corps gras laitiers[Doc. F 6 322]) pour inciter les artisans et les industriels à privilégier le beurre dans leurs fabrications. Afin que l'agriculture européenne réponde aujourd'hui à une logique de marché, ces aides ont été supprimées en 2007.
La deuxième étape marquante s'est inscrite au tout début des années 1980, avec la nécessaire segmentation du marché du beurre, réponse indispensable à des attentes de plus en plus diversifiées de la part des consommateurs. C'est ainsi, qu'ont été mis au point des beurres concentrés en matière grasse (96 et 99 %) et allégés en matière grasse (60, 41 et 40 %) et/ou en cholestérol (teneur réduite de 75 %). Puis, ce fut au tour des matières grasses laitières à tartiner de voir le jour, pâtes encore plus allégées en matière grasse (30, 25, 20 et même 15 %). Parallèlement, fleurirent sur le marché des produits mixtes, associant des pourcentages variables de matière grasse végétale et de beurre, dans leur composition.
La troisième étape charnière a débuté en 2000, année à laquelle sont réapparus les beurres frigotartinables, mis au point en 1990 en Belgique, rebaptisés « beurres tendres », capables d'anéantir un des principaux freins à l'achat du beurre, en l'occurrence sa tartinabilité en sortie du réfrigérateur. Face à une baisse croissante de la consommation de beurre standard (teneur en matière grasse de 82 %), depuis le début des années 2000, le secteur des corps gras laitiers a multiplié les innovations, en s'appuyant notamment sur l'axe santé/nutrition, afin de maintenir la consommation française calculée en équivalent beurre.
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4. Babeurre : coproduit de l'industrie beurrière
Lors du barattage, la crème est transformée en beurre par agglomération de micrograins puis de grains. Entre ceux-ci s'écoule une phase aqueuse liquide blanchâtre appelée le « babeurre ». Sa composition chimique est voisine de celle du lait écrémé. Cependant, elle diffère sur certains points, ce qui lui confère quelques propriétés fonctionnelles intéressantes. S'il contient moins de caséine que le lait écrémé, une partie étant fixée sur les grains de beurre, il est riche en phospholipides qui sont issus des membranes des globules gras endommagés lors du barattage.
Si la crème a subi une maturation biologique, le babeurre, en plus de ses propriétés émulsifiantes liées à la présence de phospholipides, présente un caractère aromatique intéressant.
Son écrémage est délicat car il contient des grains de beurre de petite taille, des petits globules gras ayant échappé à l'agglomération ainsi que de la matière grasse liquide. Ces fractions ne sont pas récupérables par centrifugation en raison d'accélérations centrifuges limitées dans les séparateurs industriels.
Le babeurre peut être valorisé selon différentes voies. La plus ancienne est la fabrication de fromages maigres pratiquée dans certains pays d'Europe de l'Est. En Hollande, on l'incorpore dans un dérivé de la farine de blé pour réaliser de la bouillie de gruau.
Le babeurre est employé fréquemment comme boisson lactée en Bretagne (lait ribot), mais aussi en Suisse, en Belgique, etc. où il est souvent sucré et aromatisé.
Enfin, il est utilisé comme ingrédient après concentration, voire séchage, dans des fabrications de produits laitiers, pâtissiers, diététiques, ou encore en alimentation animale.
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Babeurre : coproduit de l'industrie beurrière
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - MULDER (H.), WALSTRA (P.) - The milk fat globule. - Editions Commonwealth Agricultural Bureaux (England) and Centre of Agricultural Publishing and Documentation (Netherlands), 293 p. (1974).
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(2) - LUQUET (FM.) - Laits et produits laitiers – Tome 2 : Transformation et technologies. - Éditions Tec et Doc Lavoisier, 2e éd., 637 p. (1990).
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(3) - DALEMANS (D.) - Transformations technologiques de la matière grasse laitière pour de nouvelles textures et de nouvelles applications. - La matière grasse laitière, actualités et nouvelles perspectives, Journée ITERG-CNIEL, Pessac, 10 mai 2007.
-
(4) - ROSSIGNOL-CASTERA (A.) - Tour d'horizon des applications de la matière grasse laitière. - La matière grasse laitière, actualités et nouvelles perspectives, Journée ITERG-CNIEL, Pessac, 10 mai 2007.
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(5) - GIBON (V.) - Crystallisation : practices and future developments. « Fractionation- current Status and future prospects in Low – Trans World ». - SCI Oils and Fats Group, Ghent, Belgique,...
ANNEXES
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La France a produit, en 2006, 950 000 tonnes de matière grasse laitière issue de 25 milliards de litres de lait à 40 g/l de matière grasse en moyenne.
Cette matière grasse a été utilisée pour 38 % dans la fabrication du beurre, pour 35 % dans celle des fromages, pour 10 % dans celle des crèmes de consommation (figure ) et pour 7 % dans celle des laits de consommation.
Notapour plus d'informations sur les dénominations du « beurre » et de la « crème », le lecteur pourra se reporter aux encadrés 1 et 2.
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La mention « traditionnel » peut être utilisée conjointement à la dénomination « beurre » lorsque le produit est obtenu directement à partir du lait ou de la crème.
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La dénomination « beurre...
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