Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Une transition vers une production plus durable est un enjeu sociétal majeur quel que soit le secteur industriel. Le domaine de la fabrication des membranes utilisés dans les procédés de séparation ne fait pas exception. Cet article traite de la substitution des polymères conventionnels pétrosourcés et non biodégradables par les polymères biosourcés et/ou biodégradables pour la fabrication de membranes. Les différentes familles de polymères biosourcés et/ou biodégradables sont présentées succinctement, leur utilisation et leurs avantages et inconvénients discutés au regard de cette application. Enfin, les efforts restant à accomplir pour tendre vers une fabrication industrielle de membranes plus durable et sûre sont abordés.
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Patrick LOULERGUE : Maître de conférences - Université de Rennes, École Nationale Supérieure de Chimie de Rennes, CNRS, ISCR – UMR 6226, 35000 Rennes, France
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Jean-Luc AUDIC : Maître de Conférences - Université de Rennes, École Nationale Supérieure de Chimie de Rennes, CNRS, ISCR – UMR 6226, 35000 Rennes, France
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Lydie PAUGAM : Maître de conférences - Université de Rennes, École Nationale Supérieure de Chimie de Rennes, CNRS, ISCR – UMR 6226, 35000 Rennes, France
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Anthony SZYMCZYK : Professeur des universités - Université de Rennes, École Nationale Supérieure de Chimie de Rennes, CNRS, ISCR – UMR 6226, 35000 Rennes, France
INTRODUCTION
Les étapes de séparation dans les procédés industriels représentent 10 à 15 % de la consommation mondiale d'énergie et 60 à 80 % des coûts des procédés industriels chimiques et biotechnologiques . Il est donc de la plus haute importance de développer des procédés de séparation plus efficaces en termes d'énergie et de coûts.
Les procédés membranaires sont apparus comme des solutions prometteuses pour l'intensification des procédés, et ils ont déjà démontré leur capacité à effectuer des séparations plus propres, et plus efficaces sur le plan énergétique, que les technologies conventionnelles (distillation ou évaporation par exemple). Ces technologies se sont ainsi imposées dans le domaine du traitement de l’eau (potabilisation, traitement des eaux usées ou encore dessalement de l’eau de mer), dans les secteurs médical (dialyse rénale) et biopharmaceutique (production de vaccins), ou encore dans le domaine de l’agroalimentaire (industrie laitière en particulier).
Le terme « procédé membranaire » regroupe l’intégralité des techniques de séparation fondées sur l’utilisation d’une « membrane ». Celle-ci peut être définie comme une fine couche de matériau (généralement un polymère), semi-perméable ou sélectivement perméable, capable de séparer différents composés en fonction de leurs propriétés chimiques et/ou physiques sous l’action d’une force motrice.
Bien qu’étant considérées comme durables, la quasi-totalité de ces techniques requièrent l’utilisation de membranes produites à partir de polymères pétrosourcés et non biodégradables. Dans un contexte de transition vers l’utilisation de ressources renouvelables et de volonté d’une meilleure gestion de la fin de vie des matériaux, de nombreuses initiatives apparaissent afin de proposer un remplacement à ces polymères pour la fabrication de membranes.
L’objectif de cet article est de dresser le panorama des différents polymères biosourcés ou biodégradables pouvant être utilisés pour la fabrication de membranes pour des séparations en phase liquide. Après une brève introduction aux procédés membranaires et à la fabrication de membranes, les différentes familles de polymères pouvant être utilisées seront présentées au regard de leurs applications pour la fabrication de membranes. Leurs avantages et inconvénients seront mis en évidence et discutés en lien avec ces applications. Le potentiel et les limitations pour la mise en œuvre de ces polymères biosourcés ou biodégradables dans la fabrication de membranes à l’échelle industrielle seront en particulier commentés lorsque cela est possible. Enfin, dans une dernière section, les principaux efforts restant à réaliser dans le but d’une fabrication plus durable de membranes seront discutés.
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1. Membranes de filtration pour des séparations en phase liquide
Selon l’Union internationale de chimie pure et appliquée (International Union of Pure and Applied Chemistry, IUPAC), une membrane synthétique (par opposition aux membranes biologiques) peut être définie comme « une structure ayant des dimensions latérales très supérieures à son épaisseur et à travers laquelle un transfert de matière peut avoir lieu sous l’action de forces motrices de différentes natures » .
Une membrane sert généralement à séparer un fluide d’alimentation en deux fractions distinctes : un rétentat/concentrat et un perméat (figure 1). Une technique de séparation s’appuyant sur l’utilisation d’une membrane peut alors être appelée « technique de séparation membranaire ». Elle s’applique autant au traitement des liquides qu’à celui des gaz. Cet article se focalise sur les séparations en phase liquide. Selon la nature de la force motrice mise en œuvre, différentes techniques de séparation membranaire en phase liquide peuvent être répertoriées (tableau 1).
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Les techniques baromembranaires, pour lesquelles la force motrice du transfert est une différence de pression hydrostatique de part et d’autre de la membrane, sont les plus utilisées industriellement. Les différentes techniques de filtration sont identifiées en fonction de la taille des pores de la membrane mise en œuvre :
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la microfiltration (MF, taille de pores ~ 0,1 μm – 5 μm) permet la rétention de colloïdes ou autres solides en suspension, telles des bactéries ou des particules ;
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l’ultrafiltration (UF, taille de pores ~ 2 nm - 100 nm) est utilisée pour retenir des macromolécules ou des virus ;
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la nanofiltration (NF, taille de pores 1 nm - 2 nm) retient des molécules de plus faibles masses molaires (de l’ordre de quelques centaines de...
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Membranes de filtration pour des séparations en phase liquide
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - SHOLL (D.S.), LIVELY (R.P.) - Seven chemical separations to change the world. - In : Nature News, 532, p. 435 (1001002016). 10.1038/532435a
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(2) - RAGAUSKAS (A.J.), WILLIAMS (C.K.), -DAVISON (B.H.), BRITOVSEK (G.), CAIRNEY (J.), ECKERT (C.A.), FREDERICK (W.J.) et al - The Path Forward for Biofuels and Biomaterials. - In : Science, American Association for the Advancement of Science, 311, p. 484‑489 (2006). 10.1126/science.1114736
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(3) - KOROS (W.J.), MA (Y.H.), SHIMIDZU (T.) - Terminology for membranes and membrane processes (IUPAC Recommendations 1996). - In : Pure and Applied Chemistry, 68, p. 1479‑1489 (1996). 10.1351/pac199668071479
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(5) - HENNESSY (J.) - Membranes from academia to industry. - In : Nature Materials, Nature...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
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Pervaporation – Des matériaux membranaires aux procédés et à leurs applications industrielles.
-
Filtration membranaire (OI, NF, UF) – Mise en œuvre et performances.
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Filtration membranaire (OI, NF, UF) - Présentation des membranes et modules.
-
Procédés d'élaboration de membranes par séparation de phases.
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Polyesters biosourcés et/ou biodégradables – De l’élaboration à la fin de vie.
1.1 Organismes – Fédérations – Associations (liste non exhaustive)
Club Français des Membranes CFM http://www.cfm-membranes.fr/
European Membrane Society EMS https://www.emsoc.eu/
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